Ce numéro de novembre porte sur deux sujets distincts : le mariage pour tous et une approche panoramique de l’histoire de l’Eglise protestante d’Algérie avec le témoignage exclusif du pasteur Hugh Johnson qui a exercé son ministère en Algérie plus de 45 ans.
En route, le mensuel francophone de l’Eglise Evangélique Méthodiste, est en ligne, à savoir le N°91-novembre 2012. Ce numéro comprend une interview exclusive du pasteur Hugh Johnson, pasteur méthodiste en fonction pendant plus de 45 ans en Algérie. En fin connaisseur, il retrace l’évolution de l’Eglise protestante en Algérie, rappelle dans quelles conditions le méthodisme s’est implanté et développé. L’autre sujet concerne le projet de loi «le mariage pour tous» tel qu’il est perçu et combattu par le CNEF.
En voici l’éditorial :
Du vide à la plénitude
JP Waechter
L’oeil de l’artiste relève l’immensité du vide et la solitude humaine (cf Doug Wheeler et son oeuvre phénoménologique). Son regard fascinant nous replonge à l’orée des temps, à l’heure du tohu-bohu initial, monde indifférencié et chaotique.
Avec la mise en orbite parlementaire du «mariage pour tous», nous avons l’impression de renouer avec ce temps originel. Avancée pour les uns, régression majeure pour les autres, ce projet de loi se présente comme un jeu de dominos aux conséquences fatales.
Le CNEF y voit le risque de se «déconnecter symboliquement et pratiquement des réalités anthropologiques et naturelles».
Avec ce projet de loi, le mariage, fondement sociétal plusieurs fois millénaire, est radicalement remis en cause, - et trois fondamentaux sont «brouillés de façon irréversible :
- les généalogies en substituant la parentalité à la paternité et à la maternité,
- le statut de l’enfant, passant de sujet à celui d’un objet auquel chacun aurait droit,
- les identités où la sexuation comme donnée naturelle serait dans l’obligation de s’effacer devant l’orientation exprimée par chacun, au nom d’une lutte contre les inégalités, pervertie en éradication des différences» (Rabbin Bernheim).
Est-ce une avancée que de pratiquer le nivellement des différences entre les genres au nom de l’égalité revendiquée pour tous ? Deux personnes égales sont-elles d’office semblables ? La confusion entre égalité et similitude est-elle admissible ?
Au vide chaotique, le pasteur Jean-Marc Bittner substitue la plénitude de vie que nous offre le Christ : «Il comble le vide et la solitude originels par la plénitude de tout ce qu’il nous apporte et par sa présence» jusque dans nos familles.
Avec la double exigence de la vérité et de l’amour, nous avons à encourager un débat fondamental dans notre pays sur ce sujet capital, nous suggère Michel Sommer.
Comme témoin dans un monde traversé par l’adversité se dresse un homme de Dieu comme Hugh Johnson. Nous avons du plaisir à découvrir sa riche existence.
Le mot de la fin revient à l’épître aux Hébreux 13.4-8, magnifique synthèse :
Tous doivent respecter le mariage. Mari et femme doivent rester fidèles l'un à l'autre. Dieu jugera ceux qui ont une vie immorale... Souvenez-vous de vos anciens responsables qui vous ont annoncé la parole de Dieu. ... Imitez leur foi.
Jésus-Christ est le même, hier, aujourd'hui et pour toujours.
eemni