Les délégués de l'Alliance Evangélique Suisse (SEA) se sont réunis à Zurich le 9 juin. Au centre de leurs débats, la question de savoir comment les chrétiens doivent se positionner aujourd'hui au coeur de la société devenue multireligieuse. La situation financière de l'Alliance étant assainie, tout le monde était dans la joie. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les comptes et budget prévisionnel de cette AES ont été approuvés à l'unanimité.
Si on considère la présence des chrétiens liés à l'Alliance Evangélique, on devrait établir clairement qu'ils ne sont officiellement qu'un groupe marginal, disait Peter Henning, recteur du séminaire théologique-diaconal de Aarau, dans son exposé.
Devant 90 participants présents à l'Assemblée Générale ordinaire de l'AES à Zurich, Henning rappelle que nous devons veiller à "ne pas nous mettre sur les marges, qui n'existent peut-être pas du tout". Les chrétiens se trouvent au milieu de religions en concurrence. Alors que se défont les structures sociales traditionnelles, l'homme moderne éprouve de la nostalgie, de la nostalgie pour Dieu, ainsi s'exprime le théologien.
Selon la devise "sans identité, pas de dialogue possible", Henning conseille aux communautés de ne pas se perdre dans divers programmes adaptés, mais de se rappeler la discipline en vigueur dans l'Eglise primitive: les disciples de Jésus y fêtaient à huis clos leurs mystères les plus saints avec leur liturgie. Peut-être bien que cette piété pourrait justement redevenir de nouveau séduisante, pense Henning. Peter Henning décrit le dénominationalisme, -le christianisme qui éclate toujours à nouveau dans des groupes- comme une variante pieuse de l'individualisme séculaire. A défaut de souligner leurs points en commun, les chrétiens ne pourront pas intervenir sur la scène de ce monde de façon convaincante.
Le conseiller national Walter Donzé de Frutigen dans son exposé répondait à la question de savoir jusqu'à quel point les chrétiens évangéliques se réclamant de l'Alliance Evangélique, devraient chercher à être reconnus par la société. A l'aide de citations bibliques, Donzé a décrit la tension qui peut exister entre le fait d'être accepté par les gens et le fait de mener une vie dans la loyauté au Christ. Walter Donzé précise la nature de cet engagement. "Comme chrétien, on ne doit pas ouvrir sa bouche plus que sa main", explique le responsable de la mission.
Comme nouvelle section, Huttwil devenait nouveau membre de l'AES, ainsi que huit autres Eglises et communautés.
L'AES réunit les Eglises nationales, les Eglises libres évangéliques - dont l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) et diverses organisations chrétiennes. Elle dispose de 90 sections locales avec un total d'environ 600 communautés.
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14. Juin 2001
Source: rn