A l'initiative de l'Eglise méthodiste unie, des femmes de différentes confessions religieuses se sont réunies à Abidjan.
Les femmes veulent être des porteuses de paix. A l'initiative de celles de l'Eglise Méthodiste Unie de Côte d'Ivoire, les femmes de différentes confessions religieuses venues d'horizons divers: Côte d'ivoire, Bénin, Sénégal, Rwanda, Togo, Nouvelle Calédonie et France, Canada, réfléchissent depuis le 23 mars à Abidjan aux moyens à mettre en oeuvre pour ramener une paix durable en Côte d'Ivoire. Et cela dans le cadre de "Femmes Solidaires Pour la Paix" un projet oecuménique de "communauté d'Eglise en mission", du conseil Oecuménique des Eglises (COE) et de la conférence des Eglises d'Afrique (CETA).
Mercredi dernier, au Centre évangélique de Publication (CEP), les femmes ont abordé le thème: "colère, amertume, violence, pardon et réconciliation selon la Bible et le Coran."
Une musulmane en a traité: Mme Cissé Makoni, présidente des femmes musulmanes de Cocody. Selon elle, le coran recommande aux musulmans de vivre en paix les un avec les autres. Car Dieu aime ceux qui sont équitables. "Tous les actes de terrorisme au nom de l'islam ne sont pas fait pour l'Islam. Car, lorsque deux croyants s'arrêtent l'un en face de l'autre avec des armes, tous deux iront en enfer." Mme Cissé Makoni a cependant déclaré que le droit musulman a légiféré sur la guerre. "La guerre fait partie de la vie Tant qu'il y aura de l'injustice. Si Dieu ne repousse pas certains hommes pour d'autres, ces derniers seront toujours corrompus." Selon elle, le Jiahd, n'est pas la guerre, mais tout ce qui est mis en oeuvre pour combattre l'ennemi. L'ennemi à combattre c'est bien sûr Satan. Le n°1, notre âme humaine encline au mal. "Il faut lutter pour repousser l'ennemi, à cause de Dieu. Pas pour avoir un poste présidentiel. Il faut lutter contre les tentations du diable et contre ses propres passions."
Le pasteur Benjamin Boni, président de l'Eglise méthodiste unie de Côte d'Ivoire, qui était à l'ouverture des travaux a eu des paroles d'encouragement à l'endroit de ses hôtes. "Que de tensions chaque partie reste campée sur sa position. Nous espérons que par votre présence quelque chose se passera. C'est par les prières que les forteresses tomberont".
Mme Catherine Manga en provenance de Casamance, au Sénégal a indiqué qu'elle est venue communier avec ses soeurs de Côte d'ivoire, connaître leur détresse et leur manière d'agir pour en sortir. "Nous vivons la même chose en Casamance. Nous étudions les différents comportements qu'on pourrait modérer ou prendre pour que les choses se stabilisent. Nous sommes des mères, des donneuses de vie. Nous voulons voir comment mettre cette vie au regard de Dieu."
Mme Noyer Christine, une participante venue d'Europe, abonde dans le même sens. "Nous sommes venues soutenir nos soeurs Ivoiriennes dans la situation qu'elles vivent."
Ces femmes veulent surtout percevoir les moyens dont elles disposent, pour être des agents de paix dans un contexte politique tendu. "Nous voulons être des agents de paix en nous référant à l'évangile. Nous allons dialoguer, échanger sur l'évangile et le coran." Toute femme étant épouse et mère, elle devrait, selon Mme Noyer, être facteur de paix en éduquant ses enfants de manière à leur faire prendre conscience du danger de la violence et de la guerre.
L'objectif de cette rencontre est de permettre un travail de réflexion sur le pardon et la réconciliation, et de partage d'expérience dans le domaine de la résolution des conflits et de construction de paix.
29 Mars 2004
Source: Fraternité Matin/Allafrica