<06.09.2000 Pacifique: les droits des autochtones dans la région du Pacifique : atelier commun du Conseil oecuménique des Eglises et de la Conférence des Eglises du Pacifique

La Conférence des Eglises du Pacifique (CEP) et le Conseil oecuménique des Eglises (COE) franchissent une étape importante de l'engagement des Eglises du Pacifique en faveur des droits des autochtones dans la région. Un atelier régional sur le thème «La lutte des peuples autochtones pour leurs terres et leur identité dans la région du Pacifique», organisé du 11 au 14 septembre à Suva - quelques semaines seulement après la crise constitutionnelle à Fidji et le conflit ethnique aux îles Salomon, accueille une vingtaine de représentants d'Eglises de toute la région du Pacifique.

«Il y a des questions que les dirigeants des îles du Pacifique, tant religieux que politiques, essaient d'exprimer depuis de nombreuses années. Parfois, ils ont eu du mal à formuler les problèmes, d'autant plus qu'ils subissaient encore l'influence d'une longue période coloniale. Mais aujourd'hui, nous avons l'occasion de parler de ces questions, et nous pouvons le faire librement», a affirmé l'évêque anglican de Polynésie Jabez Bryce. L'évêque Bryce, qui est l'un des huit présidents du COE, a ouvert l'atelier CEP/COE lundi le 11 septembre dernier à Suva.

L'atelier fait partie d'une série de rencontres organisées partout dans le monde par le Programme du COE pour les peuples autochtones. Le premier s'est tenu au Rwanda en 1999 ; des ateliers semblables ont lieu cette année en Bolivie et aux Philippines, un autre est prévu en Thaïlande en novembre.

Les représentants d'Eglises participant à l'atelier du Pacifique viennent de l'ensemble de la région : Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Papouasie Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Tonga, Samoa, Samoa américaines, Kiribati, Tahiti, Niue, îles Cook, Micronésie, Polynésie française, Nauru et Fidji.

L'atelier a pour but d'encourager les Eglises du Pacifique à accroître leur engagement face aux problèmes des autochtones et à défendre les intérêts de ces populations. La situation actuelle à Fidji a mis en évidence l'importance de ces questions pour les Eglises.

Depuis les années 1970, le COE soutient, dans ses activités de programme, les nations, communautés et organisations autochtones. Dans cette perspective, des ateliers et colloques ont été organisés sur des thèmes touchant l'analyse historique, l'étude des spiritualités autochtones et l'élaboration de stratégies visant à développer la participation des autochtones à la vie des Eglises. Le COE a également soutenu la mise en place de réseaux et la défense des intérêts des peuples autochtones auprès de l'Organisation des Nations Unies (ONU), en particulier lors de la préparation du projet de Déclaration sur les droits des peuples autochtones et de l'établissement d'une Instance permanente pour les affaires autochtones à l'ONU. C'est dans le cadre de tels forums que les questions de la terre, de la culture, de la langue, de la spiritualité, du pouvoir et de l'identité, de la souveraineté et de l'autodétermination sont discutées.

>Source: COE