Cambodge: la vie continue après les inondations

L'automne dernier, le Cambodge a été affecté par deux inondations successives. Cette calamité n'a pas épargné de nombreuses communautés méthodistes. L'EEM de Suisse soutient son église partenaire dans ces circonstances. Les inondations annuelles liées aux saisons de pluie n'ont rien d'extraordinaire au Cambodge. Mais cette année, les flots ont été dévastateurs pour l'équilibre écologique. Le Mekong, qui prend sa source dans des régions de montagne, n'a cessé d'enfler, de déborder de ses rives et d'inonder les champs, les rues ainsi que d'innombrables maisons et villages dans neuf provinces du Cambodge. 

D'après les estimations officielles, les eaux du fleuve n'ont jamais atteint une telle hauteur depuis plusieurs décennies. Les familles ont été contraintes de quitter leurs maisons et de chercher refuge ailleurs comme de simples réfugiés. Beaucoup de personnes n'ont pas seulement perdu leur abri, mais encore leurs champs de riz et avec cela leur gagne-pain direct. Pour les familles qui ont tout perdu, cela signifie la perspective d'une longue période de famine.

Dans les régions inondées, l'approvisionnement en eau potable propre n'est plus garanti. Et parce que les gens boivent de l'eau polluée, des maladies se répandent et nombreuses en sont les victimes par manque d'hygiène.

Bilan: dans les différentes provinces, ce sont en tout 26 églises et chapelles de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) au Cambodge à avoir été endommagées. Presque toutes les communautés sont gravement affectées par cette catastrophe. Les églises de Kampong Speu, de Takeo et de Kandal qui avaient été construites avec le soutien de la Suisse sont même complètement détruites. La vie des communautés s'en ressent fortement. En outre, beaucoup de paroissiens sont privés par nécessité de leur maison d'habitation et de toute nourriture.

Puisque l'EEM est en relation étroite avec l'EEM de Cambodge, les communautés cambodgiennes se sont tournées tout naturellement vers la mission extérieure de l'EEM Suisse/France, dans l'attente d'un soutien de sa part. L'aide financière a permis aux communautés concernées d'acheter du riz. Ainsi les familles ont-elles pu être d'une part approvisionnées directement en nourriture, et d'autre part replanter du riz dans leurs champs immédiatement après la baisse des eaux. Cette opération a nécessité au total 20 tonnes de riz.

Toute cette action -l'achat de riz- et sa distribution a coûté environ 10 ' 000 dollars US. Suite à un appel aux dons lancé en Suisse, il y a eu une entrée de 20'000 francs suisses à la mission extérieure, et 10 ' 000 DM supplémentaires sont venus de l'EEM d'Allemagne.

Au début du mois de décembre, les 10 ' 000 dollars US nécessaires ont alors pu être envoyés au Cambodge pour payer le riz que l'on avait distribué d'avance. Un groupe de coordination, qui se compose des représentants de différentes communautés et provinces, a décidé de la distribution de ce riz.

Une partie du riz est revenue aux communautés méthodistes, où l'on a approvisionné d'abord les plus nécessiteux. A toute les distributions, un pasteur ou un coordinateur étaient systématiquement présents pour s'assurer de leur bon déroulement. Une autre partie du riz est revenue aux programmes d'aide de l'Etat, et, enfin, la troisième partie est revenue à tous les nécessiteux n'appartenant à aucune communauté. Ainsi cherche-t-on à réduire les conséquences de la catastrophe et à garantir la survie de nombreuses personnes.

Entre temps, les eaux ont baissé lentement au Cambodge. Les gens sont de nouveau revenus dans leurs maisons. Ils vont maintenant semer du riz dans leurs champs pour pouvoir assurer eux-mêmes leur nourriture de base. Ils doivent nettoyer et rénover leurs maisons ou les reconstruire totalement, ils doivent remplacer les animaux et leurs biens perdus. Les ravages provoqués par l'inondation laisseront des traces pour longtemps.

La mission extérieure de l'EEM emploiera le reste des dons reçus en Suisse dans un projet à long terme et soutiendra de cette manière la reconstruction efficace du pays sinistré. Car après la catastrophe, il est possible de prendre un nouveau départ.


<12.01.2001 

>Source: Kirche+Welt - Martina Laeubli