L'Evêque J. Alfred Ndoricimpa, était manifestement nerveux, quand un grand nombre de chrétiens évangéliques méthodistes l'ont salué avec enthousiasme à son retour de l'exil kenyan. L'Evêque Ndoricimpa avait été accompagné dans son retour solennel par l'Evêque David Lawson de Franklin, Indiana/USA et par l'Evêque Joao Somane Machado du Mozambique. Une fois débarqués au Burundi, les trois Evêques ont célébré le culte à plusieurs reprises dans la capitale Bujumbura. Le lendemain, Ndoricimpa a prêché dans la plus grande communauté méthodiste du pays (Eglise Evangélique Méthodiste). L'Evêque retournait dans l'Eglise, dont il avait posé la première pierre en 1993, juste avant son exil forcé. L'événement a été de taille et chargé d'émotions pour l'Evêque. Dans une autre communauté, Ndoricimpa a été accueilli par l'Evêque catholique romain et par l'Evêque anglican. Le gouverneur a fait une apparition avec ses employés et tous ont vécu avec plus de 3000 personnes la pose de la première pierre d'une Ecole "Hope-for-the-Children-of-Africa". Il y eut des pourparlers avec diverses instances du gouvernement avant que l'Evêque n'entreprenne son voyage de retour dans son pays. Le président du Burundi Pierre Buyoya a fait part à la délégation, qui a accompagné l'Evêque à quel point la présence de Ndoricimpa au Burundi était importante. L'Evêque Lawson: «Le président Buyoya me disait en mars dernier et l'a répété ces jours-ci combien la présence de l'Evêque Ndoricimpa au Burundi était importante pour conforter la paix dans le pays...». Plus de 200'000 personnes ont péri depuis 1993 dans le conflit tribal opposant les Hutus et les Tutsis. Les affrontements de 1993 ont eu lieu suite à l'assassinat du premier président élu démocratiquement, un Hutu. Aussitôt après, l'Evêque Ndoricimpa, conseiller spirituel de l'ancien président, a pris la fuite vers le Kenya. Depuis son lieu d'exil, l'Evêque Ndoricimpa a veillé sur le développement et la croissance de l'Eglise au Burundi et a apporté son soutien aux efforts missionnaires de l'Eglise au Kenya, au Tanzanie, en Ouganda et au Rwanda et récemment aussi au Soudan. Le diocèse de Ndoricimpa comprend tous ces pays, qui forment à eux tous la dite "East Africa Annual Conference". Dans toutes ses allocutions et lors de tous les cultes, l'Evêque Ndoricimpa a souligné la nécessité de la réconciliation entre Hutus et Tutsis, et d'une nette distanciation par rapport aux forces gouvernementales et aux rebelles responsables de la guerre civile dans le pays. L'EEM au Burundi est la deuxième plus grande dénomination du pays après l'Eglise catholique romaine. Dans la composition de ses membres et de ses responsables, elle est multiethnique et a prouvé à plusieurs reprises que des conflits, comme ceux qui avaient entraîné la guerre, n'étaient pas nécessaires. Durant les dernières sept années, sa croissance a été de l'ordre de 30%. Pour l'heure, l'ancien président Nelson Mandela officie comme médiateur entre les partis en présence du conflit. L'espoir existe que la guerre civile prenne fin par la représentation paritaire d'Hutus et de Tutsis au gouvernement et par le démantèlement de ce qu'on appelle littéralement du nom de «camps de concentration»; actuellement plus de 300'000 Hutus y sont retenus prisonniers.
>Source: United Methodist News Service