Un trio des plus populaires de la world music débarquent en France pour participer entre autres au Festival des Temps chauds à Bourg-en-Bresse, le 27 comme au Nice Jazz Festival, le 28.
Les Mahotella Queens sont trois chanteuses et danseuses Zoulous et Sotho (deux ethnies parmi les sept plus importantes d'Afrique du Sud), qui se sont faites connaître dans l'hexagone durant les années de combat contre l'apartheid par leur musique et danse originales, celles du rythme mbaqanga.
Leur musique lancinante tient son nom du pot-au-feu du pauvre en Afrique du Sud et a croisé, il y a quatre décennies, rhythm and blues et musique des townships.
Dans les colonnes du journal Libération, Hilda Tloubatla, porte-parole du groupe raconte ses débuts: «Nous chantions déjà à l'école, à l'église méthodiste. Nous sommes passées directement à la scène. Au début, nous étions un groupe de cinq filles, de 19 à 22 ans. C'est le directeur artistique Ruppert Bopape qui nous a fait rencontrer Simon Mahlathini en 1964 chez Gallo».
Elle précise les raisons du succès de ce groupe: «Notre musique plaît parce que ce n'est pas une imitation, c'est original. Pour nous, c'était mieux avant. Aujourd'hui, nous vendons plus de disques à l'étranger qu'en Afrique du Sud. Les jeunes semblent oublier nos racines. Il n'y a plus de repères», dit Hilda Tloubatla, qui semble déplorer la musique qui fait vibrer actuellement la jeunesse sud-africaine, le kwaito, une musique qui reflète bien la situation sud-africaine actuelle: frustration, violence urbaine et avenir incertain pour l'Afrique du Sud.
«Nos parents travaillaient sur les fermes des colons, précise encore Hilda. L'apartheid ne les a pas éduqués. Ils n'avaient rien et ont pourtant réussi à nous envoyer à l'école. J'ai beaucoup d'émotion en évoquant tout ça. Aujourd'hui, nous prions Dieu pour notre pays. Les Noirs doivent se montrer très intelligents afin que nous puissions tous vivre ensemble.»
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26/07/2001
Source: Libération