Etats-Unis, HOPEWELL TOWNSHIP: un pasteur prend position sur le chapitre de la guerre

 Le pasteur Frederick Boyle a osé critiqué ouvertement son gouvernement pour la guerre qu'il mène en Irak; sa protestation a déclenché une profonde discorde parmi ses paroissiens. Le pasteur Boyle a dit qu'il ne se tairait pas dans le souci de ménager ses paroissiens opposés à ses idées. 


"Quand nos fils et filles sont tués et que des innocents traînés hors de leurs maisons en pleine la nuit souffrent et meurent, alors j'ai vite fait de choisir entre des relations paisibles et l'appel à faire entendre ma voix en faveur de la paix et de la justice dans le monde," a écrit Boyle dans un courrier électronique adressé au Times. 


"La compassion en faveur de l'opprimé doit déterminer notre action," a écrit Boyle. 


Au cours du culte du dimanche des Rameaux à l'Eglise Evangélique Méthodiste de Titusville, Boyle a dit à sa congrégation qu'il ne demeurerait le pasteur de l'église que jusqu'en juillet. 


Etant donné la controverse actuelle, l'Évêque Alfred Johnson de la Conférence Annuelle du New Jersey de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) a pris la décision de ne pas réaffecter le pasteur à cette paroisse au-delà du 30 juin. 


"Je peux comprendre les raisons pour lesquelles l'évêque a pris cette décision," a dit Boyle hier. 


Le départ du pasteur Boyle était nécessaire vu la tourmente que traversait la petite église depuis juillet dernier, explique le porte-parole de la conférence David Malloy. 


Le trouble est né en partie quand Boyle a effectué un voyage militant en février 2003 en Irak dans l'intention de rejoindre un groupe d'activistes pacifistes internationaux prêts à jouer le rôle de boucliers humains pour dissuader les Etats-Unis d'attaquer l'Irak. 


Une fois en Irak, il a renoncé au projet de devenir un bouclier humain après que le gouvernement de Saddam Hussein s'est déclaré prêt à loger et à nourrir les boucliers humains potentiels ainsi qu'à organiser leur voyage dans le pays. 


L'été dernier, Boyle a été affecté à l'église de Titusville après que quelques membres de son ancienne paroisse, à Randolph, Morris County, l'aient étiqueté comme un traître et un imbécile après sa visite fortement médiatique en Irak juste avant le déclenchement de la guerre. 


Plus récemment encore, sa décision de poursuivre une grève de 22 jours en janvier pour protester contre le mauvais traitement présumé infligé par les troupes américaines aux prisonniers irakiens a mis en colère quelques autres membres de l'église Titusville. 


"Rester ici à Titusville (au-delà de juin) aurait en fin de compte mené notre Eglise à une croissance plus grande, mais présentait aussi un très grand défi," reconnaissait Boyle. 


"Je pense que la division dans l'église est significative," a-t-il dit. "Pour moi, rester ici aurait été tout à fait stimulant." 


Mais Boyle a dit qu'il voulait s'occuper d'une autre paroisse du New Jersey et que ça se ferait à l'occasion des nouvelles affectations annoncées lors de la prochaine conférence annuelle pour la période du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005. 


Il a dit qu'il n'avait aucune raison de croire que l'évêque ne lui donnerait pas la charge d'une nouvelle congrégation. 


"C'est ainsi que je comprends la situation, l'évêque a bel et bien l'intention de me nommer à la tête d'une autre église," a dit Boyle. 


Malloy a dit que Boyle "recevra une nouvelle affectation" à l'heure voulue.


Boyle espère qu'une congrégation sera prête à l'accueillir et à l'accepter, et même à embrasser ses positions franches sur les questions sociales et politiques. ... 


Quant aux membres de sa congrégation actuelle, certains sont impatients de formuler un meilleur cahier de charges avec leur pasteur à venir que celui qu'il n'ont conclu avec Boyle. 


"Je pense que cela a été un temps très stressant pour chacun," a dit Janet Crum, membre de la communauté de Titusville qui a suivi le culte dans une autre église depuis le dernier automne à cause de son mécontentement au sujet de Boyle. 


"Beaucoup d'entre nous sont très à cheval sur leurs croyances, non seulement sur leurs croyances, mais aussi sur leurs vues patriotiques," a dit Crum. "Chacun a plutôt grandi dans le respect des différences." 


Un autre paroissien de Titusville, qui entend garder l'anonymat, a suggéré qu'ils ne seront pas nombreux à verser des larmes au départ de Boyle. 


"Beaucoup de paroissiens ont espéré cette issue-là," a-t-elle dit. 


"Je suis d'accord avec cette issue," a-t-elle dit. "C'est une honte de devoir attendre jusqu'à la fin du mois de juin." 


Mais un autre membre de l'église, Paul Shelly, a dit que c'était dommage qu'on ne parvienne pas à réduire le clivage qui s'est formé au sein de la communauté sans devoir déplacer Boyle ailleurs. 


"Je suis un peu déçu que nous n'ayions pas essayé de régler les choses," disait Shelly, reconnaissant cependant que c'était devenu "de plus en plus dur." 


Il a dit qu'il aimerait voir la Conférence du New Jersey de l'Eglise Evangélique Méthodiste faire preuve d'une tolérance plus grande à l'adresse de ses pasteurs pour qu'ils puissent exprimer leurs convictions politiques et sociales. 


"Je pense que l'église doit créer ce que j'appellerais une politique de pare-feu qui permette aux pasteurs de prendre position sur des questions controversées" indépendamment de leurs charges pastorales, ajoute Shelly. 


Mercredi, le 07 avril 2004

Source: New Jersey.com