Au début du mois de mars dernier ont éclaté des violences qui ont fait quelques 800 victimes. 58 voyageurs hindous sont morts brûlés vifs dans un train venant de Ayodhya et attaqué par une foule musulmane près de Ahmedabad, le 27 février dernier. La minorité musulmane de l’Etat du Gujarat avait aussi été la victime d’une véritable tuerie. Le gouvernement local n'a pas été en mesure de réprimer les troubles.
L'impuissance des autorités face à la montée de ces violences a fait sortir le Conseil des Eglises de ses réserves: il demande la démission du gouvernement du Gujarat.
Ce Conseil des Eglises de l’Inde, qui comprend les Eglises protestantes et orthodoxes du pays, ont exprimé, dans leur communiqué du 4 avril, leur angoisse devant l’escalade de la violence et le sang versé au cours des massacres d’êtres humains. Ils dénoncent, dans ses débordements odieux, la réalisation d’un projet fasciste qui s’apparente à une purification ethnique. Les attentats contre les vies humaines n’ont pas entièrement cessé, insistent-ils, puisque le jour même de la publication du communiqué, cinq nouvelles victimes ont encore perdu la vie dans les flammes.
Aussi le Conseil des Eglises a-t-il insisté auprès du pouvoir central pour qu’il mette un terme immédiat au carnage au lieu de continuer à protéger l’actuel gouvernement de l’Etat du Gujarat, totalement inefficace.
Le gouvernement fédéral a refusé de ratifier les demandes de démission du gouvernement local formulées de toutes parts est loin d’avoir mis un terme à la vague de protestations qui se développe dans tout le pays. Tout récemment, le 9 avril, un communiqué commun signé de la Conférence épiscopale catholique, du Conseil national des Eglises et l’Alliance Evangélique s’en est fait à nouveau l’écho.
Les signataires ont demandé avec insistance que l’administration de l’Etat du Gujarat soit retiré au gouvernement actuel et directement confiée au président de l’Etat indien. Ils ont déclaré: «En dépit du blâme général venu de partout, y compris de l’étranger, la situation au Gujarat ne semble pas s’être améliorée. Nous invitons le pouvoir central à prendre de sévères mesures contre le gouvernement de l’Etat et contre ceux qui ont participé au carnage intercommunautaire.»
16 avril 2002
Source: EDA