Etats Unis, New York: CWS poursuit son travail au Pakistan/Afghanistan

Si la situation en Afghanistan se stabilise ce printemps, toujours plus de citoyens retourneront chez eux de leurs lieux de refuge au Pakistan et en Iran, selon un représentant d'un organisme humanitaire ecclésial.


"Ils ont juste besoin de sécurité," a dit Marvin Parvez, qui a servi comme directeur du bureau pour le Pakistan/Afghanistan du Church World Service (Service Mondial de l'Église - CWS) depuis 1994. "Je pense qu'ils tiennent beaucoup à retourner chez eux et à reconstruire leurs maisons et à retrouver leurs gagne-pain."


Parvez, qui était aux Etats-Unis pour faire un rapport sur la situation en Asie Centrale, remercie les Eglises pour leur appui financier; il a visité les bureaux du Conseil National des Eglises "National Council of Churches" à New York le 7 mars. Pakistanais et fils d'un pasteur méthodiste, il est membre de l'Eglise Méthodiste du Pakistan, une des dénominations appartenant à l'Eglise Unifiée du Pakistan. CWS est le service d'entraide humanitaire du NCC.


Pour assurer la sécurité, à son avis, il faudra établir une présence plus déterminée de forces internationales de maintien de la paix, aussi bien qu'offrir à ce pays de l'aide au développement. "Si nous ne faisons pas tout ce parcours avec les Afghans cette fois, nous répéterons les erreurs des années 80," a-t-il dit.


L'Union Soviétique a occupé l'Afghanistan de 1979 à 1989. Pendant ce temps-là, la C.I.A. y avait mené des opérations secrètes et, avec les services secrets pakistanais, y avait recruté et formé des milliers de combattants volontaires musulmans, y compris Osama bin Laden. L'intérêt américain pour la région a diminué après le retrait soviétique en 1989. Il y eut ensuite plusieurs années de guerre civile, après quoi le mouvement Taliban est parvenu au pouvoir en 1996.


Même avant les événements du 11 septembre, le déplacement interne de population en raison de la guerre, combiné avec les effets d'une sécheresse sur trois ans, a créé ce que les Nations Unies ont décrit comme la crise humanitaire la plus grave au monde.


Parvez a noté que, tandis que d'autres organisations avaient quitté le pays dans les années 80, "les Eglises n'ont jamais abandonné les habitants d'Afghanistan," malgré les difficultés causées par les Taliban de plus en plus répressifs . Le CWS a 180 employés et 120 volontaires servant dans ses cinq bureaux au Pakistan et ses deux bureaux en Afghanistan.


Depuis le 11 septembre, CWS a fait face à la crise en fournissant d'urgence de la nourriture et des abris à plus de 100,000 Afghans àla fois au Pakistan et en Afghanistan. Le financement (6.28 millions de $) a été assuré grâce à un appel aux fonds, qui a inclus un engagement de presque 500,000 $ de la part de l'Oeuvre d'Entraide de l'EEM (UMCOR), a-t-il dit. Dans le passé, les évangéliques méthodistes ont aussi soutenu les programmes du CWS pour la formation professionnelle des femmes et le suivi médical des populations au Pakistan et en Afghanistan, pour la gestion de la crise et des secours. ...


On pense développer les programmes sanitaires pour femmes et enfants, assurer un abri permanent à plus de 2,000 familles afghanes et ouvrir un foyer aux enfants de la rue à Kaboul. 400 femmes réfugiées afghanes environ fabriquent des édredons au Pakistan. Ce projet, couronné de succès, sera étendu à Kaboul: on s'attend à ce que 1,400 femmes fassent des édredons. CWS veut aussi fournir des bureaux, des chaises et des kits scolaires à plus de 50,000 étudiants dans la région montagneuse centrale de l'Afghanistan. 


CWS était une des 50 organisations non-gouvernementales, dont les bureaux ont été pillés par un chef militaire local de Jalalabad l'automne dernier, mais sous la pression du personnel et de la communauté locales, les véhicules et les autres biens ont été restitués aux agences. "Nous soulignions toujours nos lettres de créance humanitaires," a expliqué Parvez. "Chacun qui vole le CWS ne vole pas des éléments du programme, ils volent les Afghans eux-mêmes."


Le CWS continuera aussi à se faire le défenseur des droits de l'homme au Pakistan - difficile dans un pays où les femmes, les chrétiens et les autres minorités sont considérés comme ayant deux fois moins de valeur qu'un mâle musulman, a dit Parvez. Plus de 200 chrétiens, par exemple, encourent probablement la peine de mort, sous le chef d'accusation erroné de blasphème et des centaines de femmes meurent dans "des meurtres d'honneur" dans le cadre familial, simplement parce qu'elles veulent choisir leurs propres maris.


Parvez espère que le personnel du CWS, en vertu de sa diversité ethnique et religieuse comme de son attachement au devoir, peut servir de modèle à d'autres dans le secteur. "Je pense que le personnel croit vraiment que ce que nous essayons de faire va renforcer notre pays et notre région."


Il a aussi encouragé les Eglises des Etats-Unis à entamer un dialogue interreligieux, en particulier avec les musulmans. "L'Islam est une religion très progressive et pacifique," a-t-il dit. "Nous devons comprendre leur théologie."

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Le 8 mars 2002

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)