République slovaque, Bratislava : mélange de cultures au festival méthodiste européen

Par Kathleen LaCamera*


Plus de mille Méthodistes de toute l’Europe se sont réunis en août dans la capitale de la Slovaquie pour célébrer la tradition méthodiste européenne dans toute sa diversité et sa force.


Les représentants de 25 pays parlant une vaste palette de langues et de dialectes ont convergé sur Bratislava au cœur de l’Europe pour vivre le Festival Méthodiste européen qui se tient une fois tous les quatre ans. L’événement eut lieu du 1er au 5 août. Il a inclu des ateliers, des temps de célébrations, d’études bibliques et de communion fraternelle.


L’évêque évangélique méthodiste Patrick Streiff, à la tête de la Conférence Centrale pour l’Europe du Centre et du Sud, a ouvert la célébration en invitant les participants au festival ”à saisir toutes les occasions possibles ” pour partager des moments de communion fraternelle avec les autres malgré la barrière des langues.


Les adolescents du chœur londonien du Ghanaian Methodist Fellowship, qui s’est produit lors du festival, ont constaté à leur grand étonnement leur facilité à rencontrer les gens d’autres pays. "Nous voyons que nous avons les mêmes choses en commun : l’adoration de Dieu et la célébration du (fondateur du méthodisme John) Wesley", a dit Samuel Kwaku, 17 ans. Trevo Alegre, un orchestre composé de Méthodistes portugais, jouait la sérénade tous les jours au public venant faire la queue pour le déjeuner. L’orchestre a pour chef le pasteur Sifredo Teixeira, qui est aussi l’évêque de l’Église Méthodiste portugaise. "Nous voulons juste apporter un peu de joie aux gens," a dit Teixeira.


"Je ne sais pas à quoi m’attendre ici, mais j’aime ce qui s’y passe," a dit Nicole Handschin, une aide soignante de Suisse. Lors d’une réunion en petit groupe, Handschin a parlé avec des Méthodistes venant d’Allemagne, de Pologne, d’Irlande du Nord, d’Autriche et d’Angleterre de sa tendance passée à rejeter l’Église en tant qu’adolescente. "Vous devez croire que, si vous avez semé des graines (en vos enfants), ils reviendront," a-t-elle dit à un homme dont la fille de 12 ans ne veut plus aller à l’église.


Les participants ont abordé une grande palette de sujets, dont le changement climatique, l’immigration, la famille, la mission, les autres religions et la croissance spirituelle. À travers les arts, des études bibliques et des ateliers, les uns et les autres ont été encouragés à exprimer leur foi chrétienne par des chemins nouveaux ; un de ces ateliers s’intitulait "Charles Wesley traverse le pays".


Pendant une session récréative un après-midi, Michel Loughlin, un jeune anglais de 11 ans, est allé se confronter directement au premier pasteur albanais de 23 ans, Rigels Kasmollari, dans des parties très animées de football et de Frisbee.


'La famille méthodiste mondiale'


"C’est une bonne chose pour nous de rencontrer l’ensemble de la famille méthodiste en Europe", a dit le pasteur américain Bill Lovelace. Membre à l’origine de la Conférence d’Holston, Lovelace est maintenant le surintendant auprès de la Conférence de la Moldavie et de l’Ukraine. Lui et Hélène, sa femme évangélique méthodiste suédoise, sont tous deux appointés comme missionnaires par le Conseil Mondial de la Mission de l’EEM (GBGM). Elle développe un ministère spécialisé parmi les enfants et a créé un atelier méthodiste britannique particulièrement stimulant sur le trafic humain . "Ça vous laisse songeur, tout ce que nous pouvons faire autour de ce trafic en Ukraine," déclarait Lovelace à l’Agence de presse Évangélique Méthodiste (UMNS).


"Il est important de voir que, quand on est Méthodiste, on fait partie d’une famille méthodiste mondiale," a dit l’Évêque Rosemarie Wenner d’Allemagne, qui a été enchantée de voir de grandes délégations venir de pays comme la Pologne, la Lithuanie, la Macédoine et d’autres pays de l’Europe de l’Est. "Il est si utile d’écouter et d’apprendre les uns des autres", a-t-elle dit. "Nos sœurs et frères originaires d’anciens pays communistes ont beaucoup d’histoires et d’expériences à partager." Elle avait aussi du plaisir à voir quelques Américains au festival et espère qu’à l’avenir davantage d’Américains évangéliques méthodistes feront l’effort de rencontrer leurs homologues européens. "Les relations personnelles sont vraiment nécessaires," a dit Wenner. "Nous recevons des courriers électroniques d’Américains disant : 'je viens pour des vacances, où puis-je trouver et rencontrer des Méthodistes locaux ?' Nous donnons suite à de telles demandes. Venez nous visiter ».


Le pasteur George Freeman, directeur du Conseil Méthodiste Mondial (CMM), a décrit l’atmosphère du festival comme étant "joyeuse" et se dit impressionné de voir les gens étreindre ce qu’ils ont en commun aussi bien que leurs différences. "Pour les gens ici, l’Église occupe une position importante," a dit Freeman. "Les Américains doivent être conscients qu’il y a des frères et des sœurs en Europe ayant besoin de nos prières, de notre appui et de notre encouragement. À leur contact, nous pouvons énormément apprendre à partager l’Évangile."


L’hôte de cet événement


L’Église Évangélique Méthodiste Slovaque a préparé le festival 2007 depuis plus d’une année. Si le Conseil Méthodiste européen est officiellement responsable de l’événement, le festival est une entreprise énorme pour l’Église du pays d’accueil. Avec seulement huit églises, cinq projets missionnaires et 400 membres dans l’ensemble du pays, les évangéliques méthodistes slovaques desservent régulièrement 2,000 personnes par semaine par les cultes, le travail social de proximité et d’autres activités. Pour les organisateurs, c’a été un véritable acte de foi que d’endosser les responsabilités supplémentaires associées à un festival majeur comme celui-ci. "L’accueil du festival proprement dit est un privilège pour nous. Nous avions peur à l’idée de le gérer et nous avons presque dit 'non’", a avoué le pasteur Robert Zachar, surintendant du district de la Slovaquie. Les gens ont cherché à aider d’une manière ou d’une autre, même quand ils travaillaient déjà à la limite de leurs possibilités."


Une pasteure locale, Kornelia Francisty, a jonglé entre sa charge pastorale régulière dans son village et la remise des clés des chambres aux participants du festival, l’organisation du transport local, la traduction et la pose des tentes. "Je suis fatiguée," a-t-elle dit avec un sourire, "mais chacun donne un coup de main."


La Mission sous la tente de l’EEM allemande et ses bénévoles ont fourni l’équipement crucial et installé les grandes tentes indispensables à ce festival. Leur bus à double étage a servi de café ambulant offrant café et thé.


L’évêque Hans Vaxby de Moscou a mené une des études bibliques quotidiennes au festival. Sur le T-shirt qu’il portait était inscrit le texte suivant : "je crois que Dieu nous parle tous les jours, si nous écoutons." Vaxby a dit qu’il espérait que les gens, particulièrement ceux qui venaient d’églises plus petites, quitteraient le festival avec le sentiment très fort des liens qui les relient à l’Église en Europe et dans le monde.


"J’espère que les gens ont compris qu’il existe une approche méthodiste. Les méthodistes sont si différents sur le plan culturel, mais il y a toujours des éléments en commun, » a dit Vaxby. "Parmi ces éléments, il y a la confiance de base que nous plaçons en Dieu. Nous n’avons pas besoin de tout contrôler, parce que la grâce de Dieu est à l’œuvre dans les humains, quels qu’ils soient, et où qu’ils en soient dans leur parcours. Dieu fait des heures supplémentaires. Notre défi à nous, c’est de lui répondre".


*LaCamera est la correspondante de l’UMNS en Angleterre.


17 août 2007

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)