EEM - international: les méthodistes critiques vis-à-vis de l'économie

Des évêques, des professeurs en théologie et en droit européen, des pasteurs, des banquiers et des managers de douze pays européens, de l'est et de l'ouest, des USA et de l'Argentine, se sont rencontrés à Vienne du 9 au 16 mars 2002 à la 4e Consultation Internationale. Le sujet de la consultation: la qualité de la foi en la résurrection.


La consultation était sponsorisée par deux instances de l'EEM (la Commission pour la formation supérieure et le ministère) et la Conférence Centrale pour l'Europe du Centre et du sud de l'Europe. La Conférence soulignait que le peuple de Dieu a été libéré par la résurrection de Jésus Christ pour mener une vie devant Dieu, d'où il ne soit nullepart absent. Si l'Eglise admet qu'elle vit de la force de la résurrection, elle peut non seulement consoler les âmes solitaires, mais doit aussi prendre position sur toutes les questions quelles qu'elles soient. Cette consultation s'est concentrée sur la signification et l'évolution de l'économie mondiale. On a souligné en ce lieu que l'économie méritait des critiques: elle s'est mise en effet dans une drôle de position, elle revendique pour elle-même les attributs divins: être tout-puissante, illimitée, omnisciente, etc... . Elle semble s'être transformée en un pouvoir que personne ne contrôle plus, et qui n'encourage ni ne facilite plus la vie, mais concourt à la détruire au contraire. L'économie mondiale s'est développée au point de devenir une instance comparable à l'image biblique de la "bête" ou du "Leviathan". On a souligné en outre que l'économie et ceux qui en ont la charge, ont perdu toute perspective historique. Elle ne sait plus, d'où elle vient. L'économie a oublié son histoire. Mais cette perte de tout souvenir a des conséquences mortelles.


On a dit explicitement que le marché et l'économie étaient des créations humaines et pour cette raison limitées et variables. Il est temps de poser des limites. L'économie incontrôlée et illimitée devient un pouvoir destructeur. Sans entrer dans les détails, la Conférence proposait une autre direction pour l'économie. La globalisation pourra difficilement être stoppée, mais elle devrait être humanisée. Trois points principaux ont été soulignés:


- Une juste répartition des biens dont personne n'est exclu

- La liquidation des dettes, qui redonne un nouvel espoir aux pays affectés par la pauvreté

- Un nouveau souci pour la terre et l'usage responsable des ressources naturelles.


Les Eglises chrétiennes ont été critiquées, parce qu'elles ont fait des règles du marché la règle même de leur propre vie au lieu d'annoncer l'Evangile et de mener une vie sous le signe de la grâce de Dieu. Les Eglises devaient former une société alternative, où la justice détermine la vie pour tous. On a également retenu l'idée qu'il fallait rechercher des solutions dans le domaine économique en dialoguant avec les experts économiques, les hommes politiques, et naturellement avec toutes les autres Eglises. Mais le temps presse.


19.03.2002

Source: Communiqué de presse / Helmut Nausner