Etats Unis, Atlanta: Fuller et l’organisation humanitaire Habitat reçoivent Le Prix Méthodiste de la Paix 2004

Alice M. Smith*


L’homme, Millard Fuller et l’organisation qu’il a fondée, Habitat International pour l’Humanité — qui construira sa 200,000ème maison l’année prochaine pour une famille mal lotie — ont été honorés le 8 décembre 2004 avec le Prix Méthodiste de la Paix 2004.


En décernant ce Prix à Fuller et à Rey Ramsey de Washington, président du conseil d’administration d’Habitat International, le Conseil Méthodiste Mondial reconnaissait la contribution de cette organisation à la paix, la réconciliation et la justice. La cérémonie eut lieu dans l’Eglise Evangélique Méthodiste Glenn Memorial sur le campus d’Université d’Emory.


Le pasteur George Freeman, secrétaire exécutif du conseil, a déclaré que le Prix de la paix était "la plus grande marque de distinction que les Méthodistes accordent à quelqu’un." Le Conseil Méthodiste Mondial, basé à Lac Junaluska, N.C., représente 76 dénominations différentes appartenant à la tradition Méthodiste/Wesleyenne, avec 40 millions de membres.


En 1987, quand l’ancien Président américain Jimmy Carter, partisan actif d’Habitat, a reçu le Prix de la Paix Méthodiste du Monde, Millard et Linda Fuller étaient dans l’auditoire. Les Carter vivent à Plains, Ga., à proximité du quartier général d’Habitat International à Americus.


À la fois, des représentants du Conseil Méthodiste Mondial et des représentants d’Habitat ont suivi la cérémonie. Parmi les invités de marque internationaux figuraient Son Éminence Sunday Mbang du Nigeria, président du comité exécutif du conseil, le pasteur Brian Fletcher, président de l’Église Méthodiste en Irlande, qui a décerné le Prix à Fuller et à l’organisation Habitat ; et Peter Faquarson, directeur du programme d’Habitat en Irlande du Nord.


Lors de la remise du Prix, Fuller a dit qu’aucune autre récompense n’avait été "plus significative" que ce Prix, puisque c’était un prix de paix et qu’il provenait de Méthodistes impliqués comme aucune autre dénomination dans Habitat.


Fuller dit que la vision d’Habitat était enracinée dans "la volonté de faire la paix", ce qui veut dire aussi la réconciliation raciale, la générosité et le partage. "Dès le début," a-t-il dit, "j’ai voulu rassembler les diverses dénominations chrétiennes pour travailler et construire, côte à côte, avec l’amour et la paix dans nos coeurs."


Si Habitat est "une organisation non-confessionnelle" et "non-doctrinale", c'est "ouvertement et ostensiblement une organisation chrétienne," précise Fuller, bien que des adeptes d’autres religions soient impliqués à la fois dans la construction et la réception de maisons d’Habitat.


L’organisation âgée de 29 ans a pour objectif d’éliminer les logements sordides et les SDF dans le monde. Habitat s’est attaqué à ce problème en s’engageant dans 100 pays et dans tous les états et 1,700 villes des États-Unis.


En août 2005, Habitat projette la construction de sa 200,000ème maison pour sa millionième personne. L’organisation aura mis presque 30 ans pour atteindre cet événement marquant, mais Fuller projette des logements pour une nouvelle tranche d’un million de personnes en six ans.


Bien qu’étant par nature une oeuvre charitable, Habitat n’est pas un programme "dérisoire". Les familles, qui reçoivent les maisons, à la fois payent une hypothèque et consacrent des heures à la construction de leurs maisons. Les hypothèques sont sans intérêt pour que les versements mensuels restent bas. Habitat utilise la contribution financière des familles la construction de nouvelles maisons.


Des milliers et des milliers de volontaires travaillent côte à côte avec les propriétaires potentiels dans la construction de maisons de qualité, des maisons modestes. Les dons contribuent à baisser encore plus le coût de construction.


Fuller dit qu’il considère le travail de toute l’organisation Habitat comme un effort de conciliation : la cause de la paix avance, quand Habitat fournit des logements convenables et accessibles aux personnes méritantes et construit aussi des ponts entre les gens de religions différentes, comme entre les Protestants et les Catholiques en Irlande du Nord et les Chrétiens et les Musulmans dans la province philippine du sud de Mindanao. "Les murs de soupçon et d’hostilité tombent dès lors que montent les murs des maisons," a-t-il ajouté.


Dans son discours aux Méthodistes, Fuller exprimait sa gratitude à l’Eglise méthodiste pour ses positions en faveur de la paix, son opposition à la peine de mort et sa compréhension des choses, comme quoi "la foi seule, sans oeuvres, est morte."


Il a cité largement John Wesley ainsi que des extraits des Principes Sociaux de l’Eglise Evangélique Méthodiste : la guerre est "incompatible" avec les enseignements de Jésus. Il s’est déclaré clairement opposé à la guerre irakienne et a dit que l’on voyait souvent la conciliation comme "faible et inefficace" mais relevait par contre que "la réconciliation, la foi et la non-violence avaient plus de pouvoir durable que la force brutale."


"Ce n’est pas facile," ajoute Fuller, "mais c’est la voie que nous enseigne Jésus. C’est la voie de la croix. Et en fin de compte c’est la meilleure des voies."



*Smith est le rédacteur du journal Wesleyan Christian Advocate, le journal des évangéliques méthodistes de Géorgie


Le 13 décembre 2004

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)