Christine Schneider-Oesch, collaboratrice jusqu'à la Conférence Annuelle (Synode) de l'Eglise Evangélique Méthodiste Suisse-France, décrit les transformations en cours dans les colonnes du journal «Kirche und Welt» induites par la communication par Internet:
Il y a encore peu d'années la communication avec un pays comme le Zaïre (aujourd'hui RDC) était extrêmement difficile. Même si la poste fonctionnait bien, la réponse à une lettre impliquait un délai de cinq à six semaines. La moindre anomalie par rapport à ce qui constituait la norme à ce moment-là entraînait l'allongement du délai. La réponse à une lettre nécessitait beaucoup de patience. Il était plutôt rare qu'un téléphone ou qu'un fax fonctionnent. De toutes façons, seules deux ou à trois villes du pays avaient droit à ces articles. Tout se compliquait par de longs retards. Mais on s'y habituait. Pour moi, le temps a pris en Afrique une autre signification et j'ai pu très bien me défaire de la pression du temps, que nous connaissons si bien en Europe. Mais que des crises surviennent, alors les difficultés de communication deviennent pénibles. En cas d'accidents, un communiqué bref pouvait être envoyé par radio par le biais d'un homme de liaison jusqu'à Nairobi. Mais cette méthode n'était pas concluante, si l'on avait besoin d'informations supplémentaires ou si l'on avait besoin de connaître le sentiment et les recommandations des gens sur place. Les temps ont changé. Aujourd'hui, un grand nombre de stations missionnaires au Congo bénéficient d'un accès à Internet. Cela rend possible une forme de communication totalement différente et avant tout beaucoup plus rapide. Certes, le contact avec les gens au Congo n'est pas aussi rapide que chez nous ici, où nous utilisons les liaisons téléphoniques. Les communications avec le Congo marchent en fait par le Satellite et ne sont possibles qu'à des moments précis. Pour cette raison, un message n'atteint pas son destinataire immédiatement, mais avec quelques heures ou même un jour de décalage. En comparaison avec le passé, c'est quand même fantastique. Le système a été développé et installé par la MAF (Mission Aviation Fellowship), une société missionnaire, qui s'est fixée pour objectif de soutenir sur le plan logistique les autres missions dans ses tâches. Pendant de longues années, elle l'avait fait avant tout par son programme d'aviation. Des pilotes-MAF sont stationnés à travers le monde dans d'innombrables pays et transportent du personnel missionnaire, mais aussi des patients ou des secours dans leurs petits avions pour la plupart du temps monoblocs. Depuis quelques années, la MAF apporte aussi son soutien dans le domaine informatique. Plus de 3000 groupes chrétiens et missionnaires femmes et hommes profitent de connections par internet via la Centrale de la MAF aux Etats Unis. Actuellement, plus de 3 millions de messages sont transmis par mois. Denis Fulton a pris une part importante au développement de cette technologie; il a été lui-même pendant plusieurs années un pilote missionnaire au Congo (auprès de notre Eglise partenaire dans l'Ancien Zaïre).
Dans une crise, comme celle que nous connaissons de nouveau au Congo, ces moyens de communication rapide valent de l'or. Ils permettent de suivre de très près l'évolution de la situation. Et ils permettent aussi de s'entretenir avec les gens sur place (Eglises partenaires et collaborateurs), de façon à ce que les prises de décisions soient réellement communes, par exemple la décision de l'évacuation.
>Source: Kirche+Welt