(C'est un complément au rapport rendu public par l'Evêque Henri Bolleter à la Conférence Annuelle de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Hongrie.)
«25 années se sont passées depuis que des tensions ont vu le jour parmi les pasteurs et se sont aggravées jusqu'à atteindre un point de non-retour. Ces tensions ont eu pour effet de détruire notre communion spirituelle et d'entraîner un schisme au sein de notre Eglise. Ces événements passés ont causé des blessures chez certains et suscitent encore de nos jours de fortes émotions dans nos rangs. Ils peuvent nous empêcher d'avoir encore aujourd'hui une juste perception des choses. Nous prions pour que Dieu nous donne après une si longue période d'avoir une vue lucide sur ce passé. Les événements à la source de ces terribles souffrances n'ont pas de gagnants. Nous tous, nous avons été les perdants de ces événements et nous le sommes encore de nos jours. Les communautés ont été pourtant les plus grands perdants: elles qui tournaient leurs regards vers leurs pasteurs comme vers des hommes de Dieu ont dû suivre avec horreur les affrontements mutuels. De cette façon, nous avons suscité beaucoup de scandale. Mais Dieu nous a parlé par ces événements. Dans ces phases humiliantes, nous avons tendu l'oreille à sa parole. Le message fut dur à avaler et a parlé de jugement. Il nous a exhortés à nous examiner nous-mêmes et à faire acte de repentance. Mais encore plus importante fut la parole de la grâce, qui nous a appelés et conduits à vivre un renouveau. C'est dans ce processus que nous nous trouvons aujourd'hui. Ce qui s'est passé il y a 25 ans, est le reflet des données politiques et sociales de l'époque; c'est en fonction de ce contexte qu'il faut le comprendre. Cependant nous ne devrions pas penser seulement le chemin à suivre en fonction de l'évolution de notre société mais nous devrions le faire avant tout à la lumière de la parole de Dieu: Nous sommes tous debout devant Dieu, le seul juste juge, avec nos actions, avec nos propos les uns sur les autres comme avec notre responsabilité vis-à-vis de l'Eglise et du monde: c'est à Dieu seulement que nous avons des comptes à rendre. Constater que nous avons causé beaucoup de déceptions et de souffrances à beaucoup de gens dans l'Eglise et en dehors par ces événements passés nous cause beaucoup de peine. Telle n'a pas été notre intention. Aussi souhaitons-nous demander pardon à toutes les personnes concernées. Que l'Esprit de repentance et de miséricorde puisse guérir toutes les blessures. Que le Tout-Puissant nous soit favorable, pour que nous ne nous égarions pas loin du chemin du Christ mais comprenions son enseignement pour notre temps.
Budapest, juin 1999
Les membres de la Conférence Annuelle»
>Source: EMKNI - Evêque Henri Bolleter