Angleterre: culte solennel à l'occasion de la signature de la Convention entre Méthodistes et Anglicans

La Convention entre Méthodistes et Anglicans en Angleterre a été signée lors d'une célébration nationale, samedi le 1er novembre 2003, à 11:00, en présence de Sa Majesté la Reine. Plus tôt dans l'année, l'Accord a été largement approuvé par la Conférence Méthodiste de Grande-Bretagne comme par le Synode Général de l'Église Anglicane.


Le culte spécial a débuté à 11h00 au Central Hall Méthodiste, à Westminster, en présence de la Reine, chef de l'Eglise Anglicane, comme en présence d'invités des deux Églises et de diverses autorités religieuses et civiles. Après la signature de l'Accord historique au Hall Central Méthodiste, la cérémonie s'est poursuivie à l'Abbaye de Westminster par un bref culte d'action de grâces et de consécration à 11:45.


L'Archevêque de Cantorbéry, le Dr Rév. Rowan Williams, l'Archevêque d'York, le Dr Rév. David Hope et le Secrétaire général du Conseil des Archevêques, M. William Fittall, tous trois, ont signé cet accord historique au nom de l'Eglise Anglicane.


Au nom de l'Église Méthodiste, voici quels en ont été les signataires: le Président de la Conférence Méthodiste, le Dr rév. Neil Richardson, le Vice-président de la Conférence, Mme. Judy Jarvis et le Secrétaire général de l'Église Méthodiste, le Rév. David Deeks.


Pendant la première partie du service au Hall Central Méthodiste, l'Archevêque de Cantorbéry a prononcé un court discours. Le Président Méthodiste prononcera à son tour un autre discours devant la congrégation à l'Abbaye de Westminster. 


Les méthodistes et des anglicans anglais tout près de l''unité organique' 


L'Église Anglicane et l'Église Méthodiste de Grande-Bretagne tournent le dos à deux siècles de séparation en signant le 1er novembre cet accord historique à Londres. Cette convention avec l'Eglise méthodiste met fin à deux siècles de brouille et a pour effet de renforcer les liens entre les deux dénominations. Elles s'engagent à célébrer ensemble le culte, à partager leurs pasteurs et leurs autres ressources. Le méthodisme a ses racines dans l'Église Anglicane du 18e siècle.


Les Eglises s'étaient divisées à la fin des années 1790 sur la question du rôle des évêques.


Ce schisme aura été pour les deux parties d'un grand profit selon l'archevêque de Cantorbury: Dieu "nous enseigne toujours à travers nos séparations" et fait finalement prévaloir la réconciliation, a-t-il dit.


Une convention sur fonds de divisions


Ses paroles avaient d'autant plus de résonance que la communion anglicane est au bord de la division après l'ordination du Rév. Gene Robinson comme évêque du New Hampshire connu pour son engagement homosexuel. 


Tout en y voyant un profond sujet de regret, Rowan Williams, archevêque de Canterbury, estime que "l'Eglise anglicane finira par surmonter ses divisions", de même qu'elle a su surmonter ses dissensions historiques avec l'Eglise Méthodiste. Il voit dans ce rapprochement un symbole et un espoir: "Il est ironique qu'alors que nous célébrons aujourd'hui cette nouvelle réciprocité, nous les Anglicans, sommes également confrontés à de nouvelles tensions et divisions" qui risquent d'entraîner une "dangereuse rupture avec ce que nous considérons comme l'orthodoxie et l'ordre", a-t-il déclaré. 


"Cela nous rappelle que lorsque nous ne voyons plus comment rester ensemble, Dieu nous enseigne tout de même séparément, et un jour nous serons amenés (...) à partager ce que nous avons appris séparément."


'Arrogance et ressentiment'


Le docteur Williams a dit de son côté qu'il y a deux siècles "l'insensibilité et la mollesse missionnaire de l'Église Anglicane avait poussé John Wesley à poser un acte de protestation spectaculaire; et nos deux familles ont commencé à devenir petit à petit étrangères l'une à l'autre". 


Mais pendant ce temps de séparation, les deux églises ont été "des dons du ciel" et ont appris des leçons qu'elles n'auraient jamais pu apprendre, si ces évènements n'étaient jamais arrivés", a-t-il ajouté. 


Les premières tentatives de rapprochement entre Méthodistes et Anglicans dans les années 1969-1972 comme en 1982 avaient échoué.


Cet accord adopte une approche plus graduelle que les efforts précédents. Surmonter les obstacles restants constitue une priorité pour les deux dénominations. Objectif visé, "l'unité organique de nos deux Églises" et partager le travail et célébrer le culte ensemble là où c'est possible.


"Nous avons tous, au fil de ces années, découvert des choses sur le Christ et son royaume que nous désirons maintenant partager entre nous, comme des frères et des soeurs cherchant à surmonter toute forme d'arrogance et de ressentiment," faisait aussi remarquer le Dr Richardson. 


'Faire place nette'


Le docteur Richardson a dit: "l'accord était bien plus que la fin d'une querelle de famille remontant à quelques siècles en arrière. 


"C'est une façon de reconnaître que nous ne pouvons pas prêcher la réconciliation au monde si nous ne pratiquons pas ce que nous prêchons. 


"C'est une façon de faire place nette pour retirer de nouvelles forces et redéployer des ressources." 


L'accord doit être compris plus comme un engagement en faveur de l'unité que comme la marque de l'unité même et "plus un engagement qu'un mariage," entre les deux églises. 


L'Église Méthodiste d'Angleterre n'est pas d'accord avec l'Église Anglicane sur la question du ministère pastoral féminin. 


De son côté, l'Église Anglicane met en doute la pratique méthodiste qui consiste à permettre de temps à autre à des membres non ordonnés de présider à la Sainte Cène. 


Le 27 octobre 2003

Source: EEMNI/Anglican Communion News Service/ENI/BBC/News24.com/La Croix/Le Monde