COE: une conférence invite les Églises et leurs partenaires à renouveler les initiatives en faveur de la paix juste en RDC


Une conférence internationale sur la paix et la sécurité en République démocratique du Congo (RDC) a lancé aux Églises et à leurs partenaires une invitation à établir «une structure ou un processus adéquats permettant d’échanger et de renforcer les initiatives existantes des Églises et organisations ou réseaux affiliés, et d’envisager de nouvelles initiatives œcuméniques» en RDC.

La conférence, organisée sous l’égide du Conseil œcuménique des Églises (COE) à Genève par l’intermédiaire de sa Commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI), s’est refermée le 29 mai.

Les groupes de travail de la conférence se sont attelés à définir les problèmes et à recommander des solutions dans les domaines de la violence sexuelle et sexiste et des réponses au VIH et sida, des ressources naturelles et de leur exploitation, ainsi que des droits de la personne et des questions humanitaires. La conférence a accordé une attention particulière au processus électoral dans la mesure où il peut en émerger des dirigeants politiques déterminés à régler ces questions et les autres problématiques auxquelles la RDC est confrontée. Elle a par ailleurs reconnu que les élections locales et régionales cette année ainsi que les élections présidentielles prévues en 2016 devront faire l’objet d’une préparation et d’un suivi œcuméniques.

La nouvelle structure œcuménique proposée, désignée pour l’heure comme un forum œcuménique ou une table ronde, aura pour but de coordonner les activités existantes et futures des Églises et de leurs partenaires non seulement dans la période précédant les élections qui se dérouleront à l’échelle nationale, mais aussi à plus long terme pour faire face aux problèmes que connaît la RDC.

Peter Prove, directeur de la CEAI, a fait remarquer que cette nouvelle structure de collaboration – instrument permettant de faire face aux enjeux auxquels le peuple congolais est confronté – sera mise en place «sous réserve d’un accord sur la définition du mandat.» Grâce à cet instrument œcuménique, a-t-il dit, «on sollicitera la mobilisation de toutes les familles ecclésiales de DRC afin de favoriser une voix commune et une action conjointe des Églises face à ces enjeux.»

Pour Semegnish Asfaw Grosjean, responsable de programme au COE dans le domaine des affaires internationales, l’invitation lancée par la conférence est un point de départ pour tout un éventail d’activités nouvelles en RDC. Cette mesure devrait marquer, selon elle, «le début d’une collaboration plus intensive et efficace entre les Églises de RDC ainsi que le renouveau de l’accompagnement œcuménique international des Églises du pays et de la collaboration avec celles-ci dans leurs efforts de consolidation de la paix.»

La conférence, qui s’est tenue au Centre œcuménique à Genève du 27 au 29 mai, a rassemblé 75 participants inscrits, dont 19 étaient Congolais. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants ont indiqué: «Une vingtaine d’autres étaient attendus mais leur visa leur a été refusé ou ils ne l’ont pas obtenu à temps pour participer à la conférence. En particulier, nous regrettons profondément que la participation de jeunes Congolais ait été empêchée par ces refus de visas.»

Beaucoup de ceux et celles qui n’ont pas pu être présents à Genève se sont réunis dans les bureaux de l’Église méthodiste unie à Kinshasa pour suivre la conférence en streaming vidéo direct.

Le communiqué final s’est fait l’écho d’une attention particulière envers les jeunes, les enfants, les femmes et d’autres personnes vulnérables, les participants s’engageant notamment à s’intéresser «aux préoccupations des jeunes de RDC: éducation et emploi, formation à la non-violence et à la consolidation de la paix et prévention de la violence sexiste et du harcèlement».

Parmi les intervenants à la conférence figuraient l’évêque méthodiste David Yemba, vice-président de la Commission de l’intégrité et de la médiation électorale de RDC, Monique Sokhan, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, André Karamaga, secrétaire général de la Conférence des Églises de toute l’Afrique, Gillian Davidson, cheffe de la section mines et métallurgie du Forum économique mondial, et Eulalie Kitenga, du groupe de femmes de la Communauté presbytérienne de Kinshasa.


01 juin 2015

COE