Etats Unis, New York: «Défendre la terre n'est pas un projet. Défendre la terre est une manière de vivre.»

Une équipe oecuménique à la deuxième session du comité préparatoire du Sommet mondial sur le développement durable



Une équipe oecuménique forte de plus de 20 personnes de tous les continents représentant les Eglises, les organisations oecuméniques régionales et les communautés autochtones assiste à la deuxième session du comité préparatoire (PREPCOM II) du Sommet mondial sur le développement durable. 


La composition de l'équipe présente à la réunion qui se déroule cette semaine à New York «reflète les priorités du Conseil oecuménique des Eglises (COE) à l'égard du sommet mondial lui-même», souligne le pasteur Martin Robra, chargé de programme au sein de l'équipe «Justice, paix et création» (JPC) du COE. Selon Martin Robra, les principales questions sont les suivantes: 


- Afrique australe: le sommet donnera aux Eglises d'Afrique australe l'occasion d'exprimer publiquement leur inquiétude à l'égard des possibilités de la population de la région d'avoir accès à des moyens d'existence durables. Le COE travaille en étroite collaboration avec le Conseil des Eglises d'Afrique du Sud (SACC) sur cette question: le SACC sera représenté à New York par le pasteur Sipho Mtetwas. 


- Communautés autochtones: le COE soutient les communautés autochtones et leurs perspectives uniques sur le développement durable. Représentant les communautés autochtones dans l'équipe oecuménique, Esther Camac Ramirez (Costa Rica), Moses Gutierrez Roja (Bolivie) et Willy Alangui (Philippines) veilleront à ce que les préoccupations des autochtones demeurent parmi les premières priorités de l'équipe oecuménique. 


- Mondialisation économique: à partir du travail des équipes oecuméniques présentes au Sommet mondial sur le développement social (Genève 2000) et au processus de préparation de la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement, soeur Wendy Flannery (Australie), Joy Kennedy (Canada) et le personnel du Bureau de liaison du COE avec les Nations Unies poursuivront l'analyse critique de la mondialisation économique du point de vue oecuménique. 


- Changements climatiques: le COE a assisté aux nombreuses réunions de comités intergouvernementaux de négociation sur les changements climatiques qui se sont tenues sous les auspices des Nations Unies depuis 1989. Le soutien du protocole de Kyoto et de sa mise en oeuvre occupera une place importante dans les efforts de promotion du COE au sommet mondial. Elias Abramides (Argentine), membre de l'équipe du COE présent à la Conférence sur les changements climatiques, représentera cette préoccupation à New York. 


- Le COE estime que l'incapacité à mettre en oeuvre plusieurs des promesses formulées à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) à Rio de Janeiro (1992) témoigne d'un manque de volonté politique d'appliquer le pacte conclu à Rio entre les impératifs écologiques et la nécessité du développement social. Mais cette incapacité révèle aussi la tension intrinsèque entre les objectifs affirmés et les moyens choisis pour les réaliser. Il est incontestable que, depuis la CNUED, les mécanismes destructeurs n'ont pas cessé de produire leurs effets et sont toujours en place », explique Martin Robra. 


Selon lui, les délégations du COE qui ont participé aux différentes sessions de la Commission du développement durable (CDD) des Nations Unies ont affirmé clairement qu'il est exclu d'assurer un développement durable à partir des approches économiques actuelles axées sur la croissance économique illimitée et l'expansion permanente et non réglementée de la production et de la consommation des riches de ce monde. «Ceux qui oeuvrent en faveur d'une vie fondée sur la dignité au sein de communautés justes et durables doivent prendre cela en considération. Souvent, la résistance à l'exploitation et à la destruction causées par une conception erronée du développement est moins un choix qu'un impératif de survie», explique-t-il. «De plus en plus, les gens sont dépossédés des ressources essentielles à leur survie. Leurs conditions de vie se détériorent. Ceux qui sont déjà appauvris et marginalisés souffrent encore plus que les autres. Privés d'accès à l'argent et à l'économie de marché, ils dépendent pour vivre du soutien que la communauté peut donner et de ce que la nature a à offrir. Il est urgent de réorienter les perspectives et de revoir le modèle économique. Défendre la terre n'est pas un projet. Défendre la terre est une manière de vivre», conclut le pasteur Robra. 

29 janvier 2002

Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)