Dans le cahier des charges du département latino-américain de Connexio, il est mentionné entre autres la nécessité d'accompagner et de soutenir le travail des collaborateurs suisses ou français engagés dans ces pays et également de suivre les différents projets que nos Églises partenaires désirent promouvoir dans leur pays.
ARGENTINE:
Après 15h de vol, notre petite équipe (Barbara OPPLIGER, présidente de ce département de Connexio, Andreas STÄMPFLI, secrétaire général de Connexio et moi-même) prenons quartier pour quelques jours à l'Institut Supérieur de Théologie (ISEDET).
Premières visites :
Le dimanche nous en profitons pour visiter Hanni GUT à Mercedes. A notre arrivée le culte est terminé mais les enfants se trouvent encore dans les groupes d'école du dimanche, tous âges confondus. Les uns mettent en scène l'histoire qu'ils viennent d'entendre, les autres composent un chant.
Après un bon repas avec la famille, nous partons avec Hanni au second culte à Chivilcoy, paroisse qu'elle dessert avec un collègue. La journée se termine avec une célébration d'anniversaire, chants et danses, suivie de… trois heures de bus pour retourner à Buenos-Aires.
Le lendemain, nous rencontrons Denise SIGRIST, pasteur à Paraná. Elle a voyagé toute la nuit pour nous voir et réfléchir avec nous sur son travail et son avenir. Nous nous réjouissons de la revoir au printemps prochain pour un temps de visite dans nos Églises en Suisse et en France.
Vers le Sud :
Les 3 jours suivants nous nous «divisons». Alors que Barbara et Andreas «montent» au Chaco et visitent le travail parmi les Tobas avec Annerös VÖGELI, moi-même je prends le bus pour «descendre» vers le Sud. Après un voyage de 12h, j'arrive au petit matin à Carmen de Patagones où Étienne RUDOLPH m'attend au terminal de Buses. L'accueil fraternel d'Anne et d'Étienne ainsi que de leurs trois enfants (Êve, Noé et Lucie) fait du bien, particulièrement dans l'ambiance d'un printemps frais et venteux de Patagonie. Et la visite aux baleines sera même très humide. La famille RUDOLPH, après s'être engagée pour quatre ans avec la IEMA (Iglesia Evangelica Metodista en Argentina) sera probablement rentrée en France quand vous lirez ces lignes. Nous leur souhaitons courage et forces renouvelées pour terminer le travail intense fourni dans la région.
Des « table ronde» :
De retour à Buenos-Aires, toute la journée du samedi est consacrée à la première «table ronde» de ce voyage en Amérique latine avec les responsables de la JUM (Junta Unida de Misiones), une organisation regroupant plusieurs Églises engagées dans le travail parmi les Tobas au Chaco.
Si le dimanche il nous est donné de participer à un culte à Buenos Aires et de vivre l'après-midi un temps de récréation dans la réserve naturelle «Costanera Sur» aux portes de la ville, de lundi à mercredi nous sommes à nouveau rassemblés pour une autre «table ronde», cette fois avec les dirigeants de notre Église en Argentine. Nellie RITCHIE, évêque de la IEMA, préside nos travaux qui consistent à réfléchir comment vivre réellement le partenariat entre nos Églises. Notre engagement ne pouvant consister simplement à envoyer de l'argent ou des pasteurs (alors que nous-mêmes en manquons aussi), il s'agit de vivre réellement l'échange. De là, entre autres, l'invitation à participer du 4 au 9 janvier 2004 au Festival de Fe (foi) qui aura lieu à Cordoba.
Santa Fe :
Suit un moment fort avec la présentation que nous fait le surintendant de la région de Santa Fe au sujet des grandes inondations qui ont submergé la ville. Les Églises se sont mobilisées pour secourir, aider, héberger les milliers de personnes évacuées dont les maisons et tous les biens avaient été détruits.
Dans ces communautés-là, mais aussi suite à la grande crise économique qui a touché l'Argentine en 2001, l'Église a changé (c'est un des surintendants qui parle) :
«Il y a 20 ans, l'Église priait pour les pauvres et elle élaborait des projets pour eux, projets qu'elle était prête à financer aussi. Aujourd'hui, après la crise, les pauvres sont dans l'Église et l'Église vit un renouvellement par l'intérieur. Elle n'a plus de finances. Elle n'a plus assez d'argent pour verser les salaires des pasteurs (ceux-ci ne peuvent demander à leurs membres de verser davantage ; leurs salaires, même s'ils sont insuffisants, sont généralement supérieurs à ceux de la majorité des personnes qui fréquentent l'Église.»
CHILI :
Après l'Argentine, nous poursuivons notre tournée au Chili. Avec l'ensemble du cabinet (l'évêque Pedro GRANDON et tous les surintendants) nous nous retrouvons à Viña del Mar, une nouvelle « avanzada » (poste pionnier), pour partager les joies et les difficultés, les projets de notre Église dans ce pays. Cette Église a ouvert 15 nouveaux lieux de prédication dans l'année écoulée à l'exemple de Viña del Mar.
Un fort désir de partenariat :
Là également le désir est très fort que notre partenariat d'Église ne se limite pas simplement à un envoi ou à un soutien avec de l'argent, mais à un réel partenariat pouvant se concrétiser par des échanges de pasteurs, des visites réciproques, des jumelages d'Églises. Un tel échange est un des premiers objectifs de Connexio. Il est possible et simplifié aujourd'hui grâce au courrier électronique.
Pendant notre séjour en Amérique du Sud, un surintendant, la présidente des collèges méthodistes du Chili, ainsi que la responsable de la jeunesse en Amérique latine visitaient nos Églises en Suisse.
En février, le pasteur Lorna BARRA viendra pour une année dans la paroisse de Bâle-Riehenring. Merci pour votre soutien dans la prière. Cette expérience ne sera pas facile pour elle, sa famille restant à Santiago durant cette période.
Si des personnes, jeunes ou moins jeunes, désirent s'engager comme volontaires pour une période de 1, 2 ou 3 mois, voire plus, bien des possibilités sont offertes. N'hésitez pas à prendre contact, posez des questions à votre pasteur ou au délégué-Connexio de votre paroisse.
Vers le Sud :
Le samedi soir, au retour de Viña del Mar, l'évêque me propose de l'accompagner dans son voyage dans le Sud. Après un voyage d'une nuit en car, nous célébrons l'anniversaire d'un jardin d'enfants à Nuevo Imperial, près de Temuco et participons au culte dans 3 communautés différentes l'après-midi et la soirée. Je retrouve avec beaucoup de joie bien des amis que j'avais appris à connaître dans cette région six ans auparavant. A 22h nous reprenons le car pour revenir à Santiago. L'évêque, lui, poursuit son voyage en avion le matin-même pour Iquique (2000 km plus au nord du pays) et moi, rejoignant mes deux collègues, j'ai encore l'occasion de visiter deux oeuvres sociales de l'Église : un travail parmi les enfants et les adultes handicapés physiques et psychiques. Le lendemain matin nous nous embarquons pour le retour au pays.
Ces quelques lignes témoignent de la profondeur des rencontres, de l'intensité du vécu, expériences toujours difficiles à transcrire sur la feuille blanche. Il me reste pourtant l'espérance que votre intérêt pour Connexio ait été éveillé. Merci pour votre soutien dans la prière pour l'accompagnement de tous nos collaborateurs, ainsi que pour votre soutien financier sans lequel une telle oeuvre ne pourrait subsister.
Daniel NUSSBAUMER, surintendant
Source: Le Messager Chrétien/EEMNI