Roumanie : appel à l’unité des Eglises d’Europe et à l’approfondissement de la foi

”Plus que jamais”, l’Europe a besoin de l’unité des chrétiens, déclare le pasteur méthodiste Kobia;"


Aujourd'hui plus que jamais, l'unité des Eglises d'Europe est nécessaire pour témoigner d'un avenir qui transcende la vision de projets économiques et politiques communs pour proclamer celle d'un avenir où l'abondance de la vie en Jésus Christ apportera l'espoir à tous et partout", a déclaré le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), à Sibiu, Roumanie, le 5 septembre.


Le pasteur Kobia s'adressait à quelque 2100 délégués de la plupart des Eglises d'Europe, réunis à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Troisième Rassemblement œcuménique européen, dont il a rappelé qu'il est «le plus vaste rassemblement mondial régulier de responsables d'Eglises catholiques romains, orthodoxes, anglicans et protestants». Nous espérons que les Eglises européennes parleront d'une seule voix non seulement au sujet de l'avenir des pays admis à faire partie de l'Europe intégrée, mais aussi de celui de toutes les populations européennes et des millions d'immigrants venus d'Asie, d'Afrique, des Amériques, du Moyen-Orient et du Pacifique pour vivre et travailler sur ce continent», a-t-il ajouté.


Le pasteur Kobia a également rappelé que «les Eglises du monde entier … sont prêtes à accompagner celles de l'Europe, en particulier quand elles sont confrontées à la sécularisation».


Affronter les défis du monde actuel


De son côté, Mgr Aldo Giordano, secrétaire général du conseil des conférences espiscopales européennes de l’Eglise catholique romaine (CCEE) évoquait la ville d’accueil de cette conférence en ces termes: "Sibiu est une ville relativement petite, mais elle est confrontée à tous les défis de notre temps".


La Conférence convoquée conjointement par la CCEE et la KEK (Conférence des Eglises Chrétiennes européennes) entend aborder précisément plusieurs de ces défis : la rencontre entre l'Est et l’Ouest, les effets de la sécularisation en Europe, mais aussi les différences d’ecclésiologie au milieu du scandale de la division des chrétiens. Mgr Giordano reconnaissait : " Ce qu’on désigne du nom de christianisme en Europe est parfois quelque chose de très superficiel et de culturellement conditionné. A Sibiu, nous témoignons d’une dimension de notre foi autrement plus profonde. "


Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la KEK, exprimait l'espoir que la rencontre produirait des résultats "aussi concrets que possible" - et ce dans des domaines comme la production de CO2, la transmission de l'évangile dans un monde pluraliste et les positions européennes par rapport à la migration.


”Les migrants sont traités dans beaucoup de nos pays comme des criminels”, constatait-il. "On ne peut pas le tolérer. Que feront les églises ?" 


Colin William, le secrétaire général de la KEK, le confirmait et ajoutait qu’il serait souhaitable que suite à la rencontre de Sibiu les chrétiens "reviennent dans leurs pays et deviennent au sens positif du terme des éléments perturbateurs". Il exprimait l’espoir que les chrétiens frappent à la porte des leaders d'opinion politiques et leur disent avec insistance que "l'église est présente, et que nous avons quelque chose à dire sur les questions de l’heure." De Clermont confirmait que le mouvement oecuménique devraient s'enraciner dans la spiritualité, dans la prière commune, l’étude de la Bible et le culte mais aussi dans l'action commune. "Nous le faisons déjà aujourd'hui même", observait-il, "mais nous le faisons encore trop peu." 


Pendant la conférence de presse, des reporters ont posé des questions sur le document publié en juillet 2007 par la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a déclenché de grandes controverses. Selon de Clermont, ce document ne reflète pas une approche protestante de l'église, mais il confirmait aussi le point de vue de Giordano pour qui les déclarations émaillant ce document n’apportait rien de neuf et qu’il ne fallait pas non plus leur accorder trop d’importance.


De Clermont concluait : "la vie oecuménique ne part pas des sommets, mais de la base de l'Eglise."


Parmi les nombreux délégués de beaucoup de pays et églises, on dénombre les délégués suivants de l’Eglise Evangélique Méthodiste, membres de la Conférence du Centre et du Sud de l’Europe : l’évêque Dr Patrick Streiff (Suisse), le pasteur Sven Buechmeier (Suisse), Stefan Langenegger (Suisse), le pasteur Daniel Topalski (Bulgarie), le pasteur Novica Brankov (Serbie), le surintendant Istvan Csernak (Hongrie), la pasteure Laura Trent (Autriche), Martin Siegrist (Autriche), Gerhard Weissenbrunner (Autriche) et Filip Jandovsky (République tchèque).


05.09.2007 

Source: EMKNI/conférence des églises européennes/COE/EEMNI