Le COE tente de surmonter les divisions qui subsistent dans la campagne sur la dette

Dette illégitime ou arbitrage?


Parvenir à une position commune en vue de la campagne sur la dette, tel est l'objectif du Conseil Oecuménique des Eglises (COE) qui, le temps d'un atelier, réunit une trentaine de représentants de mouvements militant pour le règlement de ce problème dans les pays pauvres. 


L'atelier en question, «Dette illégitime et arbitrage», a lieu du 30 juin au 2 juillet 2003 au Centre Oecuménique à Genève. Des représentants d'Afrique, d'Asie, d'Amérique Latine, d'Amérique du Nord, du Pacifique et d'Europe y participent. 


Voilà près d'une décennie que de multiples acteurs de la société civile font campagne dans le monde, mais le problème de la dette n'a pas été réglé pour autant. Bien que les campagnes aient sensibilisé les esprits et expliqué que la dette, résultant d'un système financier injuste, devait être abordée sous l'angle de la justice, les pays riches ne se sont pas sérieusement attaqués au problème. Les Eglises et autres organisations de la société civile ont alors compris qu'il fallait adopter de nouvelles stratégies et conclure de solides alliances pour maintenir la pression sur les créanciers. 


Les campagnes, de leur côté, ont fait apparaître des méthodes diverses, imaginatives mais parfois contradictoires. Certains éléments de la société civile parlent d'allégement, d'autres d'une remise totale de la dette. Certaines méthodes insistent sur les aspects techniques, tandis que d'autres sont de nature juridique ou politique. Les organisateurs s'aperçoivent maintenant que, par des méthodes contradictoires, ils envoient des messages contradictoires aux institutions financières internationales, aux gouvernements du G8 et aux Nations Unies. Le Conseil Oecuménique des Eglises va donc s'efforcer de rapprocher des organisations qui ont opté pour des démarches différentes. 


«Il est temps de se réunir à nouveau et de réexaminer les stratégies, les points communs et les différences. Il faut une sérieuse préparation si nous voulons que notre campagne ait tout le retentissement voulu. Nous espérons que cette fois, un esprit de coopération et de vrai partage prévaudra. Il est évident qu'aucune organisation ne peut changer les choses par ses seuls moyens... d'où la nécessité d'une solidarité à toute épreuve», explique Rogate Mshana, responsable du programme du COE pour la justice économique.


Le but de l'atelier est d'amener partisans et adversaires des mécanismes d'arbitrage de la dette à trouver un terrain d'entente. Les participants examineront aussi comment concilier une démarche d'arbitrage avec la question de la légitimité de la dette elle-même. Un débat sera consacré aux moyens d'harmoniser les diverses propositions concernant un processus d'arbitrage équitable et transparent.


27 juin 2003

Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)