LE PRÉSIDENT DU COE POUR LE PACIFIQUE, JOHN DOOM, TIRE SA RÉVÉRENCE FIN 2013

John Doom © Iteata Tevaarauhara / photo COE

Après plus de 40 ans d’activités au sein du COE, le président pour le Pacifique, John Taaroanui Doom se retire. Ce diacre de l’église protestante Maòhi s’est particulièrement investi dans l’œcuménisme, la lutte contre les essais nucléaires et dans les problèmes liés aux changements climatiques. Rencontre, à Busan, avec John Doom qui participe à sa 6e et probablement dernière assemblée au COE.

Quelles sont vos attentes pour cette 10eAssemblée ?

J’attends de cette Assemblée que les membres du COE prennent encore plus conscience que l’avenir appartient aux jeunes.

Le monde est en train de changer et les églises doivent y faire face. Nous devons former notre jeunesse pour l’avenir. Si on ne le fait pas, on va passer à côté de l’essentiel. D’ailleurs, nous avons besoin de membres exécutifs plus jeunes, au sein même de COE.

Mais, les choses évoluent dans la bonne direction. Je suis très heureux que 700 jeunes participent à cette Assemblée, surtout qu’une grande partie d’entre eux vient du Pacifique.

Que peut apporter la jeunesse au COE?

Nous avons beaucoup de choses à apprendre de la jeunesse, que ce soit au niveau des nouvelles technologies ou de la théologie. Le temps où les responsables des Eglises et les parents leur dictaient leur comportement est révolu. Nous avons besoin d’offrir aux jeunes un cadre et de les encourager sur la bonne voie afin qu’ils perpétuent notre patrimoine.

Qu’elles sont les recommandations du Pacifique pour cette Assemblée ?

Lors de l’assemblée de la Conférence des Eglises du Pacifique (PCC) en mars 2013, nous avons retenu plusieurs sujets, en voici les deux principaux.

La question du changement climatique reste une de nos priorités. Nous devons absolument faire comprendre aux pays de l’hémisphère nord les dangers que nous encourons à cause de la pollution produite par les grandes industries. Nos îles risquent d’être englouties sous les eaux à cause de l’effet de serre.

Notre deuxième recommandation concerne l’aide aux victimes des essais nucléaires, sur les îles du Pacifique. Actuellement, on parle beaucoup d’arrêter le nucléaire, mais les gens oublient les victimes des essais qui ont été fait depuis 1966, dans le Pacifique particulièrement en Polynésie.

En tant que président du COE pour le Pacifique, expliquez-moi pourquoi avoir choisi Busan pour la 10ème Assemblée?

On assiste à un fort développement des églises chrétiennes en Asie, que ce soit, ici, en Corée ou en Chine, par exemple. C’est la deuxième fois qu’une Assemblée a lieu en Asie.

De plus, le COE travaille, depuis toujours, pour la réunification de la Corée. Les Eglises du sud et du nord sont en contact. Mais, je suis déçu de l’absence du Conseil national des Eglises de la Corée du Nord malgré les visites du secrétaire général du COE, il y a quelques mois.

Lorsque je travaillais à Genève, en Suisse, nous avons eu, plusieurs fois, des réunions avec les Eglises de la Corée du Nord et du Sud.

Est-ce que vous savez qui va prendre votre place en tant que président du COE pour le Pacifique?

Deux personnes sont en lice pour ce poste: la pasteure Lola Koloamatangi de l'Eglise de Tonga et le pasteur Feleterika Nokise, directeur de l’école théologique du Pacifique.

Nous avons proposé une femme et un homme. Le comité de nomination du Conseil œcuménique choisira. Mais j’ai toujours souhaité que le prochain président pour le Pacifique soit une femme. Je suis le troisième président et avant moi, il y a eu deux hommes. Les femmes doivent être plus présentes dans les postes à responsabilité. Nous devons montrer concrètement que nous les soutenons.


Iteata Tevaarauhara, journaliste francophone pour le COE, à Busan

01 novembre 2013

COE