La seule Eglise protestante reconnue par l'Etat est l'Eglise Protestante d'Algérie. Elle fut créée en 1972 pour succéder à l'Eglise Méthodiste en Algérie et à l'Eglise Réformée en Algérie. Cependant, les ressources nécessaires à la survie de cette Eglise continuèrent à être fournies pour l'essentiel par la partie méthodiste. Cette coopération très étroite s'inscrivit dans le cadre structurel du District méthodiste d'Afrique du Nord, qui relève jusqu'à ce jour de l'Evêque Henri Bolleter (Zurich). C'est cette double structure qui a porté les paroisses et les uvres sociales en Algérie pendant toutes ces longues et difficiles années. Désormais, l'Eglise algérienne veut s'émanciper. Cela signifie que le partenariat entre l'Eglise Protestante d'Algérie (EPA) et l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), une dénomination active dans le monde entier, doit être reformulé. Pour sa part, l'Eglise Protestante en Algérie voudrait s'ouvrir pour faire place sous son toit à d'autres groupes évangéliques et donner ainsi à ceux-ci la possibilité de se faire enregistrer officiellement. Mais les structures parallèles de l'Eglise Protestante d'Algérie et du District d'Afrique du Nord ne font plus de sens pour ces nouveaux groupes. C'est pourquoi la Conférence de District, qui a siégé du 13 au 16 novembre à Oran demande à la Conférence Annuelle Suisse/France d'abroger le District en Afrique du Nord en tant qu'entité structurelle. Le Règlement pour le District d'Afrique du Nord, que la Conférence Annuelle avait révisé pas plus tard qu'en 1997, serait rapporté du fait même de cette demande. Le nouveau partenariat sera géré par une plateforme constituée par l'EPA et l'EEM. Cette formule assure à l'Eglise Protestante d'Algérie son entière autonomie tout en garantissant la poursuite de l'appui à des projets spécifiques. Du côté de l'EEM, une "Commission pour l'Afrique du Nord" sera mise sur pied pour accompagner ce partenariat. Cette Commission pourrait également assumer le contrôle de la présence de l'Eglise méthodiste en Tunisie. Un étudiant, envoyé par l'Eglise algérienne, commence sa formation théologique en Suisse; d'autre part, un couple de théologiens algériens vient de terminer ses études à Montpellier. Ce sont là des signes d'espérance quant au renforcement de l'élément algérien au sein du corps pastoral de l'Eglise. >Source: Evêque Henri Bolleter