France: La Bible pour les Nuls, un ouvrage remarqué d'Eric Denimal aux éditions First

Dans la collection à succès des éditions First, est paru le 10 mars le nouveau livre d’Eric Denimal: “La Bible pour les Nuls”. Le premier tirage s'élève à 5000 exemplaires. Dès sa sortie, l’ouvrage de 400 pages, distribué par Hachette, était présent dans 3800 librairies généralistes. Ce livre en est à sa 3ème impression depuis sa sortie en mars dernier, ce qui porte le tirage à 14 000 exemplaires. L'éditeur signale une vente moyenne de 1200 par mois. Le livre se présente comme une introduction au contenu et à l’histoire de la Bible, sans visée autre que culturelle pour un public de non initiés. “Je ne pensais pas qu’une demande aussi claire de la part d’un éditeur non chrétien soit aussi difficile à respecter. Présenter la Bible et ne compter que sur elle pour illustrer la puissance du message de Dieu, c’est aussi un défi libérateur”, a signalé Eric Denimal.


1/ Eric Dénimal, le 10 mars sort dans 3800 librairies non-chrétiennes un livre intitulé "La Bible pour les Nuls"... Qui est à l'origine de ce projet?


J’avais une idée en tête depuis longtemps, suite à la question souvent posée: pourquoi les ouvrages évangéliques ne sortent jamais que dans des maisons d’éditions évangéliques, avec une diffusion relativement restreinte puisque seulement dans les circuits du même nom. Alors que Stéphane Lauzet et moi discutions de l’idéal pour l’Année de la Bible (c’était en 2002), je lui ai dit: en fait, il faudrait un truc comme la «Bible pour les Nuls» disponible dans toutes les librairies et donc publiée par une maison non confessionnelle. Stéphane m’a dit: écris-le ce livre! C’était un peu la boutade! Et de fait, quelques jours plus tard, par curiosité, j’ai visité de site de l’éditeur de la collection «Pour les Nuls». Et là, je ne suis dit: Propose-leur l’idée. C’est ce que j’ai fait. Ma surprise a été de recevoir rapidement un appel téléphonique de l’éditeur qui a manifesté son intérêt et sa curiosité. Il m’a demandé ce qu’un tel livre devrait comporter selon moi et donc m’a demandé un synopsis très détaillé. Ce que j’ai fait. Et puis 6 mois de silence! 


J’ai eu alors un doute sérieux: est-ce que l’éditeur m’aurait «piqué» l’idée? Au bout de 6 mois, nouvel appel téléphonique et invitation à rencontrer l’éditeur dans ses locaux parisiens. Plusieurs rencontres en fait. D’un côté l’éditeur vérifiait l’idée auprès de ses conseillers et d’un autre se renseignait sur mes compétences, ma crédibilité etc. Finalement, en m’expliquant bien les paramètres de la collection, il m’a demandé de rédiger une trentaine de pages. Plus tard, il m’a confié le travail. 


2/ Tu es présenté par l'éditeur - un non-chrétien - comme "théologien". Je savais que tu étais écrivain, chroniqueur, et responsable des éditions de la Ligue pour la Lecture de la Bible, mais je ne savais pas que tu étais théologien! Où as-tu étudié?


L’éditeur a besoin de crédibiliser ses auteurs pour ses lecteurs. Il ne voulait pas dire que j’étais pasteur (trop orienté) et de fait, je ne le suis plus puisque j’ai aujourd’hui un ministère spécialisé. Je souhaitais qu’il me présente comme «bibliste» mais ce terme est obscur pour le grand public. Après des études classiques et littéraires, j’ai fait de la théologie à l’institut Biblique de Nogent et je ne prétends pas être un théologien à la façon de Blocher ou Baecher, mais pour l’éditeur, avoir fait de la théologie faisait de moi un théologien. 


3/ Incontestablement, la Bible est le livre le plus lu. Elle reste pourtant ardue à saisir pour le néophyte. Comment as-tu articulé ta présentation dans cet ouvrage?


C’est vrai que la Bible est parfois difficile à saisir. Mais si on sait raconter les choses, alors tout devient facile à comprendre. La demande de l’éditeur (qui voulait un théologien) était de ne pas faire de la théologie, c’est à dire d’apporter des interprétations à des textes et promouvoir une école de pensée. Débarrasser de vouloir présenter ce que croient tels ou tels chrétiens de telles ou telles églises, je devais juste raconter la Bible. LA BIBLE POUR LES NULS est un ouvrage d’introduction à la Bible. L’objectif est que le lecteur, après avoir lu ce livre, puisse ne plus ignorer ce qu’elle contient, ni comment elle a été écrite, ni le message qu’il revendique, ni ce que les auteurs ont cherché à dire, ni comment ce livre a été constitué et conservé tout au long des siècles. C’est déjà beaucoup ! Je me suis dit alors : voilà, il faut que la Bible crédibilise la Bible. 


4/ Avec les projets d'enseignement du "fait religieux" dans les écoles, collèges et lycées, de nombreuses portes vont s'ouvrir pour présenter nos croyances, à nous évangéliques. Quel public as-tu ciblé dans cet ouvrage? Pourrait-il par exemple être utilisé dans les écoles?


Entendez-bien, je n’avais pas mission, par le contrat de l’éditeur et en fonction de la ligne rédactionnelle de sa collection, de présenter la croyance de qui que ce soit. Si j’avais fait cela, je n’aurais pas eu la demande de rédaction. Par contre, je devais présenter le contenu de la Bible et les diverses façons qu’elle a d’apporter et d’aborder un message à un peuple défini dans un premier temps, et à toute l’humanité dans un second. L’éditeur me disait : les professeurs doivent transmettre une information sur ce qu’est la Bible et pas sur ce que les chrétiens en font. Donc, devenez leur ouvrage de référence. Que lorsqu’ils préparent leur cours, et parce qu’ils n’iront certainement pas lire la Bible directement (ils s’y perdraient !) ni chercher dans des ouvrages confessionnels (ils sont laïcistes), ils travaillent avec LA BIBLE POUR LES NULS. Et leurs élèves aussi! 


Après des attaques contre les évangéliques comme le Nouvel Observateur est capable d’en mener, il faut se méfier de raccourcis qui empêcheraient d’aller voir directement ce que la Bible dit et non ce qu’ont dit d’elle certains chrétiens. Et avec des films comme celui de Mel Gibson sur Jésus, tous les professeurs voudront savoir si les juifs sont ou pas responsables de la mort de Jésus. D’ailleurs, la responsable de la communication de la maison d’éditions m’a dit: Attendez-vous à des questions de la part des journalistes dès que le film sortira en France… Nous ferons une remise en vente du livre à ce moment. C’est dire que le moment est bon, même si nous avons un peu raté l’Année de la Bible ! 


5/ Tu avais reçu de l'éditeur la consigne d'éviter les questions trop polémiques, et le prosélytisme. Pourtant, la Bible elle-même lorsqu'on la laisse parler, aborde de front certaines questions qui "bousculent" les consciences. Je pense par exemple à la divinité de Christ, sa prééminence sur tous les autres "dieux", et l'excellence de la Voie qu'il présente, par rapport aux religions établies. Comment t'en es-tu tiré avec ces questions? L'éditeur a-t-il opéré dans ton manuscrit des coupes franches, ou as-tu joui d'une grande liberté?


J’ai répondu partiellement à cette question plus haut. Oui j’ai pu signaler, par exemple, 10 attributs de Dieu et autant de Jésus (toute puissance, préexistence, divinité, omniprésence etc.) J’ai juste mentionné ces attributs en citant, à chaque fois, un texte de la Bible qui soutenait ce que les chrétiens nomment une doctrine. Toutes les vérités que nous défendons en tant que chrétiens, je pouvais les présenter en les nommant et en citant le texte biblique. Les explications ne devaient pas devenir de la catéchèse ou un cours de doctrine. Comme signalé déjà: la Bible devait s’auto-justifier. Je n’ai pas eu de coupes franches ou sombres de la part de l’éditeur. Je suis resté dans les clous, comme il me le demandait. 


Mais comme je présente systématiquement chacun des livres de la Bible, que j’explique l’intention des auteurs, le message principal et les enjeux, sans oublier une citation plus ou moins longue du texte pour que le lecteur puisse juger du style, de genre, des propos etc, il y a plus de cent citations bibliques qui, en tout, doivent représenter un cinquième de l’ensemble de LA BIBLE POUR LES NULS (en français courant pour que la lisibilité soit totale), dès lors, aucun lecteur qui aura été au bout des 380 pages ne pourra dire ne pas avoir été confronté au message de Dieu. Je crois avoir fait ma part ; si l’Esprit est celui qui convainc, à lui de faire la sienne!


6/ Nous vivons dans une société où piétiner les symboles chrétiens est un sport à la mode. Il s'est même trouvé un hebdomadaire de gauche pour traîner dans la boue la "secte" des évangéliques dont le but avoué est de "conquérir le monde". Que réponds-tu à ces journalistes, qui travaillent pourtant pour des magazines et quotidiens "religieux"? La foi évangélique est-elle "religieusement correcte", avec ses absolus et son intransigeance, à une époque où un certain oecuménisme voudrait gommer les différences? En un mot: Jésus apporte-t-il encore la paix ou l'épée?


L’éditeur avec lequel j’ai travaillé pour ce livre m’a laissé écrire ce que je voulais et il m’a dit qu’il espérait apprendre beaucoup de choses en me lisant. N’est-ce pas preuve d’ouverture? L’attachée de presse de la même maison m’a dit qu’elle avait redouté un livre de morale religieuse et de catéchisme traditionnel. Elle est emballée par le livre. J’ai souvent rencontré des personnes hors milieu chrétien très intéressées par la Bible et par le message de Jésus. Mais ces personnes sont également très farouches devant tout ce qui ressemble à de l’embrigadement. 


Je crois que nous sommes souvent responsables, par notre comportement, des réactions négatives à l’égard du message que nous défendons. Le fait même de le défendre devient suspect. En écrivant ce livre, je me suis dit : Dieu est capable de se défendre lui-même si nécessaire. Mon objectif est seulement de lui laisser la Parole. C’est pourquoi je me suis contenté de faire des citations bibliques. J’étais alors dans mon rôle et en plus, je me suis senti très à l’aise. En relisant l’ensemble de ce livre, aujourd’hui je me dis : Incroyable la multitude d’informations qui sont là, de façon neutre, dans ce livre. Et je ne suis pas sûr que les textes soient si neutres que cela ! 


7/ Les gens parlent de LA Bible. Il en existe pourtant un grand nombre de versions, qui si elles ont toutes leurs spécificités, font parfois violence au texte biblique d'origine pour le faire coller avec la croyance d'une religion ou d'une dénomination. En traitant de LA Bible, tu as nécessairement dû présenter LES bibles disponibles sur le marché. Lesquelles as-tu retenu plus précisément, et ces versions-là seront-elles distribuées dans les mêmes librairies que le livre?


J’apporte une information sur l’histoire de la Bible et sa transmission. Naturellement, j’ai un chapitre sur les traductions. Je présente notamment toutes les traductions actuellement sur le marché depuis un siècle, même si je relate rapidement l’histoire de la Vulgate ou de la première traduction protestante d’Olivétan, le neveu de Calvin. De la Darby à la Tob en passant par la Chouraqui ou la NBS, sans oublier la français courant, elles sont toutes présentées. En préparant ce chapitre, j’ai d’ailleurs noté que sur un siècle, en France, nous avions eu bien des traductions successives et c’est d’ailleurs en français qu’actuellement la Bible a le plus de versions différentes au monde. 


Je signale qu’en effet, il y a des traductions qui ont parfois forcé le texte pour faire passer des doctrines et, pour exemple, je parle des Témoins de Jéhovah qui refusent la déité de Jésus et qui, du coup, trafiquent leur traduction. Et je me permets, en présentant chaque traduction actuellement disponible, de préciser l’origine et le public à qui elle est destinée. J’ai même proposé un programme de lecture de la Bible, en dix points, et l’éditeur était ravi que je donne des consignes aussi pratiques ! 


8/ Quels sont les tirages moyens des ouvrages de cette collection "Pour les Nuls", et quel tirage envisages-tu? Dans quel sens pouvons-nous prier suite à la diffusion de cet ouvrage?


La première édition de ce livre est de 4 000 exemplaires et la mise en place correspond à 3 800 offices dans les librairies (y compris les Super marché et les Fnac). L’éditeur fait des tirages courts, mais il réimprime très rapidement à la demande. En l’espace d’une semaine ou dix jours, il est capable de réapprovisionner en cas de rupture. Les meilleurs titres de sa collection peuvent ainsi connaître trois à quatre tirages par an, mais jamais de stock inutile. C’est un fonctionnement et une machine que nous ne connaissons pas vraiment, chez les éditeurs évangéliques ! Mon rêve, ma prière, serait que le succès de ce livre soit tel que cela soit remarqué par les médias. Plus on en parlera, plus de gens le liront. Et Dieu agira. 


Le fait de pouvoir présenter au grand public un tel livre est un miracle. Il ne faut pas que les chrétiens le boudent ou trouvent que, par exemple, en ne conduisant pas directement le lecteur à prendre position on n’est pas assez «évangélique». Oui il faut soutenir un tel projet par l’amitié, la fraternité, la confiance et la foi. Je crois pouvoir dire que ce livre est un cadeau pour le grand public. Et c’est aussi un cadeau pour les chrétiens qui peuvent l’utiliser plus facilement pour faire connaître la Bible qu’un livre venant d’un éditeur évangélique dont d’avance, on sait que la mission est d’évangéliser. 


Je crois que j’ai été, pour ce livre, un théologien évangélique attentif à bien servir le message de la Bible et un bon journaliste pour transmettre au plus grand nombre. 



Merci Eric!

Source: SPC/Vox Dei