Irlande, Belfast: la Concorde de Leuenberg réunie en Assemblée Générale

Les protestants ne sont pas encore prêts à accepter l'idée d'un seul synode pour l'Europe


De l'avis des responsables de la Concorde de Leuenberg (CEL), avoir un seul synode protestant européen est encore une étape trop éloignée. C'est ce qu'ont en effet déclaré l'archevêque Jaan Kiivit, Mme Elisabeth Parmentier et le pasteur Heinrich Rusterholz, coprésidents de la Concorde de Leuenberg, le 19 juin à Belfast. Le Comité exécutif a conclu après consultations que l'idée d'un tel synode, proposée par l'Eglise Evangélique de Rhénanie en 1999, n'obtiendrait pas le soutien général.


En faveur de la poursuite de la réflexion théologique


Les discussions théologiques revêtent une grande importance, quand on veut témoigner et servir Dieu ensemble et assumer la responsabilité oecuménique dans le cadre de la Concorde de Leuenberg (LKG). Le secrétaire de la Concorde de Leuenberg, le président Wilhelm Hüffmeier, Berlin, au début de la 5ème Assemblée plénière à Belfast, a attiré l'attention de l'assemblée sur ces points.


"A moins d'être au clair sur les fondements théologiques, les Eglises protestantes européennes ne peuvent être convaincantes ni être capables d'agir tant dans leur témoignage commun politique que dans le oecuménisme", soulignait Hüffmeier. A Belfast, trois thèmes théologiques font l'objet de discussions et de résolutions, "l'Eglise et l'Israël", "la loi et l'Evangile" ainsi que "l'Eglise - le peuple - l'Etat - la nation".


Hüffmeier a dit devant plus de 160 représentants et représentantes de 103 Eglises membres, que la Concorde de Leuenberg, que, si elle veut se renforcer, elle ne doit pas se contenter de poursuivre une réflexion théologique, elle doit aussi prêter la plus grande attention aux conséquences pratiques. Entre autres conséquences à tirer, l'organisation de rencontres au niveau régional et à l'échelle de l'Europe entre les paroissiens des différentes Eglises d'Europe, mais aussi l'échange de collaborateurs d'Eglise.


La Concorde de Leunberg veut redéfinir les relations entre les chrétiens et les Juifs


A l'Assemblée plénière de la Concorde de Leuenberg, trois documents ont été présentés ce 20 juin "l'Eglise et l'Israël", "l'Eglise, le peuple, Etat, nation" ainsi que "la loi et l'Evangile".


La 5ème Assemblée plénière de la Concorde de Leuenberg (LKG), qui siège jusqu'au 25 juin à Belfast, ouvre les débats avec ces trois documents. "L'Eglise et l'Israël" est le plus important des documents.


Selon un communiqué de presse, ce document a été élaboré sur une période de quatre ans. Il révèle, dans quelle mesure les Eglises membres ont cultivé le dialogue judéo-chrétien et quelles sont les Eglises à l'avoir pratiqué. Dans une autre partie du document, on tente d'opérer une clarification théologique entre chrétiens et juifs. On tire ensuite des conclusions pratiques pour la vie de l'Eglise locale, l'enseignement, le culte, etc...


Le deuxième document "l'Eglise, le peuple, Etat, nation" a été élaboré par le groupe d'Europe du sud-est et du sud de la Concorde de Leunenberg. Vu l'apparition de nouveaux nationalismes après la chute du mur de Berlin en 1989, il importe de définir les concepts de même que le rôle des Eglises dans leur collaboration avec les institutions. 


"L'étude veut contribuer à une définition théologique de relations responsables (entre l'Eglise, l'Etat et le peuple) et présenter la contribution du protestantisme à la construction d'Etats démocratiques", comme le précise le communiqué de presse. "La loi et l'évangile" aborde surtout des questions éthiques. Ce document sera présenté aux Eglises membres à l'issue de la 5ème Assemblée plénière et elles se prononceront alors à son sujet.


103 Eglises protestantes en Europe, dont l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), se sont regroupées dans la Concorde de Leuenberg . Elles s'accordent entre elles pour l'échange de chaire et pour l'accueil eucharistique mutuel.


Source: RNA & ENI