Suisse, Lausanne: le placement éthique, une campagne de carême oecuménique, originale

Les placements éthiques et écologiques: une nouvelle façon d’humaniser le capital. A l’impuissance ressentie par les citoyens face à l’évolution de l’économie, à l’explosion et à l’instabilité des marchés financiers, Pain pour le prochain et l’Action de Carême répondent qu’il est possible de "Civiliser l’argent".


Connus pour être de prudents épargnants, les Suisses ont changé leurs moeurs. En octobre 2000, une étude de l’Université de Zurich indiquait qu’un Suisse sur trois place désormais son argent en bourse: deux fois plus qu’en 1997. Sur 5'000 milliards de francs de fonds investis en 1999, plus de 1'450 milliards l’ont été en action. Cette nouvelle ardeur reflète une tendance globale: l’explosion des marchés financiers, entrainant avec elle spéculation, instabilité, crises financières, fusion et restructuration des entreprises, est sans doute la caractéristique la plus marquante de l’évolution économique ces dix dernières années. Moins au service de l’économie réelle qu’à la recherche des gains les plus élevés, la finance est de plus en plus déconnectée de l’économie réelle. 


"Civiliser l’argent". Avec ce slogan, Pain pour le prochain et l’Action de Carême entendent inviter les citoyens et citoyennes suisses à réfléchir à leur responsabilité face à l’argent, notamment en matière d’épargne et de placements financiers. Nos comportements dans ces domaines sont des choix politiques. Pourtant, devant la perspective de bonnes affaires ou de rendements intéressants, nous faisons l’impasse sur les conséquences de nos comportements. Pour les oeuvres d’entraide, "Civiliser l’argent" signifie substituer les valeurs de l’éthique et du développement durable aux seuls critères du rendement maximum.


Théo Buss, secrétaire romand de Pain pour le prochain et Charles Ridoré, secrétaire romand d’Action de Carême explicitent dans un communiqué de presse le but recherché dans cette action publique: Tous nous sommes appelés à nous poser la question: mon argent (même si je n’investi ou ne spécule pas directement, mon argent travaille à travers mon compte bancaire, mon fonds de pension ou mon assurance vie) respecte-t-il les principes élémentaires du respect de la nature, , de l'égalité femmes – hommes, de la sécurité de l'emploi, du non-investissement dans le tabac, la drogue et le nucléaire?


En lançant une campagne œcuménique sur le thème " CIVILISER L'ARGENT ", Pain pour le prochain et l'Action de Carême entendent inviter les habitants de la Suisse à réfléchir à leur responsabilité face à l’argent. 


Pour susciter un vaste débat, l’Action de Carême et Pain pour le prochain ont organisé une série de tables rondes sur le thème des placements éthiques dans les principales villes romandes. De plus, ils ont décidé de soutenir durant leur campagne quatre initiatives de placements éthiques, emblématiques de quatre domaines d’activités: le champ bancaire avec la Banque alternative suisse, les fonds de placement et les caisses de pension avec la fondation Ethos, l’actionnariat responsable avec ACTARES et la solidarité Nord-Sud avec Oikocredit et ECLOF. Exemplaires et crédibles par leur engagement et leur cohérence, proches de la société civile, ces initiatives ont chacune joué un rôle pionnier dans un secteur déterminé. Elles prouvent qu’économie et développement durable, éthique et rentabilité peuvent aller de pair. Loin d’être un effet de mode, les placements éthiques constituent une tendance de fonds de notre société, comme le montre leur multiplication et leur succès croissant.


L’an passé, l’Action de Carême et Pain pour le prochain demandaient l’introduction d’un droit international d’insolvabilité pour désendetter les pays du Sud. En se penchant sur la question de la réglementation des marchés financiers, les oeuvres d’entraide poursuivent leur action en faveur de l’établissement de structures économiques plus stables et plus équitables. 

L’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Suisse Romande (Genève, Lausanne, Saint Imier) participe activement à cette campagne de solidarité.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE, le 21 février 2001

Source: PPP