Si Sino, 14 ans, vivait aux Etats-Unis, il passerait probablement ses journées à l'école, à attendre impatiemment la cloche pour pouvoir téléphoner à ses copains et passer du temps avec eux. Mais Sino n'est pas un garçon américain. Il vit à l'extérieur de Dushanbe, au Tadzhikistan, un pays d'Asie centrale avoisinant l'Afghanistan et jadis partie intégrante de l'ancienne Union Soviétique. Sino passe une heure chaque matin au marché de la ville où il vend des cigarettes, des cookies et de la gomme. Il rêve d'aller à l'école, mais lui et sa mère ont besoin de son faible revenu pour survivre. Nozira, 15 ans, était un jeune enfant chétif et ne pouvait pas suivre l'école, et donc elle n'a jamais appris à lire ni à écrire. Quand la guerre civile au Tadzhikistan du sud a conduit sa famille à quitter leur maison, ils se sont enfuis à Dushanbe. Mais ce n'était pas la fin de leurs problèmes; la famille entière a péri de la typhoïde. Mirzoev avait 7 ans, quand la guerre civile a commencé. À 3 heures du matin, quelqu'un est venu à sa maison dans le village de Kabodiyon et a dit: "si vous voulez rester en vie, vous devez partir immédiatement!" Cette nuit, les femmes et des enfants ont été envoyés à Dushanbe par camion. Les hommes ont marché. Tous ceux qui sont restés dans le village ont été tués. L'un d'entre eux était le grand-père de Mirzoev. Quoique les parents de Mirzoev soient des enseignants, ils n'ont pas pu trouver de travail à Dushanbe. L'éducation a de l'importance pour la famille, mais les besoins éducatifs des trois enfants nécessitent 6 $ par mois, une cible presque impossible à atteindre. Trois enfants, trois vies apparemment sans une prière. Mais ce n'est pas la fin de leur histoire. L'Église Evangélique Méthodiste, par le biais de l'«United Methodist Committee on Relief» (UMCOR), aide Mirzoev, Nozira, Sino ainsi que des milliers d'autres enfants à apprendre à lire, à écrire, à danser, à peindre et à employer des ordinateurs. L'Eglise aide aussi les enfants à se coltiner les choses terrifiantes qu'ils ont vues et éprouvées en grandissant dans une zone de guerre. L'UMCOR a établi deux Maisons de Jeunes au Tadzhikistan aussi bien que cinq autres en Bosnie, trois autres en Géorgie et une dernière au Rwanda. Sam Dixon, un cadre de l'UMCOR, a dit que les maisons sont des moyens pour l'Eglise d'atteindre les enfants et les jeunes vulnérables. "Nous leur offrons une thérapie pour les expériences traumatisantes qu'ils ont vécues aussi bien que du rattrapage scolaire," a expliqué Dixon. "Nous enseignons le journalisme, l'art, le drame, la musique, la lecture et l'écriture et l'art de construire la paix." L'UMCOR a constaté que la construction de la paix est particulièrement importante dans des pays comprenant des cultures ethniques différentes. "Ils apprennent qu'ils peuvent être des amis," a fait remarquer Dixon, en montrant une affiche dessinée par des enfants d'une Maison de Jeunes de Géorgie. Avec de grands caractères en majuscules, l'affiche déclare: "Nous nous faisons des amis des uns des autres et nous ne tirons pas les uns sur les autres." Quand Sino et sa mère ont appris l'existence de la Maison des Jeunes de Dushanbe, ils se sont dépêchés de le faire enregistrer. Maintenant il travaille au marché le matin et suit des cours l'après-midi. Il a appris à lire et à écrire et il étudie l'anglais et l'informatique. Sino rêve du jour où il pourra cesser d'aller au marché et obtiendra un travail convenable. Nozira rencontre des psychologues à la Maison des Jeunes homme qui l'aident à s'adapter à l'environnement éducatif. Elle est aussi inscrite dans un cours de danse et dans une classe de langue anglaise et arabe. Mirzoev étudie l'informatique et projette de devenir un spécialiste informatique. Trois enfants, trois histoires, trois avenirs prometteurs - grâce aux Evangéliques Méthodistes.
L'auteur de l'article, Farmer, est le directeur en communication de la Conférence Annuelle de Memphis de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM).
>Source: United Methodist News Service