Mobilisation sans précédent des Églises et oeuvres en faveur des migrants


Nous relayons ici divers appels d’organisations et d’églises en faveur des réfugiés qui tâchent de rejoindre l’Europe, le DEFAP, l’Armée du Salut, l’ACO, l’ACAT, la CEEPE, la KEK, le COE, la CEME, la FEPS, la FEP...

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Le Défap se joint à ses partenaires pour réfléchir et agir en faveur des migrants.

« Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis. » […]

Ces vers de François Villon, nous les portons tous dans notre cœur car ils commencent par une terrible interpellation, qui les place en dehors du temps et de l’événement et nous ramène à une seule condition : « frères humains… ». Ceux qui, par centaines de milliers désormais, frappent aux portes de l’Europe sont aussi nos « frères humains » et leur tragédie est la nôtre. Ce petit garçon noyé retrouvé sur une plage, dont la photo bouleversante fait aujourd’hui le tour du monde, nous interpelle et nous choque parce qu’il nous renvoie à notre propre humanité. Il nous dit que, quoique l’on s’en défende parfois, nous sommes les gardiens de nos frères. Ah Caïn, quelle leçon nous donnes-tu encore une fois ! Nous devons nous interroger : avons-nous correctement remplis notre rôle ? Ne serions-nous pas devenus indifférents ? « N’ayez les cœurs contre nous endurcis », nous dit Aylan, ce bambin syrien, à travers le terrible silence de sa mort. Nous devons l’entendre.


Source : Flickr

Le Défap, à travers une « parole engagée » dont il fera le thème de son prochain forum, s’interroge sur la signification et la qualité de son engagement dans l’Évangile, qu’il concrétise par des actions interculturelles et interreligieuses, mais aussi par sa contribution à la réflexion collective.

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Armée du Salut: les migrants aussi méritent un accueil digne !

Depuis le 3 juin 2015 et l’évacuation des 350 migrants installés sous le pont aérien du métro parisien, une vingtaine d’entre eux ont été accueillis par les travailleurs sociaux de la Résidence Albin Peyron, un hôtel social à Paris géré par la Fondation de l’Armée du Salut. Aujourd’hui, ils sont quelque quatorze migrants à être accompagnés dans leur démarche de demande d’asile. En attendant l’examen de leur demande, ils participent à la vie collective de l’hôtel social où ils sont hébergés.

Une prière

Suite de l’AG 2015 de la Ceeefe : Une proposition de prière à l’intention des Eglises locales de la Ceeefe et au-delà...

Seigneur, notre Dieu et notre Père,
Des visages inconnus, des hommes, des femmes,

Des vieux, des jeunes, des enfants reprennent les chemins de l’exil, de la déportation et de l’arrachement.

Toi qui as pris le visage de celui qui n’a pas trouvé une pierre où poser sa tête, Jésus Christ

Nous te confions ces populations en déshérence, nous avons confiance que tu es avec chacun d’eux.

Nous voulons recevoir, réentendre l’exigence de ton appel d’accueil, de partage et de solidarité.

Crée en nous, au sein de nos communautés, la capacité de s’émouvoir, le courage de l’indignation et l’humilité de l’action.

Amen 



« Poissons », « riz », « yaourt », « pain ». Le ton est apprêté. La prononciation difficile. Les migrants attablés pour le diner essaient d’apprendre quelques mots de français avec les travailleurs sociaux, qu’ils côtoient au quotidien. « Ils savent déjà dire bonjour, ça va, précise Vanessa Barrau, chef de service de l’hôtel social Albin Peyron, à Paris. Certains parlent anglais et deux Tchadiens parlent français », poursuit-elle.  

La langue n’est pas l’unique barrière culturelle, l’alimentation aussi constitue une frontière. « La nourriture qui leur est proposée est différente de ce qu’ils ont l’habitude de manger. Nous aménageons donc les plats pour qu’ils puissent manger à leur faim », souligne-t-elle.  

La différence de culture est donc sensible et suscite l’incompréhension chez certains migrants : « ils ne comprennent pas pourquoi l’examen de leur dossier de demande d’asile prenne autant de temps », rapporte Saïd Tabet, animateur à l’hôtel social Albin Peyron. 

Après l’évacuation de début juin, l’Etat français a orienté 20 migrants, venant pour la majorité d’Erythrée et du Soudan, vers l’hôtel social. « Certains sont même des réfugiés climatiques », note Saïd. Depuis juin, six migrants ont quitté l’établissement « sans donner de nouvelles », précise Vanessa.  


Deux ans pour atteindre l'Europe  

Erythrée, Soudan, Egypte, Libye. Torture, humiliations, prison. Traversée de la mer contre vents et marées. Arrivée en Europe, à Lampedusa précisément. Le parcours des migrants est loin d’être une promenade de santé. « Pour certains, ils ont mis deux ans pour arriver en Europe », relève Saïd. 

Ils sont partis seuls laissant derrière eux parfois une famille ou des enfants. Des proches qu’ils n’ont pas contacté depuis plus deux ans pour certains. Aujourd’hui, ils peuvent les tenir informer de leur situation à travers les réseaux sociaux ou le téléphone. 

Le téléphone, justement, rapproche aussi les migrants entre eux. « Il y a une vraie solidarité entre migrants. Ils se prêtent les cartes téléphoniques pour appeler dans leur pays », remarque Vanessa. Le climat de confiance qui s’est installé entre les migrants est également bénéfique au travail d’accompagnement des travailleurs sociaux d’Albin Peyron. Le partage du quotidien avec les 200 autres résidents de l’hôtel social se déroule également dans de bonnes conditions selon l’équipe de l’hôtel social. 

L’accompagnement dont les migrants bénéficient consiste à leur faire obtenir un statut de réfugié en France et de leur trouver un logement. Pour cela, GIP Habitat, organisme financé par l'Etat pour aider au relogement des mal-logés en difficulté, a été mandaté. 

Plusieurs milliers de migrants accueillis et accompagnés par la Fondation de l'Armée du Salut  

En 2014, selon Eurostat, direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique, la France (66 millions d’habitants) a accordé un droit d’asile à 8 763 migrants alors que le Danemark (5,6 millions d’habitants) l’a accordé à 5 480 personnes en 2014. 

C’est justement au Danemark que le réseau de solidarité « Habitants amicaux » a vu le jour sur Facebook. Un mouvement de citoyens solidaires qui a pour objectif de faire rencontrer les réfugiés et les Danois pour qu’ils partagent leurs expériences communes.

Dans la droite lignée de la lutte contre toutes les formes d'exclusion, la Fondation de l'Armée du Salut en France accueille et accompagne tout au long de l’année des milliers de migrants au sein de ses établissements, notamment au centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) du Havre et de Belfort. 

L’Action Chrétienne en Orient : ne pas oublier les minorités

Thomas Wild, pasteur de l’UEPAL et quatrième directeur de l’Action Chrétienne en Orient (ACO), en dit plus sur l’action de l’ACO en faveur des chrétiens d’Orient.

Depuis 1995, l’ACO a évolué pour une partie de son travail sur le modèle de la Cevaa puisqu’avec les Églises protestantes d’Iran, d’Arménie, de Syrie et du Liban et nos partenaires européens, suisses et hollandais, nous formons une communauté où nous nous retrouvons tous autour d’une table pour soutenir des projets, et ensuite chacun cotise selon ses moyens. »...

Je suis en relation avec des chrétiens qui vivent des choses difficiles. Le pasteur d’Alep – l’un de ceux avec lesquels nous travaillons – refuse de venir à nos réunions pour rester chez les siens. Je ne peux que tirer mon chapeau devant cette volonté de résister, même quand des bombes peuvent tomber à tout moment sur sa famille, et de maintenir la normalité de la vie dans un contexte où personne ne sait où l’on va. »

… En Orient, il y a à peu près toutes les familles d’Eglises. Au Liban, il y a dix-huit groupes religieux, dont onze groupes chrétiens, et les protestants ne forment qu’un seul groupe. La méthode de l’Empire ottoman a beaucoup marqué cette manière de penser : les groupes chrétiens étaient dans des ghettos.

 L’identité religieuse est extrêmement importante en Orient. En France, il y a une grosse mécompréhension sur le rôle du religieux. En Orient, vous faites partie, de naissance, d’un groupe et vous n’en changez pas. Ça s’est transformé avec les printemps arabes et notamment quand les mouvements islamistes radicaux sont arrivés au pouvoir : pour eux les chrétiens sont tous « pareils ». Du coup, ils sont davantage solidaires. »...

Au Liban et en Syrie, il y a une problématique : des réfugiés/déplacés sont en train de peser sur les institutions. Les Eglises protestantes essayent de faire face avec des financements assez conséquents. Il existe un travail social important qui est fait auprès des réfugiés dans la banlieue de Beyrouth, une aide par les comités paroissiaux dans toute la Syrie, un travail médical, social et d’éducation à Alep. Il faut maintenir coûte que coûte le système éducatif : les Arméniens, notamment, en sont fiers. C’est la meilleure façon de combattre les conflits, en formant à la critique. C’est un travail soutenu par l’ACO.

Lettre du président à tous les membres de l'ACAT

Prendre notre part dans l’accueil des réfugiés et des migrants

Chers amis,
 
C’est une vraie joie pour nous tous aujourd’hui de voir la mobilisation en faveur de ces femmes et ces hommes qui demandent à être accueillis chez nous, dont beaucoup ont dû fuir la violence. Les cœurs ont été touchés, les yeux se sont ouverts – enfin !
Nous tous, à l’ACAT, nous nous joignons, évidemment, à cette mobilisation. Il ne faut pas que ce soit seulement un feu de paille : il faut que cela dure. 
Depuis des années nous apportons notre soutien de multiples manières aux victimes de la violence venues demander asile : cela fait partie de notre mandat. L'ACAT accueille à Paris des demandeurs d'asile et leur assure une assistance dans leurs démarches. Membre de la CFDA (Coordination française pour le droit d'asile) l’ACAT assure aussi la vice-présidence de l'ANAFE (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers). Encore tout récemment nous nous sommes mobilisés à propos de la réforme du droit d’asile en France : vous avez écrit à vos députés. Beaucoup d’entre nous avons signé la pétition adressée cet été aux autorités européennes en faveur des droits de ces personnes, en commun avec les ACAT européennes. Sur le terrain aussi, comme à Calais, vous êtes présents.
Ces derniers jours, nous avons pris position publiquement. Avec un collectif d’ONG, nous venons d’adresser des propositions concrètes au Président de la République.
Nous allons continuer. Et nous avons besoin de chacun de vous pour cela. Comment ? 
En premier lieu, dès ce mois de septembre, nous vous proposerons une pétition à signer pour supprimer l’obligation faite aux migrants de s’inscrire dans le pays où ils débarquent (Accords de Dublin). Deux autres pétitions suivront en octobre et en novembre sur d’autres questions importantes. Pour le 10 décembre (Journée mondiale des droits de l’Homme), nous mènerons une pétition conjointe avec les autres ACAT européennes.
En second lieu, notre Comité directeur avait décidé, dès juin dernier, de lancer une campagne de longue durée pour la sensibilisation à l’accueil de nos frères et sœurs étrangers, parce que les préjugés qui stigmatisent l’étranger conditionnent directement nos actions en faveur des demandeurs d’asile, une part intégrante de notre mandat. Certes, aujourd’hui, quelque chose a heureusement bougé dans l’opinion publique. Mais, on le voit chaque jour, combien encore de réticences, de peurs ! Et l’arrivée de migrants n’est pas un phénomène nouveau ni ponctuel : il va s’installer dans la durée. Il nous faudra donc apprendre à vivre ensemble avec nos différences : immense chantier qui concerne chacun de nous en Europe. Cela va demander aussi la mise en place d’une véritable politique d’accueil à long terme et nous n’ignorons pas la complexité des défis à relever. Vouloir fermer nos frontières, ériger des grilles et des murs est non seulement une illusion, mais une injustice et surtout une infidélité à l’appel de Dieu : « tu aimeras l’immigré comme toi-même » (Lévitique, 19, 33-34). Mais une telle politique d’accueil ne sera possible que si l’opinion publique y est favorable, et c’est encore loin d’être le cas. D’où cette campagne de sensibilisation, que nous mènerons en commun avec d’autres ONG, avec une dimension européenne. En tant que membres de l’ACAT, vous serez sollicités pour y prendre part activement. Et cette question brûlante sera au cœur de notre Assemblée générale en avril prochain.
En troisième lieu, dès maintenant, je vous encourage vivement à prendre toute la part que vous pourrez dans ce qui se fait près de chez vous pour accueillir concrètement nos sœurs et frères étrangers. N’hésitez donc pas, au nom de l’ACAT, à vous joindre activement aux initiatives lancées autour de vous ou à prendre vous-mêmes celles qui vous semblent utiles.
Il faudra veiller attentivement à ce que cet accueil se fasse sans discrimination aucune, qu’il s’agisse d’appartenance religieuse, de nationalité ou d’origine. Reprenant les recommandations émises par plusieurs organisations chrétiennes compétentes, je veux souligner que « ces initiatives doivent permettre un accueil fraternel, digne et respectueux des personnes, de leurs souhaits, favoriser la sécurité et permettre une continuité dans leur parcours. Elles doivent favoriser la rencontre, l’ouverture et l’écoute, et avoir pour finalité un chemin vers l’intégration. » La plupart de ces actions concernent soit l’hébergement (accueil chez un particulier ou dans une communauté, mise à disposition de logement), soit une aide ou un accompagnement sous diverses formes. Mais ce pourra être tout simplement de créer des relations avec ceux qui arrivent : c’est sans doute le plus important qu’ils rencontrent ici des visages amicaux. 
Il ne faut pas agir en ordre dispersé, mais rassembler les bonnes volontés, réfléchir et agir en commun. Il est donc recommandé de mener ces actions en concertation avec les communautés chrétiennes et les autres organisations actives sur le terrain (vous avez sûrement déjà des liens avec certaines d’entre elles au plan local). Ces actions seront à mener aussi en dialogue avec les pouvoirs publics, notamment avec les municipalités et avec la personne qui sera le référent public départemental pour l’accueil.
Je me réjouis d’avance de tout ce qui va se réaliser grâce à la mobilisation actuelle, grâce à vous, et je vous en remercie.
Fraternellement à chacune et chacun d’entre vous,

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Gabriel Nissim
Président de l’ACAT




À chaque réfugié, le pays de son choix

Bassel a fui l’oppression et la guerre. Il veut vivre libre en Suède. A la frontière entre la Hongrie et l’Allemagne, Bassel regarde ses doigts avec angoisse. Il sait que son destin et celui de toute sa famille va se jouer à peu de choses : l’endroit où il donnera ses empreintes. Si elles sont prises en Suède, le pays où il aspire à s’installer, il sera logé, nourri, et pourra chercher un travail pendant que les autorités suédoises examineront sa demande d’asile. Si en revanche, c’est la police hongroise qui les prélève, son rêve s’arrêtera là : même s’il parvient à gagner la Suède, il ne pourra y rester. Il sera renvoyé en Hongrie où ses chances d’obtenir l’asile sont bien moindres.

Telle est la dure réalité du règlement de « Dublin » : un système kafkaïen qui interdit aux exilés de décider dans quel pays ils vont demander l’asile. Signons pour que les migrants ne soient plus contraints à demander l’asile dans le premier pays européen où ils arrivent.

Le sort de Samir, Syrien soutenu par l’ACAT, est tout aussi kafkaïen. La France et la Suède jouent au ping pong avec lui, et se renvoient la responsabilité de l’accueillir. La France lui a accordé un visa, mais le hasard a fait qu’il a atterri en Suède, où on lui a pris ses empreintes. La Suède a refusé d’examiner sa demande puisque son visa est français. Arrivé en France, la « logique » de Dublin lui imposerait de retourner à Stockholm. Absurde. Inhumain.

L’ACAT dénonce « Dublin », un règlement injuste qui contraint les migrants à déposer leur demande d’asile dans le premier pays européen où ils arrivent, c’est-à-dire, majoritairement en Grèce, en Italie et plus récemment en Hongrie, qui doivent faire face à un afflux massif de migrants. En septembre 2015, sur plus de 350 000 exilés qui ont atteint les rives de l’Union européennes, 244 000 sont arrivées en Grèce.

Nous demandons de mettre fin au Règlement de Dublin, dispositif injuste et inéquitable.

Comme toute réponse sécuritaire au désespoir des migrants, le règlement de Dublin peut s’avérer mortifère : pour contourner ces règles, et passer les frontières, ils sont obligés de prendre des risques énormes.

Mais il n’y a pas que les ONG : aux Nations unies, certaines voix font le constat de l’échec systémique de ce règlement, et appellent les États européens à permettre aux demandeurs d’asile de déposer leur demande dans le pays de leur choix. De son côté, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe s’est exprimé début septembre en faveur de la révision des règles de Dublin.

Synonyme d’errance, de renvois entre différents pays, et de délais d’attente extrêmement longs, Dublin impose des parcours d’exil absurdes pour des personnes déjà fragilisées. Jusqu’à quand l’Europe compte-t-elle pérenniser ce mécanisme injuste et défaillant ? Les demandeurs d’asile ont fui l’oppression pour être libres, libres de choisir leur pays d’accueil. 

c.html


Les Églises européennes encouragées à travailler ensemble face à la crise des réfugiés (KEK, COE, CEME)

Des organisations d’Église locales apportent de l’aide aux réfugiés en Hongrie. © Daniel Fekete / Hungarian Interchurch Aid /Alliance ACT

Dans le contexte de l’actuelle crise des réfugiés, les Églises sont encouragées à intensifier leurs efforts afin de mieux recevoir, soutenir et protéger les réfugiés et réfugiées qui arrivent dans la région. Cet appel a été lancé dans une lettre publiée conjointement par le Conseil œcuménique des Églises (COE), la Conférence des Églises européennes (KEK) et la Commission des Églises auprès des migrants en Europe (CEME).

«Dans un moment aussi critique, une réponse œcuménique concertée est tout à fait cruciale si l’on veut accroître l’impact collectif de nos diverses activités, motiver les autres et porter un témoignage commun de compassion, de justice et de paix», peut-on lire dans la lettre que les trois organisations œcuméniques ont rendue publique le 10 septembre 2015.

La lettre évoque le fait que plus de 300 000 réfugiés et réfugiées ont traversé la mer Méditerranée au cours des huit premiers mois de l’année, dont 100 000 ont débarqué en Italie. Beaucoup d’entre eux ont été secourus par des navires italiens ou d’autres marines européennes. Par ailleurs, au moins 200 000 personnes sont arrivées par les îles grecques, selon des rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

«Nous plaidons pour un système européen commun en matière d’asile incluant des conditions d’accueil décentes, ainsi que pour un plan européen commun de réinstallation qui place l’être humain et sa dignité au centre des processus», indique la lettre. Les trois organisations appellent instamment les États européens à assumer leurs obligations à l’égard des groupes vulnérables, et notamment des personnes mineures, qui sont souvent privées «d’une stabilité de base, d’une vraie vie de famille et d’éducation.»

Dans un communiqué, la KEK a demandé aux Églises européennes d’œuvrer ensemble à modifier les politiques de l’Union européenne (UE) et des États associés en matière de migration, «de façon à placer l’humain au cœur de ces politiques plutôt que de décourager la migration».

Le communiqué de la KEK encourage en outre les Églises à interpeller les gouvernements nationaux et les autorités compétentes au sein des États membres de l’UE, afin qu’ils soutiennent ces politiques migratoires centrées sur l’humain, dans un esprit «d’hospitalité envers les étrangers». 

En juin, une déclaration du Comité exécutif du COE a invité «les Églises membres du COE et ses partenaires œcuméniques, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté, à agir en faveur d’une approche plus ouverte et accueillante de l’étranger et du prochain dans le besoin et la détresse, et à apporter leur aide par l’accueil et l’accompagnement des réfugiés et des migrants dans le respect le plus total de la dignité humaine qui leur a été donnée par Dieu.»

En 2014, l’Assemblée de la CEME avait elle aussi appelé à «un changement d’attitude face à la migration, qui soit en adéquation avec les valeurs européennes. Ceci requiert également une approche réellement humaine de la protection des réfugiés, qui soit conforme aux conventions européennes et internationales en la matière. Cela implique que les personnes ayant besoin de protection bénéficient d’un accès légal et sûr vers l’Europe.»

La lettre des trois organisations œcuméniques relève que dans le cadre du vaste mouvement de solidarité envers les réfugiés et réfugiées, les Églises ont pris des initiatives exemplaires dans des pays comme la Grèce, la Hongrie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, l’Italie, la République tchèque et les Pays-Bas. Parmi ces initiatives figure une intervention de l’Alliance ACT, qui a commencé à organiser l’aide humanitaire par l’intermédiaire de ses membres en Grèce, en Hongrie et en Serbie, pays ou la situation est particulièrement difficile.


Réfugiés: appel de la FEPS à ses Eglises membres et aux paroisses

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Le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse appelle ses Eglises membres à accueillir les réfugiés et à examiner si elles ont des locaux à mettre à disposition. Il tient aussi à les remercier pour tout ce qu’elles font déjà. Il estime que la situation actuelle exige des efforts redoublés.

Le destin des centaines de milliers de réfugiés sur les routes de l’exil nous touche. Notre pays fait face à de grands défis d’ordre politique et humanitaire en ce qui concerne la prise en charge des demandeurs d’asile et leur insertion dans la société. Les autorités attirent l’attention sur la saturation toujours plus marquée des possibilités d’hébergement.

Au nom du Conseil de la FEPS, son président, Gottfried Locher, invite les Eglises à examiner si une partie des locaux de paroisse ou d’autres immeubles de l’Eglise pourraient servir de pièce de séjour, de salle de classe, voire même d’hébergement pour les réfugiés. Il encourage également chaque paroissienne et paroissien à s’engager.

« J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli », peut-on lire dans l’évangile de Matthieu. L’hospitalité est un signe de foi. Celui qui va à la rencontre de personnes étrangères reconnaît en l’autre un frère et une sœur. L’hospitalité est d’une valeur inestimable pour les personnes en exil – et pour nous aussi.
 

FEP: accueil des réfugiés d'Irak et de Syrie, un an de mobilisation déjà !

Face à la situation au Moyen-Orient, le protestantisme se mobilise depuis un an pour apporter soutien et hébergement aux populations réfugiées d’Irak et de Syrie.

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Accueil des réfugiés d'Irak et de Syrie
Un an de mobilisation déjà  !
Communiqué de la Fédération de l'Entraide protestante, mardi 15 septembre 2015

Face à la situation au Moyen-Orient, le protestantisme se mobilise depuis un an pour apporter soutien et hébergement aux populations réfugiées d’Irak et de Syrie. A ce jour, 150 personnes ont été accueillies sous l’égide de la Fédération de l’Entraide Protestante (FEP). Cette mission d’accueil va se poursuivre. 

Il y a un an déjà, le comité des appels d’urgence du protestantisme se réunissait et lançait un appel au don et a la prière suivi d’un appel a l’accueil des refugiés en France. La Fédération de l’Entraide protestante (FEP) était spécifiquement chargée de recueillir les propositions d’hébergement et de coordonner l’accueil des réfugiés. 

La mission de la FEP est double. D'une part, elle recueille les offres d'hébergement formulées par les particuliers, les paroisses ou les associations. Parallèlement, elle identifie en Irak et en Syrie les populations les plus vulnérables et les accompagne dans leur demande de visa pour qu’elles puissent rejoindre la France en toute sécurité. Adrien Sekali, coordinateur national FEP pour l’accueil des réfugiés, est en charge de la coordination des offres et des demandes, dans le respect des possibilités, des attentes et des besoins de chacun.

Aujourd’hui, 150 personnes ont trouvé refuge dans des hébergements mis gracieusement à disposition pas des particuliers, des paroisses, des collectivités locales ou des collectifs de citoyens engagés. Au-delà de l’hébergement, la mission de la Fédération consiste en un accompagnement global des personnes accueillies pour leur permettre de s’intégrer pleinement et d’accéder à terme, à l’autonomie. Cours de langue, accompagnement vers l’emploi, soutien scolaire pour les enfants, soins médicaux mais aussi visites et sorties culturelles font partie intégrante de la mission d’accueil menée par la FEP.

Pour Jean Fontanieu, secrétaire général de la Fédération de l’Entraide Protestante, « cette façon de travailler est la seule qui garantisse une intégration réussie. Pour preuve, trois des familles que nous avons accueillies aujourd’hui sont parfaitement autonomes. L’accès au travail leur a permis de s’installer dans leur propre logement et les enfants qui ont retrouvé le chemin de l’école s’adaptent très bien. Pour ces familles c’est une nouvelle vie qui commence et nous sommes heureux d’avoir pu contribuer à leur donner tous les outils nécessaires pour qu’elle s’organise dans les meilleures conditions possibles. »  

La FEP entend poursuivre sa mission d’accueil aussi longtemps que la situation l’exigera. Parallèlement, elle appelle les autorités françaises à ouvrir plus largement leur accueil, à changer les discours autoritaires en matière de migration et à assouplir les conditions d’accueil et de demande d’asile. La FEP demande également à ce que toutes les demandes d’asile puissent être examinées avec discernement et conformément au droit.

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