Obsèques
Veuve Mangou, née Sophie Yepi N’Sou, a été inhumée à Yopougon-Kouté, son village natal.
«Christ est ressuscité, tu auras à présenter à ses pieds le bilan de ta vie, comment te sentiras-tu?» a demandé l’évêque Benjamin Boni à ‘Sessa’, à l’issue du culte d’inhumation, au Temple Méthodiste unie “Trinité” de Yopougon-Kouté. Peu de temps avant qu’elle ne soit conduite, en fanfare et par une foule nombreuse de personnalités et d’anonymes, à sa dernière demeure, au cimetière de Yopougon-Kouté. Couchée depuis le 31 mars, la veuve du pasteur François Mangou ne pouvait évidemment pas répondre à cette terrible question. Ses 14 enfants, par la voix de leurs porte-parole, se sont chargés de témoigner pour elle, devant l’assemblée des hommes, au nombre desquels figurait le Chef de l’Etat, le Président Laurent Gbagbo . “Elle a gardé dans son cœur la parole de Dieu”, dira l’un de ses fils, Yves, évangéliste de son état, qui a dit l’homélie, s’appuyant sur l’Evangile selon Mathieu (chapitre 22: 23-33). ‘Sessa’, ainsi que l’appelaient ses proches, a gardé dans son cœur les deux plus grands commandements de son Seigneur: l’Amour de Dieu et l’Amour de son prochain. En effet, selon ceux qui l’ont connue, ‘Sessa’, “fidèle servante de Dieu”, a non seulement “consacré toute son existence” à son Seigneur et à son époux, mais elle a également donné de l’amour en abondance dans sa communauté.
Cette vie de sacerdoce explique certainement qu’ils furent nombreux à accourir pour accompagner sa dépouille et soutenir ses enfants et petits-enfants, lorsque tomba la nouvelle de son départ vers son Créateur. La nation, dans toute sa diversité politique et sociale, n’a pas non plus été en reste, du fait de la notoriété et des hautes charges qu’assume pour la nation l’un de ses fils, Philippe en l’occurrence. Aussi, outre la présence appréciée du Président Gbagbo au culte d’inhumation, ainsi que de celle de l’Evêque co-adjuteur de Bouaké, Mgr Ahouanan, la levée du corps de ‘Sessa’, au Temple méthodiste unie “Jubilé” de Cocody, a enregistré la présence des présidents des Institutions, des membres du gouvernement, de leaders de partis, de personnalités du monde de la politique, de la société civile, religieuse, traditionnelle, administrative et militaire. Les forces armées des Forces nouvelles (rébellion) étaient même représentées à ces différentes étapes; elles qui, conduites par le colonel Soumaïla Bakayoko, sont venues présenter, le 24 avril à Abidjan, leurs condoléances au général Philippe Mangou, chef d’état-major des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire.
“Une bonne réputation vaut mieux qu’un parfum de bonheur”, a rappelé son fils Yves.
Ayant expérimenté cette parole de l’Ecclésiaste, veuve Mangou, née Yepi N’Sou Sophie, dont les 81 années passées sur la terre des hommes n’ont pas été toujours roses, va maintenant pouvoir jouir de “la félicité de Dieu”, comme l’espèrent tous les chrétiens qui ont “combattu le bon combat” et qui ont gardé les commandements de Dieu dans leur cœur.
Auteur: Michèle PEPE
1er mai 2006
Source: Fraternité Matin (Abidjan)