Pour une politique au service de la vie
Réunies à Bienne le 7 mai dernier, les assemblées générales du Réseau évangélique suisse (RES) et de la Schweizerische Evangelische Allianz (SEA) en ont appelé à une politique au service du bien commun et se sont prononcées pour des mesures de soutien au mariage traditionnel.
Constatant que les décisions politiques importantes sont souvent prises en fonction d’intérêts particuliers, les délégués de la SEA et du RES ont adopté une résolution appelant les candidats à un siège au parlement national à mener leur action politique en privilégiant le bien commun et en s’engageant pour une Suisse solidaire, la justice sociale et un mode de vie durable et responsable. Une deuxième résolution, intitulée « le mariage a de l’avenir », encourage les autorités politiques à promouvoir le mariage traditionnel, à évaluer le bénéfice social qu’apportent les couples mariés et à s’engager davantage pour la prévention et l’accompagnement des couples.
Un appel à un engagement politique cohérant
Avant l’adoption de ces textes, le théologien Dr Ron J. Sider avait appelé les chrétiens à se positionner dans l’espace politique avec sagesse, en dépassant les clivages gauche-droite. Il s’agit notamment, selon le conférencier, de s’engager résolument pour la protection de la vie, car elle est un don sacré de Dieu. « L’histoire biblique nous invite à dire non à l’avortement et à l’euthanasie. Mais notre désir de protéger l’aspect sacré de toute vie de ne doit pas se limiter à ces combats. Des dizaines de milliers de personnes meurent chaque année de maladies qui pourraient être soignées. Le tabac, la peine capitale, la pauvreté, la destruction de l’environnement, la guerre… empêchent des êtres humains créés à l’image de Dieu de vivre une vie digne. »
La conférence mennonite Suisse adhère au RES
L’assemblée générale du RES a vu la plus ancienne union d’Eglises libres rejoindre officiellement ses rangs. Fondée en Suisse pendant la Réforme du XVIème siècle, l’Eglise mennonite compte aujourd’hui environ 1,5 millions de membres dans le monde. Souvent persécutés au cours des siècles passés, les mennonites de Suisse se sont réfugiés essentiellement dans le Jura ; ils comptent aujourd’hui 8 Eglises en Suisse romande. « C’est un honneur d’accueillir nos frères et sœurs mennonites au sein du RES, déclare Norbert Valley, président du RES. Les mennonites ont été les précurseurs des mouvements évangéliques modernes ».
Le media-forum devient un groupe de travail du RES
Après le reportage diffusé le 21 avril dernier par la TSR sur les évangéliques de Suisse romande, la relation entre les évangéliques et les médias séculiers ne sont pas au beau fixe. Le RES a d’ailleurs entamé un processus de médiation avec la TSR. Dans ce contexte, l’acceptation du media-forum comme groupe de travail du RES est arrivée à point nommé. Cette décision doit encore être confirmée ces prochains jours par l’AG du media-forum. Media-forum sensibilise notamment les Eglises à l'importance des médias et les invite à prier pour ces derniers. Elle le fait en encourageant l'organisation d'un dimanche des médias par les Eglises locales et par la mise sur pied de 30 jours de prière pour les médias, au mois de juin.
Lors de cette journée, le secrétaire national de la SEA.RES Hansjörg Leutwyler a annoncé son départ prévu pour 2012, après avoir occupé cette fonction pendant douze années. Son successeur devrait être désigné d’ici la fin de l’année. Christian Kuhn et Michael Mutzner ont été confirmés dans leurs mandats à la direction du RES.
Recommandation 2011: une politique au service du bien commun
Les assemblées générales du Réseau évangélique suisse (RES) et de la Schweizerische Evangelische Allianz (SEA), réunies à Bienne le 7 mai 2011, adoptent les résolutions suivantes :
Résolution n°1 : Une politique au service du bien commun
Les valeurs fondatrices de notre société comprennent notamment la solidarité, l’attention portée à autrui, la justice et un mode de vie durable et responsable. Ces valeurs sont largement acceptées et reconnues en politique. On retrouve d’ailleurs ces valeurs dans les programmes des partis et dans les débats politiques. En revanche dans la pratique politique, les décisions importantes semblent souvent être prises en fonction d’intérêts personnels ou particuliers.
Préoccupés par cette tension entre principes idéaux et réalités politiques, les délégués de la SEA.RES s’engagent, dans le contexte des élections parlementaires prévues cette année, à donner leurs voix à des hommes et des femmes politiques qui incarnent véritablement ces valeurs et se laissent guider par elles dans l’exercice de leur mandat.
Les solutions politiques avec une vision à court terme, le populisme, les propositions qui cherchent à favoriser injustement certains intérêts et l’égoïsme vont à l’encontre du développement de la Suisse et ne doivent pas faire partie des méthodes utilisées. Les délégués de la SEARES souhaitent donner leurs voix aux candidats qui recherchent le bien commun en s’engageant notamment pour : 1. une Suisse solidaire 2. la justice sociale 3. un mode de vie durable et responsable..
1. Une Suisse solidaire
La Suisse se fonde sur une tradition de solidarité et de souveraineté populaire dont la société bénéficie encore largement aujourd’hui. Le travail humanitaire de la Croix-Rouge, l’AVS ou encore le système unique de la démocratie « directe » sont autant d’exemples de cette tradition. Les délégués de la SEARES attendent du Parlement suisse qu’il préserve cette tradition..
2. Justice sociale
Les hommes et les femmes politiques doivent se confronter attentivement aux défis complexes que rencontre notre société aujourd’hui. Les débats autour de l’intégration des différentes cultures coexistant en Suisse et de la politique migratoire ou encore au sujet des inégalités sociales (bonus, concurrence fiscale entre les cantons, intérêts particuliers dans l’articulation de la politique de santé) et les défis du secteur énergétique (approvisionnement, climat) font partie des thématiques qui doivent être traitées en portant une attention particulière aux plus faibles. Les délégués de la SEARES demandent au Parlement que les personnes et les groupes de personnes les plus défavorisées en Suisse mais aussi à l’étranger soient soutenus, et lorsque nécessaire, reçoivent une aide efficace..
3. Un mode de vie durable et responsable
Il convient également de garder à l’esprit le sort des générations futures. Dans cette optique, les délégués de la SEARES souhaitent que le Parlement s’implique pour une politique durable et responsable. Cela implique d’accorder la priorité à une gestion saine des ressources naturelles, des finances, de protéger la place de la famille et de soutenir l’éducation..
Les délégués de la SEA.RES prient humblement Dieu afin qu’Il intervienne pour diriger le peuple suisse lors des élections pour le conseil national et le conseil des Etats et que dans son amour, Il continue de bénir notre pays et nos dirigeants en accordant à ces derniers toute la sagesse nécessaire pour l’exercice de leur fonction.
Cette résolution a été adoptée par 64 voix favorables et 13 abstentions, après pondération des voix.
Les assemblées générales du Réseau évangélique suisse (RES) et de la Schweizerische Evangelische Allianz (SEA), réunies à Bienne le 7 mai 2011, adoptent les résolutions suivantes :
Résolution n°2 : Le mariage a de l’avenir
La place accordée au mariage et à la famille a une influence sur le bien-être d’une société. Nous sommes convaincus que la plus petite communauté de vie au sein de la société est appelée à y occuper un rôle particulier. Les délégués de la SEA.RES se félicitent de ce que l’importance du mariage et de la famille dans notre société soit à nouveau davantage soulignée par nombre d’hommes et de femmes politiques. Les délégués de la SEARES appellent les hommes et les femmes politiques à protéger le mariage et la famille comme fondement de la vie en société et à continuer de promouvoir son développement..
Les délégués de la SEA.RES souhaitent faire les recommandations suivantes :
1. Faire de la protection du mariage une priorité
Plusieurs propositions politiques tendent actuellement à encourager le mariage en s’attaquant aux désavantages que subissent les couples mariés sur le plan fiscal et sur le plan des rentes, notamment de l’AVS. Les délégués de la SEARES se félicitent de ces mesures correctives..
D’autres propositions au contraire tendent à relativiser le mariage en donnant en priorité plus de droits aux couples non mariés en leur accordant des droits d’héritage ou encore le droit d’adoption. Il nous est difficilement compréhensible que le législateur puisse donner plus de droits à ces formes de couple, plutôt que de s’attaquer aux obstacles qui défavorisent le mariage. Les délégués de la SEARES souhaitent que le mariage soit privilégié face aux autres formes d’unions..
2. Evaluer le coût des mariages dysfonctionnels
Les couples en bonne santé sont souvent source de créativité, pour affronter ensemble les défis sociaux et économiques du quotidien. En tant que communauté stable, les couples mariés sont prêts à agir avec efficacité et avec le souci de supporter leurs charges de manière autonome. L’échec d’un mariage entraîne en revanche un coût social dont on ne mesure pas assez la portée. Bien que ces situations pèsent massivement sur l’Etat et les institutions sociales, il semble que ces coûts ne soient pas chiffrés par les autorités. Les délégués de la SEARES attendent de la part des autorités qu’elles évaluent ces coûts afin de pouvoir mettre sur pied une stratégie de prévention efficace..
3. Elargir l’offre de formation et d’accompagnement pour les couples
L’accompagnement du couple arrive souvent trop tard ; il est généralement demandé lorsque les choses ont déjà mal tourné. L’aide au couple et la préparation au mariage permettent de prévenir de nombreux divorces. Des couples et des familles stables sont un plus important pour la société. Un programme qui soutiendrait les couples dans un travail préventif ou qui encouragerait à recevoir de l’aide et du conseil plus facilement permettrait non seulement à l’Etat et aux assurances sociales de faire des économies, mais éviterait aussi beaucoup de souffrance humaine. Dans le cadre de la préparation au mariage et du conseil conjugal, les Eglises ont également un rôle important à jouer. Les délégués de la SEARES plaident en faveur d’un programme national de prévention qui favorise la bonne santé des couples..
Le mariage n’est pas une institution du passé. Le mariage est plein de potentialités ; il reste un modèle d’avenir pour notre pays. Il est dans l’intérêt de la population non seulement de protéger, mais aussi de promouvoir l’institution du mariage. Les délégués de la SEARES soutiennent les politiques qui s’engagent en faveur du mariage et de la famille..
Cette résolution a été adoptée à l’unanimité
Genève, 16 mai 2011