<29.04.99 CPT: Une Eglise à la recherche d'une structure efficace et adaptée à notre époque

«Si le rapport du 'Connectional Process Teams' (CPT) présenté à la Conférence Générale était adopté, alors l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) changerait du tout au tout, et ce dans un sens positif.» Voilà ce que disait en substance l'Evêque Henri Bolleter, quand il a présenté le rapport-CPT à la Pastorale du Hasliberg. Le CPT a été mis sur pied par la Conférence Générale en 1996. Un ensemble de 13 tâches lui a été assigné. Ces tâches peuvent être résumées dans trois directions:

1. Promouvoir la mission de l'Eglise en particulier au niveau des paroisses et des Conférences Annuelles (CA).

2. Proposer de nouveaux modes d'organisation et de prises de décision aux différents niveaux de la vie de l'Eglise dans le respect du principe de la 'connexio' (interconnexion des Eglises locales entre elles).

3. Refondre l'organisation de la structure internationale de l'UMC dans le but aussi de l'ouvrir aux Eglises affiliées et autonomes.

Sur la base de ce mandat, le CPT doit promouvoir, accompagner et diriger tout ce processus visant à apporter des changements dans l''United Methodist Church' (UMC). Durant les trois années passées, le CPT a procédé à des audiences, à des études et à des auditions à tous les niveaux de l'Eglise. Il en résulte un rapport de 40 pages, diffusé pour être discuté du mois de février 1999 au mois de juillet 1999. 

Parmi les suggestions et les perspectives proposées en vue du changement, on relèvera en particulier les "covenant councils". On entend par là les «Conseils Fédéraux» ou «Tables rondes»; ils seront créés à tous les niveaux de l'Eglise à l'intention des responsables spirituels et prophétiques, hommes et femmes. Ils serviront à renforcer le dialogue, la croissance spirituelle et le leadership dans le but de la mission. Au sein de ces "covenant councils", les résolutions ne seront pas établies à la majorité mais sous une forme consensuelle. Quelques Evêques aux Etats Unis ont déjà animé cette année leurs Conférences Annuelles (Synodes) sur ce modèle et constaté qu'ils ont pu aborder les questions essentielles dans ce nouveau cadre et en priorité. Pourtant au cours de ces Conférences, 50% seulement des affaires pouvaient être traitées. Le CPT présente entre autres dans ce rapport les recommandations suivantes:

La 'Conférences Générale' (CG) ne doit traiter que les points intéressant la globalité et l'interconnexion ('connexio'): le Règlement, l'enseignement et le mandat théologique, les Principes sociaux essentiels, la fonction pastorale, l'organisation de l'Eglise dans son ensemble et les questions oecuméniques à l'échelle mondiale. Chaque Conférence Annuelle (CA) doit déléguer quatre personnes, et aucune région (Afrique, Europe, USA, Philippines, Asie ou éventuellement aussi l'Amérique Latine) ne doit avoir plus de 50% des voix. Sur la base de ces changements, la Conférence Générale (CG) devrait se réduire de moitié environ. Un 'Covenant Council' global doit avoir lieu pour une remise à plat de tous les services internationaux en fonction (GBGM, GBHEM, GBOD, UMPH). Les Evêques seront consacrés lors de la Conférence Générale. La 'Conférence Centrale' (CC) ne doit plus adapter les parties du Règlement de l'Eglise relevant de son autorité mais les élaborer elle-même librement. Aux Etats Unis doit être fondée une Conférence Centrale propre à l'Amérique du Nord. La CC continuera à élire ses Evêques et être responsable de l'émergence de telles forces dirigeantes. La Conférence Annuelle (CA) reste en principe l'«Assemblée essentielle' de l'UMC. Mais il est souligné dans le même temps que la Conférence n'est pas une fin en soi: elle doit promouvoir le travail des communautés et des groupes locaux. Les questions fondamentales d'ordre pastoral et missionnaire doivent être abordées lors des CA. Les CA doivent déployer leur énergie à créer de nouvelles communautés et à mettre en place des groupes diaconaux. La direction que le 'Covenant Council' veut encourager sera de type participative; elle aura clairement établi les buts à atteindre. Les femmes pasteures doivent aussi s'encourager et se fortifier mutuellement dans ce que l'on appelle les 'Covenant Groups'. Le collège des pasteurs ordonnés doit être en fait renforcé. Quatre ans après leur départ à la retraite, les pasteurs perdraient cependant leur siège et leur voix à la CA. Là aussi, la relation avec la communauté locale doit avoir la priorité. La communauté locale (la paroisse) doit discuter de la vie communautaire et des engagements missionnaires dans ses divers aspects au sein d'un 'Covenant Council' et à partir de là elle déléguera les responsabilités à qui de droit pour toutes ses branches d'activité.

Passé le délai de réflexion (juillet 99), le rapport du CPT sera présenté à la Conférence Générale. En principe, la Conférence Générale de l'an 2000 adoptera le rapport du CPT, avant de mettre en place de nouvelles commissions pour sa mise en oeuvre. Le Conseil des Evêques pourrait jouer un rôle déterminant par la suite. Il apparaît d'ores et déjà lors de cette période d'auditions que la plupart soutiennent ce rapport.

>Source: EMKNI - Henri Bolleter