Aujourd'hui, les Eglises sont obligées de reconnaître qu'elles ont contribué activement et passivement- bien qu'involontairement- à la propagation du SIDA.
Cette déclaration a été faite récemment au centre de formation de l'Anader de Bingerville par le révérend Charles Klagba, consultant au Conseil oecuménique des Eglises, à l'ouverture du séminaire national des leaders religieux organisé par l'Eglise Méthodiste Unie de Côte d'Ivoire (EMU-CI), le Conseil oecuménique des Eglises à travers l'initiative oecuménique de lutte contre le SIDA en Afrique (EHAIA).
L'événement était placé sous la haute autorité de SEM. Benjamin Bishop Boni, président de l'Eglise Méthodiste Unie de Côte d'Ivoire, du Cameroun et du Sénégal.
Le révérend Klagba a pointé un doigt accusateur sur l'Eglise parce qu'elle a du mal à parler des questions touchant à la sexualité, aux relations sexuelles. Il estime par ailleurs que la tendance de l'Eglise à exclure les autres, son interprétation de l'écriture, et sa théologie du péché ont contribué à encourager la stigmatisation, et l'exclusion des personnes vivant avec le VIH, et par conséquent, à accroître leur souffrance.
Mme Christine Nebout Adjobi, ministre de la lutte contre le Sida, marraine de l'événement, a trouvé le message du consultant fort. Car quand on stigmatise son frère, on le condamne, selon elle, à mourir. Parce que se sachant malade celui-ci va dissimuler son mal. De peur d'avoir les yeux des autres sur lui. Le ministre a par ailleurs exhorté les leaders religieux chrétiens et musulmans présents à prendre position officiellement dans les débats publics pour renforcer les opinions favorables à la lutte.
28 Juin 2006
Source: Fraternité Matin (Abidjan)