Nos coordinateurs qui se trouvent actuellement au Congo et en Bolivie ont vécu beaucoup de choses depuis qu’ils travaillent dans leurs pays d’engagement. Dans cette lettre mensuelle ils portent un regard sur l’année passée et nous racontent ce qui les préoccupe en particulier dans l’exercice de leur mission.
Rétrospective pour Daria et Roman Hofer
Les investissements consentis durant ces deux dernières années dans les relations avec nos partenaires de projets au Congo produisent lentement leurs fruits, et les premiers résultats de notre travail deviennent visibles; nous constatons en effet une amélioration dans le management de projets, les bénéficiaires en profitent davantage, et en général, on constate plus d’enthousiasme pour la collaboration avec Connexio.
Notre objectif est de parfaire encore le management de projets et de renforcer la collaboration dans les activités en cours. Ceci étant, trois nouveaux projets ont pu démarrer dans les diocèses du Nord Katanga et du Congo du sud avec succès. Il s’agit de la rénovation complète du système d’alimentation électrique de l’hôpital de Kabongo, de la vente et la distribution de bibles en langue Kibula (Nord Katanga) ainsi que du soutien d’orphelins et de familles nécessiteuses dans les quartiers extérieurs de Lubumbashi.
Etablir et entretenir de bonnes relations est essentiel pour assurer une bonne coopération. Ce travail relationnel est un vrai défi dès lors que de nombreux projets se répartissent sur un grand territoire (p.ex. sur une distance équivalente de Zürich à Naples, avec des routes ne méritant pas cette appellation). Des moyens de transport défectueux et des coûts de communication et de déplacement exorbitants ne facilitent pas le travail. Nous essayons néanmoins d’être proactifs et de nous prendre du temps pour les rencontres informelles. Nous sommes heureux chaque fois que des responsables de projet viennent à nous de leur propre initiative.
Forcément, il règne également une « ambiance profondément humaine » dans les églises d’ici. C’est ainsi que dans l’attente des élections de l’évêché en 2016, tout est au ralenti et personne ne « montre trop le bout de son nez». Beaucoup de « petits jardins sont individuellement protégés » et c’est rare de voir quelqu’un jeter un coup d’œil au-delà de son « propre jardin ». La hiérarchie dans l’église et dans les projets est très étendue. Il est d’usage que l’on ne mette pas le chef au défi. Les problèmes sont rarement abordés ouvertement (ce qui correspond à la culture locale), et c’est ainsi que l’on apprend les choses un peu au hasard. Nous pensons et espérons que c’est avec des entretiens ciblés et des ateliers d’échanges que l’on pourra faire face à cette culture de refus face aux conflits. Le départ du directeur de l’hôpital de Kapanga a créé une rupture dans cette ambiance, ce qui est une véritable lueur d’espoir pour nous. Nous espérons qu’une communication plus ouverte permettra de poursuivre le travail que nous effectuons ici.
Rétrospective pour d’Anne et Simon Barth
Tisser des relations prend beaucoup de temps, notamment en Bolivie. Et pourtant, entretenir de bonnes relations est essentiel pour notre travail tant il est évident qu’un manque réciproque de confiance complique singulièrement le travail. Mais grâce à la bonne phase de préparation effectuée par nos prédécesseurs, nous pouvons bâtir dans de bonnes conditions.
L’année passée nous avons pu établir de bons contacts avec un certain nombre de partenaires et le voyage de rencontres de février 2015 au Chili et en Argentine a contribué à une forte sensibilisation au travail de Connexio en Amérique latine. C’est grâce à l’établissement de liens de confiance avec les dirigeants du programme des bourses d’études en Bolivie qu’une solide base pour un travail en commun a pu être établie. Même nos enfants contribuent à leur manière en ouvrant des portes qui permettent de créer des liens relationnels favorables à notre mission.
Le changement global à la direction de l’Eglise en Bolivie fin 2014 nous amène à restaurer la confiance en une coopération prolongée pour pérenniser le travail entamé par Connexio (révision des statuts, plan stratégique). Il est de l’intérêt de nos églises partenaires de solliciter le soutien de Connexio, notamment pour ce type de projets qui seront auto- nomes au bout de quelques années en réduisant leur degré de dépendance. Dans ce contexte, il nous faudra continuer à sensibiliser nos partenaires.
Le travail au Cambodge
Stefan Pfister et Peter Siegfried ont à nouveau animé un séminaire pour pasteurs en février dernier. La nouveauté a été l’apport d’Etienne Rudolph en la matière d’une formation pour les membres du cabinet et du Conseil d’église. Ce type de formation est très apprécié, notamment parce que Peter et Stefan placent la relation pragmatique au centre des conditions de vie des pasteurs et des paroissiens. C’est ainsi que pour les participants, il est possible de mettre directement en pratique les connaissances acquises par cette formation dans leur vie courante.
Durant la retraite, la direction cambodgienne de l’Eglise a su trouver des opportunités pour se détendre.
Malgré que les chrétiens au Cambodge soient une très petite minorité, Stefan et Peter constatent encore que la foi chrétienne est prise en considération de manière positive à de nombreux endroits aussi divers que dans les milieux gouvernementaux et dans la population. Peter connaît un restaurateur bouddhiste qui n’embauche que des chrétiens pour la simple raison qu’ils sont honnêtes !
Malgré ces signes positifs, il n’est pas toujours facile pour les chrétiens cambodgiens de pratiquer leur foi et d’y rester fidèle. La grande majorité d’entre eux est très jeune. Les pressions exercées par leur famille lorsque quelqu’un se convertit et la nécessité de déménager à cause des études ou encore pour le travail leur rend difficile d’honorer leur foi ou d’être accueilli dans une nouvelle paroisse.
D’une manière ou d’une autre, les chrétiens et les paroisses cambodgiennes ont besoin de prières et d’intercession. Le soutien et l’accompagnement de Connexio sera encore longtemps nécessaire. L’Eglise avance malgré tout sur le bon chemin et il est réconfortant de voir comment elle devient de plus en plus autonome.
Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez au travail de Connexio et pour votre soutien, autant que pour votre engagement personnel, votre intercession, ou vos dons financiers.
Avec mes chaleureuses salutations,
Carla Holmes, Chargée de communication
Traduction: E. Fath
18 - 29 septembre 2015 : Voyage de rencontres en Pologne
Pour tout renseignement ou inscription,
se rendre sur le site www.connexio.ch/begegnungsreisen ou auprès de la direction de Connexio
EEMNI