Le Conseil national des évangéliques de France entendu par l’Observatoire de la Laïcité

Étienne Lhermenault et Clément Diedrichs, respectivement président et directeur du CNEF, ont rappelé à cette occasion l’attachement des protestants évangéliques français à la séparation des Églises et de l'État. Ils sont donc à l’aise avec la loi 1905 et plus généralement avec la dimension juridique de la laïcité, à la fois mode de régulation des relations entre les Églises et l’État et garantie du libre exercice des cultes.

Les représentants du CNEF ont toutefois signalé quelques points de vigilance oud’inquiétude :

L’extension du champ d’application de la laïcité : la jurisprudence tend à étendre l’obligation de neutralité qui incombe seulement à l’État et aux services publics à la société et aux individus qui la composent.

  1.   Les atteintes à la liberté de conscience et d’expression : la pression exercée par le gouvernement actuel pour que les questions d'éthiques, notamment familiales et sexuelles, soient déconnectées des convictions religieuses en est l’exemple le plus préoccupant. Cela revient à dire que le citoyen est libre de croire, mais pas d’exprimer ses convictions et même dans certains cas de les suivre ! Le CNEF déplore d’ailleurs que, sur les questions d’éthique, les religions ne soient pas consultées ou le soient de façon cavalière. 
  2.   Les entraves au libre exercice du culte : le CNEF regrette qu’en plusieurs lieux des Églises évangéliques ne puissent acquérir ou bâtir de lieu de culte ou plus simplement le conserver. A l’évidence, certaines municipalités usent d’artifices pour se dégager de 
    leur obligation de garantir le libre exercice du culte.

Accueillis avec bienveillance, les représentants du CNEF ont toutefois été surpris par plusieurs choses. Aucun des quatre parlementaires, membres de l’Observatoire, n’était présent ce qui a limité l’intérêt d’une telle audition. Les représentants de l’Éducation Nationale, dans la droite ligne de leur ministre, ont vivement contesté ou relativisé les propos que nous avons tenus sur la théorie du genre et la volonté de l’Éducation nationale d’arracher les enfants à tous les déterminismes. Enfin, les dernières questions ont montré que les clichés sur le sectarisme ou le prosélytisme des évangéliques avaient la vie dure.

CNEF