USA: une méthodiste n´est pas sûre de participer à l´exécution

Anne Marshall est l´une des secrétaires généraux de la "Général Commission on Christian Unity à Interreligious Concerns" (http: // www.gccuic-umc.org /), une organisation de l´Eglise Evangélique Méthodiste (EEM). Mais Anne Marshall est aussi veuve. Son mari, Raymond Johnson, était l´une de 168 victimes de l´attentat à la bombe perpétré par Timothy McVeigh sur le "Federal Building" au coeur d´Oklahoma. Anne Marshall connaît la position défavorable de son Eglise sur la peine de mort. Elle ne sait pas encore, si elle participera le 16 mai prochain à l´exécution de Timothy McVeigh par video-retransmission. Aujourd´hui, elle plaide personnellement en faveur de l´exécution de McVeigh. Elle rappelle, que le meurtrier ne s´est jamais repenti publiquement à ce jour de son action et demandé pardon aux familles des victimes. "Je suis fâchée qu´il n´ait pas son acte." Si au moins il pouvait dire qu´il était désolé, elle serait capable de dire qu´il ne doit pas mourir. "Si seulement il s´excusait, je pourrais du moins admettre qu´il reste en vie, mais comment quelqu´un peut-il seulement vivre avec autant de méchanceté?" se demande Marshall.

"Il a changé ma vie à jamais," ajoute Marshall à propos de McVeigh. "Il a brisé le cours de ma vie présente et mon avenir." Jamais elle ne vieillira plus avec son mari, jamais elle ne lui tiendra plus la main, jamais elle ne passera plus de vacances avec lui, a-t-elle ajouté.

Elle en veut à McVeigh pour ça, a-t-elle dit. Elle fait remarquer qu´elle était encore il y a sept ans une farouche opposante à la peine de mort, mais dans le cas de McVeigh elle soutient la peine capitale.


L´Église Evangélique Méthodiste (EEM) s´oppose officiellement à la peine de mort. Marshall a dit à l´Agence de Presse Evangélique Méthodiste qu´elle espère que l´Eglise pourra donner un grand appui spirituel aux survivants, membres de famille et communautés, mais aussi les ressources nécessaires pour réfléchir à la peine de mort à travers le jeu de leurs propres sentiments.


L´expérience l´a libérée, aujourd´hui elle n´a plus peur, a-t-elle dit dans son rapport à la commission. "Il n´y a rien d´autre qu´on puisse me faire maintenant. Ça a déjà été fait."


Elle a demandé aux membres de la commission de prier pour les gens de la ville d´Oklahoma, pour qu´ils soient capables de passer le cap du 16 mai et que leurs blessures ne s´aggravent pas.


25.04.2001

Source: Newscope & UMNS