Etats Unis: la culture sous toutes ses formes au service de la paix

Les Eglises se servent du récit, du symbole et de la danse pour protester contre l'utilisation et le commerce des armes légères


Le ballet du Conseil oecuménique des Eglises (COE) «Paix dans la ville » s'est produit la semaine passée à l'occasion de manifestations organisées par les Eglises à Denver, New York et Selinsgrove en Pennsylvanie. Le spectacle, créé à Rio de Janeiro, exprime par le mouvement et par la voix les efforts des groupes qui, à travers le monde, cherchent à bâtir une culture de la paix. Basée sur la campagne Paix dans la ville organisée par le COE en 1997-1998, le ballet est une contribution à la Décennie oecuménique « vaincre la violence » (2001-2010). Il s'inspire des récits de la campagne et donne une expression artistique au combat mené à l'échelon mondial contre la violence. L'oeuvre est interprétée par la compagnie Marcia Milhazes Dança Contemporânea, par le Trio Aquarius et par la soprano Juliana Franco. 


Le spectacle Paix dans la ville s'inscrit dans le cadre du programme d'un rassemblement international contre le commerce des armes et pour la vie, organisé du 9 au 20 juillet au siège de l'ONU par les organisations non gouvernementales pendant la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. I


La délégation oecuménique présente à cette Conférence ne s'est donc pas contentée pas d'intervenir auprès des représentants des gouvernements. Elle s'est aussi attachée à soutenir des manifestations publiques, des expositions et des spectacles artistiques durant la conférence. Salpy Eskidjian, membre de l'équipe «Relations internationales» du COE, déclare à ce propos: «Si nous participons, c'est parce que nous voulons éveiller les consciences aux effets de l'utilisation des armes légères sur la vie des gens.»


Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a envoyé à New York une délégation oecuménique composée de membres de sa Commission des Eglises pour les affaires internationales (CEAI) et de représentants de son réseau «Paix dans la ville», à l'oeuvre dans des régions gravement affectées par l'utilisation des armes légères. Les membres de la commission ont participé aux manifestations parallèles organisées par le Réseau d'action international sur les armes légères (IANSA), et notamment à un service de prières interreligieux. Le COE a aussi parrainé également une exposition organisée dans le bâtiment de l'ONU, le «Mur de la souffrance», commencé par le partenaire de «Paix dans la ville» Viva Rio. Ce panneau de 12 mètres, où figurent des oeuvres d'art, des photos, des récits et des symboles d'expériences personnelles des effets de la violence armée dans la société, n'a pas cessé de s'allonger grâce aux contributions envoyées du monde entier durant la conférence.


Un Rassemblement international organisé par IANSA s'est tenue le 17 juillet à l'ONU à New York (Dag Hammarskjold Plaza, 47th and 1st Avenue). Le but de ce rassemblement est d'encourager les Etats à prendre des mesures concrètes et efficaces pour mettre fin au trafic des armes et sauver des vies. Le thème du rassemblement est «Les armes ne connaissent pas de frontières».


Le ballet «Paix dans la ville» sera représenté dans le cadre du rassemblement, de 11 heures à midi. Produit au Brésil sous les auspices du COE, interprété par la compagnie Marcia Milhazes Dança Contemporanea, le trio Aquarius et la soprano Juliana Franco, ce ballet contemporain s'inspire d'initiatives mises en place dans sept villes. Il constitue une contribution à la Décennie «vaincre la violence» lancée par le COE pour la période 2001-2010. Il «donne une expression artistique aux efforts accomplis dans le monde pour vaincre la violence et bâtir une culture de paix.»


Les documents de base de l'ONU rappellent que le secrétaire général Kofi Annan voit dans les armes légères des «armes de destruction massive», si l'on considère le carnage qu'elles causent. Pourtant, il n'existe toujours pas d'accord international de non-prolifération propre à en limiter la diffusion, comme c'est le cas pour les armes chimiques, biologiques et nucléaires. S'adressant au Conseil de sécurité en septembre 1999, Kofi Annan a déclaré que la limitation de la prolifération des armes légères était l'un des principaux défis en matière de prévention des conflits au 21e siècle.


Dans un texte intitulé «Policy, Framework and Guidelines on Small Arms and Light Weapons» (Orientations, cadre et lignes directrices sur les armes légères), adopté par la CEAI/COE en mai 2001, les Eglises sont mises au défi de soutenir l'ordre du jour international sur les armes légères qui se dessine en vue de «contrôler la fourniture et la disponibilité des armes légères, créer les conditions sociales, économiques et politiques propres à réduire la demande d'armes légères, et faciliter et assurer la mise en oeuvre concrète et le respect de mesures de contrôle et de réduction des armes légères.»


Le document du COE note que «les Eglises sont bien placées pour distinguer les effets des armes légères et en témoigner, puisqu'elles exercent leur ministère auprès des victimes et de leurs familles partout dans le monde, dans les pays riches comme dans les pays pauvres». Les Eglises ont un rôle à jouer en faisant intervenir des «perspectives théologiques, morales et éthiques» dans la définition d'une politique générale en ce domaine.


La Conférence des Nations Unies pourrait poser un jalon décisif, même si elle ne constitue qu'une «première étape en direction de la mise en place des mesures, normes et lois internationales nécessaires pour réduire la demande d'armes légères et renforcer leur contrôle.»


19.07.01

Source: Conseil Oecuménique des Eglises