Gens du voyage : la FPF et la Mission évangélique des Tziganes dénoncent un discours discriminatoire

La FPF et la Mission évangélique des Tziganes s’élèvent contre la stigmatisation des tziganes

© METF - 2012

La Fédération protestante de France et la Mission évangélique des Tziganes de France qui en est membre et représente une grande partie des Français itinérants, dénoncent un discours discriminatoire qui s’est particulièrement décomplexé ces dernières années, et qui aboutit à des pratiques, des propos et déclarations indignes de responsables politiques concernant «les gens du voyage»*.

Traditionnellement, les membres de la Mission évangélique des Tziganes de France (METF) circulent sur l’ensemble du territoire de mai à la fin de l’été. Quelque 120 groupes de la METF se déplacent en France, ce qui nécessite un travail en amont avec le ministère de l’Intérieur, qui reçoit en début d’année civile un dossier comprenant les itinéraires, les coordonnées des responsables de chacun des groupes et les copies des lettres adressées aux maires et aux préfets, conformément aux différentes circulaires. Seulement 10 % des maires répondent aux courriers de demande et plus de la moitié de ces réponses font état d’absence d’aire conforme pour accueillir 150 à 200 caravanes. À peine un tiers du schéma d’accueil des gens du voyage prescrit par la loi Besson, est respecté.

Par conséquent, au regard d’un schéma d’aires de grands passages largement insuffisant, ces groupes sont immanquablement confrontés à des difficultés, les contraignant parfois à s’arrêter « illégalement » par défaut. Alors que la METF remplit au mieux ses obligations, ni les collectivités, ni l'État ne remplissent les leurs ce qui met les voyageurs dans une situation inextricable. Heureusement, selon la METF, dans 90 % des cas des arrangements sont trouvés avec les élus et les préfectures.

Il est incontestable que ces difficultés sont instrumentalisées en raison des prochaines échéances électorales municipales et de la présentation à l’Assemblée nationale, le 17 juillet dernier, d’un projet de loi visant, entre autres, à abroger enfin le livret de circulation et à donner la possibilité aux préfets de consigner dans le budget des communes en infraction, le montant nécessaire à la construction de
lieux d’accueil.

Alors que tous les ans la grande convention annuelle, fin août, qui réunit 4 à 5000 caravanes et environ 30 000 personnes de la METF nécessite un terrain attribué par l’Etat, cette année au dernier moment, le ministère de l’Intérieur a fait savoir que le rassemblement devrait se tenir à Nevoy (Loiret) sur le terrain appartenant à la METF où se déroule déjà chaque printemps une convention. Or ce terrain est insuffisant pour accueillir 30 000 personnes et l’engagement avait été pris en 2011 par le gouvernement que ne se tiendraient pas deux rassemblements la même année en ce lieu. La METF s’étonne et s’inquiète du recul de l’État devant ses obligations. Depuis plusieurs années, la préconisation de mettre en place quatre grands terrains à travers la France pouvant accueillir au moins 30 000 personnes et pour permettre une rotation, est régulièrement promise par l’Etat mais n’est toujours pas mise en oeuvre.
La METF, avec le soutien de la Fédération protestante de France, dénonce une politique qui ne peut que tendre les relations sociales.

  • La METF porte plainte à l’encontre du député-maire Gilles Bourdouleix pour incitation à la haine raciale et apologie de crime contre l’humanité.

25 juillet 2013

FPF