COTE D’IVOIRE : LA VOIX DE L’ESPERANCE ET SON IMPACT SUR LA POPULATION DU PAYS


Lydie Acquah, directrice de RADIO LA VOIX DE L’ESPERANCE, 101,6 FM à Abidjan, voit dans la station de radio un moyen de lutte contre la pauvreté et pour l'autonomisation des personnes en Côte d'Ivoire. 

Par Tim Tanton *

Alfred Degny sait que l’information peut être une histoire de vie et de mort.

Le directeur de l'hôpital méthodiste de Dabou, Degny, raconte l'histoire d'un homme âgé d'un village voisin qui a été victime d'hypertension. Plutôt que de l'emmener à l'hôpital de Dabou, ses enfants l’ont conduit plus loin, dans la capitale commerciale du pays, Abidjan, pour traitement. Là, il est mort.

Si l'homme avait été pris en charge dans le premier hôpital de Dabou, son état se serait stabilisé avant son départ à Abidjan, et il aurait probablement survécu, déclare Degny.

«C'est le genre d'information que la radio peut nous aider à envoyer partout», dit-il. Il espère que la nouvelle station de radio méthodiste unie à Abidjan contribuera à réduire ces incidents en diffusant des informations sur les questions de santé et les services de l'hôpital.

 

Dr Justin Konan Chatigre reçoit en consultation un patient et son enfant à l'hôpital méthodiste de Dabou à Dabou, en Côte d'Ivoire. Photo UMNS de Tim Tanton. 

La nouvelle station de radio FM 101,6, aussi appelée «La Voix de L'Espérance» devrait avoir un impact certain de l’avis même de nombreux méthodistes unis en Côte d'Ivoire.

La directrice de la station, Lydie Acquah, voit la station comme un outil pour combattre la pauvreté, en fournissant la formation spirituelle et le coaching, l'autonomisation des femmes et des jeunes, et le partage d'informations sur la santé, l'agriculture et l'emploi. Un station comme la Voix de l’Espérance a un potentiel énorme pour l’évangélisation, les participants du séminaire régional en sont convaincus.

À l'approche du 14 mars, jour de dédicace de la station, Acquah dit qu'elle remercie le Seigneur. «Pas pour moi, ajoute-elle, «mais pour mon Eglise, pour la proclamation de l'Evangile, pour le soutien que nous apportons aux personnes qui ont perdu espoir. Pour moi, c'est un grand jour.»

Dirigée par l'évêque de Côte d'Ivoire Benjamin Boni, la cérémonie de dédicace drainera les membres et responsables de l'église de tout le pays et de l'étranger pour célébrer «la Voix de l'Espérance».

Atteindre les jeunes

«Bonsoir, ma sœur. Vous êtes à l’écoute d’ « Un cri dans la nuit ». Quel est votre problème?

Yannick Gnaman, le responsable spirituel de l'Union nationale des étudiants méthodistes-unis, fait passer à l’antenne un appel de Sally du quartier Riviera d'Abidjan.

Sally explique que son frère a passé récemment un examen important et elle demande des prières pour que ses résultats soient bons. Gnaman la remercie pour son appel, puis prie instamment Dieu d’étendre sa main pour que le frère de Sally obtienne son diplôme et que des portes s'ouvrent à lui.

Sally est le premier auditeur à appeler Gnaman à l’aide ce soir. Une dizaine d’autres suivront. Son émission de jeudi soir, conçu pour les étudiants, se concentre sur des sujets comme l’organisation du travail scolaire, l'échec scolaire et la poursuite des études universitaires loin du domicile.

«Nous prenons le temps de prier pour les étudiants et les jeunes qui ont des problèmes», dit-il. «La plupart du temps, dans la communauté à laquelle ils appartiennent, le responsable spirituel n'a pas le temps de répondre à leurs besoins».

Atteindre les jeunes est une priorité pour Acquah, et «Le cri dans la nuit» fait partie d'une gamme diversifiée d’émissions qui comprend également «Eden», un programme sur les problèmes conjugaux; «Cadre de vie», sur le maintien d'un mode de vie sain et «Dieu au cœur de l'armée», fournissant un soutien spirituel au personnel de l'armée.

D'autres programmes abordent les problèmes juridiques, les questions de santé et l’emploi. Acquah a fait appel à des membres d'église comme hôtes et invités - avocats, juges, médecins, experts agricoles et conseillers conjugaux.

La programmation de la station a été basée sur des enquêtes d'audience effectuées avant le démarrage de la station, et Acquah s'appuie sur cette étude et d'autres contributions des auditeurs. Comprendre les préoccupations des gens, ce qu’ils aiment et n'aiment pas est important, dit-elle.

‘Bonjour, Pasteur’

Nadege Bossey, étudiante au séminaire méthodiste uni de Abadjin-Doumé, entame sa journée à 5 heures du matin à l’écoute de la Voix de l'Espérance et de la méditation du jour. Elle est devenue une accro de la station en janvier alors qu'elle se remettait d'une opération chirurgicale.

 

Un panel d'experts discutent de questions familiales dans un des nombreux talk-show diffusés sur La Voix de l'Espérance - la station de radio à Abidjan. 


Elle écoutait «Bonjour, pasteur», une émission interactive, et a entendu l'invité de l’émission pousser les auditeurs à prier pour une femme qui, comme Bossey, souffrait après une opération chirurgicale : un sentiment de chaleur la gagne. A genoux et à l'écoute de 101,6 à travers son téléphone cellulaire, elle avait l'impression de vivre un moment divin.

«C'était merveilleux», dit-elle.

Elle et les autres étudiants, Raphaël Kouadio Nogbou et Ismael Kida sont fans de «Bonjour, pasteur».

«Dans ce pays, nous n'avons pas assez de pasteurs … il est par conséquent très important de répondre aux besoins à travers la radio», pense Nogbou à propos de l’émission.

La station de radio est un outil puissant «que Dieu a confié au peuple méthodiste de Côte d'Ivoire», déclare Kida. «Nous devons l'utiliser à bon escient, de sorte que, grâce à la radio, le pays tout entier se convertisse à Jésus Christ pour la gloire de Dieu».

Sauver des vies

À l’Hôpital méthodiste de Dabou, à l'ouest d'Abidjan, Degny et le Dr Justin Konan Chatigre espèrent que la station de radio pourra contribuer à inverser une tendance inquiétante: les patients attendent le dernier moment avant de demander de l’aide, ils ne demandent de l’aide que quand ils sont extrêmement malades.

«La radio aurait un impact positif si nos patients recevaient les bonnes informations», dit Chatigre. «Cela faciliterait grandement notre travail parce que ce que nous avons remarqué, c'est que les patients attendent de se trouver au dernier stade de leur maladie avant de nous trouver ».

Il voudrait dire aux gens comment prévenir le paludisme par l'utilisation de moustiquaires, en finir avec les eaux stagnantes, se garder un milieu de vie propre, et enseigner aux enfants à rester habillés à la maison et à partir se coucher de bonne heure. L'information peut également aider les populations à déceler des problèmes tels que le paludisme, cause principale de décès chez les enfants, dit-il.

La station a enregistré un premier programme initial sur la santé avec l'appui de l’équipe de Degny.

Pour Degny, il est important de donner un «message d'espoir, de dire à cette population qui vit dans la pauvreté que nous n'avons pas besoin de beaucoup de ressources financières pour prévenir la maladie. Les maladies peuvent être évitées grâce à l'information».

Le jeûne pour la station

À l'approche de la dédicace de la radio, Acquah et son équipe ont travaillé de longues journées et nuits - et ils ont jeûné pendant une journée au cours de chacune des deux dernières semaines. Ils invitent les auditeurs à assister à l'événement, qui comprendra une fête à l’issue du culte à l'église méthodiste unie du Jubilé.

Le Bishop Boni et la Côte d'Ivoire dirigeants de l'église sera rejoint par des partenaires de la Conférence du Texas (EMU), de l’Agence de communication méthodiste uni (UMCOM - United Methodist Communications) et de l’Agence générale pour la formation supérieure et le ministère.

La Voix de l’Espérance diffuse ses programmes quasiment en permanence depuis le 24 déc et Acquah reçoit des appels de soutien des auditeurs et un accueil chaleureux de la part de groupes. Lors d'une visite en février à Yopougon, pour faire connaître la radio, elle dit: «J'ai vu des méthodistes qui pleuraient».

Le signal de la station s'étend jusqu’à 100 kilomètres d’Abidjan (62 miles) le long de la côte et à travers une zone habitée d'environ 3 millions de personnes. Acquah envisage un public encore plus large un jour.

«Je rêve de couvrir le pays tout entier», dit-elle, «de façon que tout le monde dans le pays puisse écouter la radio».

* Tanton fait partie du personnel de l’Agence de communication méthodiste uni. Isaac Broune, chargé de communication au sein de la Conférence Annuelle de Côte d'Ivoire, a traduit les interviews.

12 mars 2010

Traduction eemni

Umns