Le journaliste David Fines, rédacteur en chef du journal Credo Aujourd’hui, nous livre les derniers échos du 39e Conseil général de l’Unie du Canada, fruit de la fusion d’églises réformées et méthodistes.
Vendredi 18 août
Après la présentation d'Emerging Spirit / Les Pas de l'Esprit (titre provisoire en français) l'Assemblée avait eu droit aux discours «électoraux» des cinq candidats au poste de modérateur. Comment ai-je pu oublier de relater ce moment quand même important dans mes résumés quotidiens ? L'Assemblée a pourtant bien écouté, silencieuse, attentive, et tout ; c'était le moment ou jamais de se faire une opinion, avec les biographies incluses dans le manuel des délégués-es. Car en fait, il n'y a pas de campagne comme telle, la nomination d'un-e modérateur-trice n'était qu'un concours de popularité. Les personnes candidats ne peuvent pas mettre des affiches, par exemple, ou distribuer leur biographie ou le récit de leurs faits d'armes, ou organiser des séances de serrage de mains. Peut-être ai-je oublié d'en parler parce qu'aucun des cinq candidats ne s'est réellement démarqué, ni dans son approche, ni dans son style, ni dans son contenu. Peut-être parce qu'aucun n'a prononcé un seul mot en français, sauf Patty Evans, qui a commencé son discours par « Frères et sœurs...». Le vote, ou je devrais dire, la série de votes, a lieu aujourd'hui. Voici comment ça se passe.
Il y a un premier tour de scrutin, secret bien évidemment, seuls les délégué-es ont le droit de vote, et une ou deux heures plus tard, on n'annonce pas le décompte, mais on annonce la personne ayant récolté le moins de vote étant éliminée, les noms des candidat-es pour le deuxième tour. Et ainsi de suite jusqu'à la fin où l'on déclare qui a récolté le plus grand nombre de votes. Premier vote vers 14h00 pour un résultat en soirée. Ça peut être long ; à London en 1990, il y avait eu sept tours de scrutin. Ici, il devrait y en avoir quatre. On ne donne jamais de chiffres ni ne pourcentages, et les bulletins sont immédiatement détruits après la proclamation du dernier résultat. Le nouveau modérateur (ou la nouvelle modératrice) le sera officiellement demain, lors du culte d'installation et de clotûre du Conseil général.
Lors de mon deuxième repas œcuménique sur le dialogue interreligieux, je retrouve encore une fois le rabbin Edward Elkin (il a vécu six ans à Montréal, a travaillé à la synagogue Emmanuel Beth-Shalom de la rue Sherbrooke que certain-nes connaissent et sa femme est une Montréalaise d'origine), son message est « not to be offensive » ; un prêtre catholique Lius Melo (né à Montréal !) et l'imam Abdul Hai Palel qui n'a rien à voir avec Montréal mais qui a le sens de l'humour en prônant le refus du dialogue de beignes !! « Dialogue is more than donuts ! » Bravo ! Quand je pense que le manuel des délégués-es commençait par une lettre de bienvenue où il était dit que l'Église unie est une institution avec plus de succursales que Tim Hortons !
Aujourd'hui sera donc une journée assez remplie, avec cette élection, et l'évaluation par l'Assemblée plénière des décisions des trois Commissions. Mais juste avant, revenons un peu en arrière. Le Forum des jeunes avait lancé l'invitation, à grands renforts de publicités tapageuses, d'un culte du soir pour mercredi dont ils-elles étaient responsables. La chapelle pleine à craquer ; des gens dans les tous les bancs, au balcon, dans les escaliers, les allées. Bon, je le dis tout de suite pour m'en débarasser et ne plus y revenir, le gros bémol de l'événement était qu'il n'y a pas un seul mot de français. Le français n'existe donc tout simplement pas pour cette Église qui se targue à vau l'au d'être « la plus importante dénomination protestante au Canada » ? Les célébrations, la louange ou la réflexion ne peuvent se faire qu'en anglais ? Je m'en ouvrirai le lendemain durant les temps morts de la Commission bleue au meneur de jeu Christopher Giffem. Il y a au moins une francophone du Québec dans le Forum des jeunes, plusieurs autres sont allés en classe d'immersion, au mois deux des leaders parlent un peu de français. Il me répond (!) dans un français hésitant mais compréhensible qu'il comprend très bien ma réaction, qu'effectivement ni lui ni les autres n'y ont pensé. J'ajoute que ça aurait été une formidable occasion de montrer aux autres, les adultes, l'inclusivité et l'accueil qui caractérisent les jeunes. J'ajoute aussi que les leaders de l'Église doivent le plus tôt possible, donc dans les groupes de jeunes, conscientiser les générations qui viennent que notre Église se doit et peut fonctionner dans les deux langues. C'est là que doit commencer la réflexion sur notre dualité linguistique ; sinon, on se retrouvera encore avec cinq candidats modérateurs unilingues. Bon, bref, on a eu une bonne discussion. Et comme son travail, et celui de son équipe auprès des jeunes du Forum est excellent, je ne veux pas lui faire trop de remontrances.
Ceci étant dit nous avons eu droit, lors de ce fameux culte du soir, à un feu d'artifice, une pétarade, une remarquable performance, une fiesta pour les yeux, les oreilles, les corps, les bras, les jambes, alleluia. On comcence avec tout le monde (les jeunes, on s'entend bien), couché en un long temps silence, ou se répandent simplement un petite mélodie à la flûte, et des voix douces. Puis on racontre l'histoire du géant endormi (il est vrai que dans la baie de Thunder Bay il y a une île qui a la forme d'une momie), qui s'avérera être une géante ; c'est l'Église qui dort, qui s'est endormie, mais qui peut se réveiller à tout moment... si on la secoue une peu. Un flûtiste, un guitariste, un tam-tamiste (!?), trois danseuses tout en grâce, des voix qui se répondent du bas au balcon, et cette masse compacte de corps longtemps inertes qui se lèvent ensemble, au souffle de l'Esprit, pour une envoûtante sarabande : « We are the ones, that we are waiting for ! » L'effet est saisissant, stipendiant la foule. C'est extraordinaire ! Au rtyhme du dernier chant, on se bouge le popotton sans vergogne... Si c'est ça l'Église de demain, attention le monde, ça va brasser. C'était beau, pas juste à cause des chants rythmés, ou de la musique, ou de la sensualité des danses, mais pour le message de conviction et la conviction du message.
On a droit à un moment de même acabit au temps de discernement du lendemain matin aussi animé par le Youth Forum (excusez la formulation anglaise). Tout d'abord, une haie d'honneur aux claquants « high five » pour accueillir les participants à l'entrée du Hangar. Ensuite après quelques chants entraînants, un long moment de silence complet de quinze minutes. Jolie trouvaille ! Durant cette période de silence on peut toujours réfléchir ou méditer, ou alors regarder les pancartes que les jeunes portent à bout de bras avec le « silence » en plusieurs langues. Enfin, quatre courts discours mènent l'Assemblée à des discussions en groupes de table* sur ce qui croît au fond de nos cœurs.
*Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, l'Assemblée plénière du Conseil général - et ses Commissions - a adopté un modèle de groupes de table qui place les gens non en des rangées de bancs parallèles, mais en des tables de six ou huit. Ce modèle est aussi utlisé par l'Exécutif et par certains synodes. Modèle qui permet des temps de réflexions en petits groupes spontanés, ce qui facilite la distribution du matériel et donne aux assemblées une certaine atmophère de convivialité.
Après cinq jours de questionnement, de cheminement, de discernement, les 380 délégué-es officiel-les de ce 39e Conseil général de l'Église unie entrent (enfin !) dans le vif du sujet. Cet après-midi il-elles se sont réparties en trois commissions, chacune ayant son propre ordre du jour. Cette façon de faire a été initée lors du Conseil général précédent à Wolfville en Nouvelle-Écosse (je remarque que Wolfville pourrait se traduire par la ville du loup, et que le... de ralliement de l'Université Lakehead à Thunder Bay est le loup ; on suit d'ailleurs les traces du loup peintes sur les trottoirs pour s'orienter d'un bâtiment à l'autre. Les équipes sportives s'appellent les Thunderwolves ! Y a-t-il quelque chose derrière cette continuité ou n'est-ce qu'une coïncidence ?) C'est devant l'augmentation continuelle des pétitions, résolutions, propositions et motions provenant de tous les coins, les niveaux institutionnels, les groupes d'influence de l'Église, que cette décision a été prise. À chaque Conseil général, il n'y avait jamais le temps de tout terminer le travail, de venir à bout de l'étude en plénière de toutes les résolutions, Chaque personne a le droit de s'exprimer, de poser des questions, de demander des éclaircissements, de proposer des ajustements ou des amendements. Si bien qu'une somme de plus en plus considérable de « unfinished business » incombait à l'Exécutif, dont la tâche est en fait de mettre sur pied les programmes, de faire le suivi des résolutions, de mettre en pratique les désicions du Conseil général. On a donc proposé de diviser le travail en trois commissions, chacune ayant à peu près le tiers de résolutions à traiter.
En gros, la Commission rouge traitait des questions des ministères ; la verte d'ecclésiologie et d'organisation de l'Église ; la bleue des questions de justice sociale et d'environnement.
Je fais un petit saut dans la verte, pour dire allo aux délégués-es francophones, et pour assister aux discussions sur le rapport Vision transformatrice qui veut donner un tournant vers l'interculturel à l'Église unie. (Je remarque qu'un grand nombre de personnes, femmes et hommes, tricottent en cadence. Je remarque aussi que la carte de vote identifiée au nom de chaque délégué-e est unilingue.) Le rapport sera finalement adopté non sans de nombreux commentaires sur la diversité même de la majorité wasp, et non sans vigoureux débats sur les questions financières en les partisans et les opposants à la campagne Emerging Spirit, ces derniers réclamant autant d'argent pour l'un comme pour l'autre des projets, juste pour embêter les premiers. Vous saisissez ?
Je passe le reste de la soirée dans la bleue : rapports sur l'Empire, sur les investissements éthiques en Palestine / Israël, sur l'eau et la vie. Il y a de l'électricité dans l'air et pas juste parce que le temps est orageux (ce bulletin météo vous était offert gracieusement par l'eau de source Kakabeka, produit local par excellence ; elle existe pour vrai, j'en ai pu avant-hier et j'en ai rempli ma gourde).
Comment résumer ce qui s'est passé hier soir dans la Commission bleue ? Comment résumer l'irrésumable ? Comment décrire l'indescriptible ? Je ne sais pas ; je suis trop vidé peut-être. Quand j'arrive, la Commission a déjà presque une heure de retard sur son horaire. En deux heures et demie, seulement trois points auront été couverts, dont, il est vrai, l'important rapport sur l'Empire de la mondialisation... qui sera finalement renforcé. Bon début.
Cinq minutes après m'être assis à la table de presse, je me fais accoster par un représentant du Congrès juif canadien. « Nous avons aussi des répondants français. »
Ayaïyaïyaïyaï ! La résolution GS2 sur les investissement éthiques en Palestine et Israël sera finalement adoptée après plus de deux heures et demie de débats, mais passablement diluée. J'en parlerai plus lors de la soirée de lundi avec le rabbin Milgrom. On n'y parle plus de désinvestissement, mais d' « investir uniquement » dans les industries de paix ; on y ajoutera un paragraphe qui condamne les groupes et les gouvernements qui ne reconnaissent pas Israël ; on y ajoute une demande à l'Exécutif de récolter un million de dollar pour appuyer les groupes de paix interreligieux de la région.
Je pars à 23h. Il reste 15 résolutions à l'étude. J'apprendrai ce matin que les débats se sont terminés à 00h45. En marchant, je jette un coup d'œil à la Commission verte ; il y en a encore pour une demi-heure ; la Commission rouge est déjà terminée.
Samedi 19 août
S'il y en a encore qui disent qu'un Conseil général ne comprorte pas son lot de surprises... c'est qu'ils n'y ont jamais mis les pieds. Coup de pied majeur dans la fourmillière hier en après-midi, et ce n'était pas l'élection du modérateur.
Mais en tout premier lieu, le journaliste doit faire son mea culpa. Son offuscation par rapport à une photo où il aurait dû apparaître n'était ni fondée ni justifiée. Une source compétente et autorisée m'a expliqué un peu plus tard dans la journée qu'il s'agissait de la photo de l'équipe responsable de la production du bulletin quotidien du Conseil général ; et effectivement je n'en fais pas partie. Alors je présente mes excuses à qui de droit pour ce jugement hatif.
Je sais que je suis passé un peu vite sur les travaux et les résultats de trois commissions. Des dizaines de propositions ont été votées et approuvées ; autant décisions ont été prises qui influenceront le travail et même, pour certaines, l'ethos de l'Église unie. Chacune des unités de travail, tout autant que l'Exécutif, reçoit son lot de recommandations sur des sujets très variés ; un grand nombre d'entre elles redéfinissent, précisent, ou améliorent des politiques ou des pratiques déjà existantes, plusieurs autres répondent à des besoins ou des questions très locales, quelques unes insistent sur le rôle prophétique de l'Église dans notre société.
En vrac (et dans le désordre) : le dialogue œcuménique et interreligieux, l'administration des sacrements, les nombreuses précisions ou les amendements à apporter au Manuel (livre des règlements), la prise de décision dans les paroisses, la célébration des mariages de personnes de même sexe, redéfinition du statut des pasteurs-es à la retraite, partenariats de guérison avec les Premières nations, les pouvoirs de l'Exécutif du Conseil général, précision dans les procédures à suivre dans les cas d'abus sexuels, la formation et le quorum des comités paroissiaux, soutien à la Campagne l'eau avant le profit, les assurances des bâtiments d'église, actions nationales pour réduire la pauvreté des enfants, les critères éthiques des compagnies minières canadiennes à l'étranger, le libre-échange nord-américain, soutien aux huit buts du millénaire de développement des Nations-Unies, les archives de l'Église unie, la sécurité énergétique, augmentation du crédit d'impôt pour les dons de charité, le registre des armes au Canada, la violence au Canada, l'application du Protocole de Kyoto, l'utilisation des presbytères par des pasteurs-es en congé de maladie, création d'une liste nationale de superviseurs qualifiés, obligation d'éducation de base à la justice raciale pour tout le personnel de l'Église, le placement des candidats, rédifinition du service diaconal, la discipline du personnel pastoral, un code d'éthique pour le Forum des jeunes, réflexion sur le ministère au 21e siècle, dépenses de déménagement, les congés sabbatiques, etc, etc.
C'est ce qui a été présenté par les co-présidents des trois Commissions hier durant la journée... journée scandée au rythme des quatre tours de scrutin. En fin d'après-midi, il ne restait plus que deux candidats : Jim Angus et David Guliano. C'est finalement ce dernier qui l'a emporté et qui sera installé à son poste de modérateur de l'Église unie pour un mandat de trois ans durant le culte de clôture du Conseil général. C'est une petite surprise. À 46 ans il était le plus jeune des candidats, mais c'est certainement celui qui, de l'avis de plusieurs, avait fait le meilleur discours. Et puis, il a une tête sympathique (photo disponible sur le site de l'Église unie). Il est de l'Ontario, a été consacré pasteur en 1987, est un bon prédicateur et collabore fréquemment par ses articles aux revues de l'Église. Enfin, malgré un séjour de quatre mois en Haïti, en 1980 il est vrai, il ne parle pas français, mais disons que c'était un point commun à presque tous les candidats ; avec une secrétaire-générale unilingue qui vient de l'ouest du pays, c'est une certaine régression par rapport au tandem Peter Short-Jim Sinclair qui peuvent tous les deux converser avec une certaine aisance en français.
(En passant je suis allé à un troisième repas œcuménique intitulé : Les jeunes, les médias et l'Emprie, où j'ai entendu, notamment, un jeune travailleur de rue de Toronto, qui nous a fait un bijou de petite introduction 101 sur le hip-hop ; irrésistible... mais guère réjouissant.)
Trois points importants nécessitant une décision par l'Assemblée plénière, et non juste d'une Commission, étaient aussi à l'ordre-du-jour : Emerging Spirit / les Pas de l'Esprit (titre français provisoire), la Déclaration de foi, et l'isolation et la rémunération pour les pasteurs-es. Et c'est durant la présentation du premier qu'un incident fâcheux est arrivé. Keith Howard, le maître-d'œuvre d'Emerging Spirit, ce projet de campagne de visibilité de l'Église unie de 10,5 millions de dollars auprès de la jeune population canadienne, a utilisé durant sa présentation une image stéréotypée et défavorable des Autochtones, justement pour dire que cette campagne allait combattre les stéréotypes. Mais le mal était fait. Plusieurs Autochtones ont quitté la salle.... et la confusion s'est installée. On a reporté ce point à plus tard en soirée, le temps de permettre aux Autochtones de formuler une réponse et de l'écouter ; on a même suspendu un temps le processus d'élection du modérateur puisque l'Assemblée n'était pas complète ; certains voulaient carrément mettre fin aux débats. Tout semblait paralysé.
Finalement il a été décidé de reprendre avec la présentation de l'équipe de la Déclaration de foi. La proposition principale de celle-ci demandait d'accepter le texte anglais et d'enclencher un processus pour des traductions « in appropriate langages ». Personne, sauf une ou deux du Synode Montréal-Ottawa, n'a réagi au fait que ceci plaçait le texte en anglais en premier, et le texte français, non seulement en second, mais aussi au niveau de toutes les autres langues parlées au pays. Il aurait fallu, pour respecter et affirmer la dualité linguistique du pays et le caractère bilingue de l'Église unie, suspendre l'adoption du texte anglais et attendre une révision du texte français pour ensuite voter les deux ensembles. Dire que le matin même, Barbara Reynolds était allée au micro des points de procédure pour protester contre la place insuffisante faite au français ! Les résultats de cette intervention ont tout de même été d'entendre Peter Short parler français aussi souvent que possible, quelques refrains chantés en français... et un bombardement au journaliste de service de demandes de traduction pour le culte du soir, pour celui de clotûre, pour une lettre aux Autochtones !...
Pendant cette tumultueuse après-midi le Forum des jeunes a vendu de cravates (!) de tous les styles et de toutes les couleurs ; tous les profits iront au Fonds Mission et Service ! L'imagination au pouvoir. On pourrait aussi récolter 25 sous par bouteille ou cannette de Coke bue par les délégués-es ; on ramasserait une jolie cagnotte !
Enfin, la soirée a aussi été fort chargée en émotions ; tout juste après le dévoilement du résultat du vote, une délégation d'Autochtones est venue au micro dire assez directement : « Vous perpétuez les stéréotypes ! » « Vous m'avez insultée ! ». Keith Howard est aussi venu au micro présenter ses excuses, mais je sais que les discussions se sont déroulées jusque tard dans la nuit pour en arriver à une solution.
Mais, je n'y étais pas ; je suis allé au vin et fromages du Synode Montréal-Ottawa ; ça fait du bien de se défouler un peu.
Dimanche 20 août.
C'est terminé. Le 39e Conseil général de l'Église unie est chose du passé… enfin pas tout à fait, car il reste maintenant à l'Exécutif, aux Unités de travail et autres organismes de l'Église, pendant les trois prochaines années, de mettre en place les nouvelles politiques, d'appliquer les décisions prises, d'initier les actions et les programmes qu'on aura retenus.
La dernière journée aura été moins mouvementée que la précédente (certains participants sont déjà partis)… Ce qui me laisse un peu de temps pour penser au fait que malgré toutes ses bonnes intentions le Conseil général de l'Église unie est loin d'être vert : tonnes de papier, bouteilles d'eau, verres de café plastifiés… Où sont les paniers à recyclage qu'on avait à Wolfville ? Le prochain Conseil général aura lieu en 2009 à Kamloops en Colombie-Britannique. Faut-il déjà faire pression ?
Le dernier item à débattre à ce Conseil général était le rapport sur l'isolement des pasteurs-es (point traité la veille) et les compensations salariales. Ce dont il s'agit c'est d'un nouveau système de rémunération des pasteurs-es unifié à la grandeur de l'Église ; tous les membres du personnel seraient payés selon les mêmes grilles salariales simplifiées dont on aura supprimé les ajouts actuels (allocation logement, semaines d'étude, etc) et, de plus, par la même source aux bureaux centraux de Toronto. Beaucoup de petites paroisses sont d'accord avec ce principe (ça évitera à bien des trésoriers-ères bénévoles les calculs fastidieux de retenues salariales, contributions de l'employeur, grille d'impôts et autre ; ça évitera bien des tracas aussi au sujet des presbytères). De l'autre côté, bien des pasteur-es des grandes villes font valoir que le coût de la vie y est plus élevé. On doit donc instituer un système de « compensation » par région assez complexe merci.
Le débat ronronne doucement. Auparavant, on avait eu droit aux chauds remerciements et aux au-revoir officiels aux 17 invités-es œcuméniques (trois n'ont pas pu venir). Puis au rapport du Comité permanent sur les écoles résidentielles qui rend compte de l'accord final rendu public au printemps dernier entre le Gouvernement du Canada, les Églises et les victimes des écoles résidentielles. En gros, les victimes, quelles qu'elles soient recevront 10 000 $ pour la première année de fréquentation dans ces écoles et 3 000 $ pour chaque année supplémentaire. Sur un total de un milliard 900 millions de dollars, la part de l'Église unie s'élève à 6 900 000 dollars. Environ 5 millions et demi ont déjà été payés en divers accords juridiques à l'amiable et programmes de guérison dans les communautés autochtones.
En fin d'après-midi, chaque synode fait un court rapport sur l'état de la situation. Barbara Reynolds, encore elle, présente celui de Montréal-Ottawa entièrement bilingue, en commençant même en français. Félicitations du (l'ancien) modérateur. Puis un long discours d'usage du président du Comité aviseur du modérateur. Et une aussi longue ovation à Peter Short. Un autre mot de remerciement à Jim Sinclair en tant que secrétaire-général dans une période difficile. Le soir, c'est le culte d'installation de la secrétaire-générale désignée et du nouveau modérateur. Au milieu des révérences, les jeunes sont à l'honneur. Ce sont eux qui ont écrit du début à la fin la liturgie de la communion
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Quelques chiffres :
- 829 personnes ont participé au Conseil général
-108 au Forum des jeunes (participants-es et leaders)
-129 membres du personnel de Toronto ou de Thunder Bay
-373 délégués-es dont 58% de femmes, et 42% d'hommes
-31% des délégués-es étaient des femmes laïques
-27% des femmes pasteures
-24% des hommes pasteurs
-18% des hommes laïques
-2 francophones
Pyramide d'âge des délégués-es :
-10%, moins de 30 ans
-24%, de 30 à 49 ans
-51%, de 50 à 65 ans
-13%, plus de 65 ans.
Source: David Fines - Credo aujourd’hui