Le Conseil national des évangéliques de France s'associe aux très nombreuses interrogations posées par l'intrusion de la théorie du genre dans les manuels scolaires de Sciences de la Vie et de la Terre. Le CNEF, qui regroupe des personnes dont l'opinion politique s'inscrit sur l'ensemble de l'échiquier politique républicain, refuse cependant le clivage politique qui se dessine sur cette question.
Dissociation entre genre et sexe ou refus de l’évidence biologique
La théorie du genre prétend que les genres masculins et féminins seraient exclusivement le produit de préjugés socioculturels, sans aucune relation avec les données physiologiques de la personne. L’identité sexuelle est ainsi déconnectée du corps biologiquement sexué et peut être librement construite par les individus.
Au-delà de l’approche créationnelle qui est la sienne, le CNEF rappelle que l'évidence biologique de la sexualité fait partie du socle commun de l'Humanité. C’est une donnée fondamentale dont la juste appréciation est indispensable à l’établissement de la structure familiale et à l’organisation de la société.
Une idéologie déstructurante
L’identité sexuelle pose de nombreuses questions sur la nature humaine et la reproduction. Le caractère anthropologiquement déstructurant de la théorie du genre introduit, surtout pour des lycéens qui construisent leur identité et leur personnalité, une confusion préjudiciable à leur développement. L’Éducation nationale n'a pas vocation à servir de champ d'expérimentation pour des théories pseudo- scientifiques destinées à justifier certaines positions politiques contestables concernant la famille et le mariage.
De la responsabilité gouvernementale
Si le ministre de l'Éducation n'a pas à intervenir « dans les choix éditoriaux de tel ou tel éditeur scolaire », qui peut le faire ? Quand le Chef de cabinet du Président de la République (1) écrit « ...cela ne signifie en aucun cas que le gouvernement adhère à ces orientations, et encore moins que les élèves et leurs familles doivent être contraint de souscrire à de telles conceptions de l’homme et de la société », il y a lieu de s’interroger.
Devant les risques inhérents du passage en force d'une idéologie contraire au lien social, le CNEF espère vivement que le ministre de l'Éducation nationale mettra effectivement en place rapidement, selon la proposition du Président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, une mission d'information parlementairesur les programmes des manuels scolaires. Il est en effet essentiel, en cette période de rentrée scolaire, de rassurer les familles et parents d'élèves, les enseignants et éducateurs, et de promouvoir, en cette période de rentrée scolaire, la sérénité dont nos enfants ont besoin.
(1) Lettre en date du 19 juillet 2011 adressée à la Fondation de Service Politique
5 septembre 2011
CNEF