RDC: lancement du projet d'une école au Congo dans le cadre de l'Initiative des Évêques

La construction d'une école en République Démocratique du Congo (RDC), tel est le premier projet à devenir opérationnel en réponse à l'Initiative du Conseil des Évêques Evangéliques Méthodistes, "Espoir pour les Enfants d'Afrique."


Les évangéliques méthodistes ont posé la première pierre d'une école à Kamina à travers une cérémonie de dédicace le 7 juillet dernier, pendant la Conférence Annuelle du Nord Katanga (6-12 juillet), déjà bien impliquée dans le domaine de l'éducation, -puisque la Conférence Annuelle dirige déjà une trentaine d'écoles environ dans son secteur.


Le pasteur James Fitzgerald, un des membres de la Commission pour la Mission et la Diaconie de l'EEM, s'est adressé aux quelques 1.000 délégués et amis présents à cette Conférence lors la cérémonie le 7 juillet en ces termes: à ses yeux, chacun du 11 diocèses évangéliques méthodistes d'Afrique recevra assez de fonds grâce à l'Initiative "Espoir pour les Enfants d'Afrique" pour réaliser du moins deux projets de 225,000 $ chacun. Jusqu'à présent, l'Initiative des évêques a permis de récolter 5.65 millions de dollars sur un total escompté de 12 millions de dollars.


Un des campus de Kamina comprenant deux bâtiments de cinq salles, a été baptisé du nom de l'Évêque Kenneth Carder autrefois basé dans le Tennessee, un Etat, dont les évangéliques méthodistes se sont fort impliqués dans le projet. Un des bâtiments sera réservé à l'enseignement primaire, quant à l'autre, il sera un lycée technique pour jeunes femmes. Sur l'autre campus, une école de 17 salles de classes remplacera un bâtiment rudimentaire. Plus de 1,000 étudiants fréquenteront ces écoles à Kamina.


En définitive, le site abritera aussi un institut évangélique méthodiste de formation de futurs enseignants.


L'évêque évangélique méthodiste William Morris, actuellement en poste au Tennessee, a planté un palmier pendant la cérémonie de dédicace sur le deuxième site, comme un symbole de permanence et de vie.


Avec la construction de nouvelles écoles se présentent de nouveaux défis, déclare toujours Fitzgerald. "Jusqu'ici, 'Espoir pour les Enfants d'Afrique' a cherché à promouvoir des projets de construction," a-t-il expliqué. Une fois achevées ces constructions, il reste à faire vivre ces nouvelles institutions et à faire en sorte qu'elles soient véritablement opérationnelles. Seul le partenariat avec la Conférence Annuelle permettra d'y parvenir.


Partant du constat qu'un simple étudiant fréquentant une école évangélique méthodiste liée à la Conférence Annuelle du Sud du Congo coûtera l'équivalent de 300 dollars par an, la Conférence du Nord-ouest du Pacifique a pris contact avec les églises locales pour développer le parrainage des étudiants.


Pendant cette Conférence Annuelle (CA), environ 150 nouvelles bicyclettes - dont les Conférences du Centre du Texas ainsi que celles du Tennessee et du Nord de l'Indiana ont fait don, - ont été distribuées aux futurs étudiants de la nouvelle école Carder. Une vingtaine de machines à coudre ont été données à l'établissement. Quant aux femmes de pasteurs, elles en ont aussi reçu une trentaine.


"Espoir pour les Enfants d'Afrique" est une initiative visant à venir en aide aux enfants et aux familles ayant souffert de la guerre; elle vise aussi à faciliter la reconstruction des églises évangéliques méthodistes (EEM) et à restaurer les ministères en leur sein, particulièrement les ministères portés sur le bien-être physique, social et spirituel des enfants.


Cet objectif est d'autant plus pertinent après la publication le 6 août dernier par 3 ONG britanniques (Save the Children, Oxfam et Christian Aid) d'un rapport soulignant les dommages que la guerre fait subir aux enfants depuis trois ans au Congo-Kinshasa, pays limitrophe à la RDC.


L'état des lieux est effrayant: le paludisme, la malnutrition et la rougeole tuent quatre enfants sur dix avant l'âge de un an dans l'est du pays, tenu par la rébellion. Dans de nombreuses régions de l'est, ce sont la famine et des maladies pouvant pourtant être détectées et soignées, qui tuent 41% de ces enfants avant qu'ils puissent atteindre l'âge de un an. 


Pour ceux qui survivent à la petite enfance, la guerre remplace jusqu'ici l'instruction. Quarante pour cent des enfants sur tout le territoire ne vont pas à l'école et 15% des moins de 18 ans sont recrutés comme combattants: les enfants-soldats seraient plus de 10.000 au Congo-Kinshasa. 


La guerre a fait plus de deux millions de déplacés, et plus de 80% des familles vivant dans les campagnes de l'est ont dû fuir au moins une fois ces cinq dernières années. 


Ce rapport rejoint par voie de conséquence les préoccupations du Conseil des Evêques Evangéliques Méthodistes par rapport au devenir des enfants d'Afrique en général: développer l''instruction chez les jeunes générations pour conjurer le spectre de la guerre et intensifier les actions de secours à l'adresse des pays en peine et de cette Eglise à la recherche d'un nouveau souffle.

Source: EEMNI & UMNS & AP