Le récent sommet historique entre les responsables des deux Corées a provoqué une vague d'enthousiasme et d'optimisme, selon un certain nombre de Méthodistes.
La rencontre au sommet des 13-15 juin dernier entre le président de la Corée du Sud Kim Dae Jung et le président de la Corée du Nord Kim Jong II a conduit à un accord et ouvert la voie à des échanges économiques et culturels comme à la réunion de familles séparées depuis la guerre de Corée (1950-1953).
«J'ai beaucoup apprécié et ai été très ému de voir se rencontrer les deux chefs d'État», disait l'Évêque évangélique Méthodiste, Hae-Jong Kim de Rochester, N.Y. «50 ans se sont passés depuis la Guerre de Corée. Nous célébrons, me semble-t-il, un jubilé maintenant, parce qu'arrivent enfin la paix et la réconciliation. Dans un proche avenir, le Nord et le Sud vont coopérer», ajoute-t-il. A long terme, on perçoit déjà des signes pleins d'espoir d'une possible réunification de la péninsule coréenne.»
Le Rev. S. Michael Hahm, un membre de l'exécutif au sein de l'«United Methodist Board of Global Ministries», croit que la rencontre de ces deux leaders a constitué pour la plupart des Coréens une forte charge émotionnelle.
En 1950, comme jeune homme, Hahm a quitté sa maison en Corée du Nord pour rejoindre les marines de Corée du Sud. «Tout comme le reste des familles séparées, pendant tant d'années, je n'ai rien su de ce qu'ils étaient devenus, s'ils étaient morts ou encore en vie,» relève-t-il. «Puis en 1987, la Corée du Nord a commencé à ouvrir ses portes. Je suis retourné en Corée du Nord comme membre d'une délégation de la NCC (National Council of Churches). Et là, j'ai rencontré ma soeur. Elle a 14 ans de moins que moi, est mariée et compte six enfants. Nous nous sommes retrouvés tous ensemble et avions eu une réunion de famille.» Hahm déclarait avoir eu beaucoup de chance. «Tant de gens n'ont pas eu une pareille opportunité», ajoute-t-il.
Malheureusement, son père est décédé avant qu'il puisse retourner en Corée du Nord. Sa mère était décédée, quand il était encore adolescent vivant avec sa famille. Hahm salue la rencontre des leaders coréens comme les efforts conjugués en vue de l'autodétermination. «Pendant toutes ces années, la Corée avait été contrôlée par les superpuissances: l'Union Soviétique et les États Unis. Pour la première fois, me semble-t-il, les deux leaders coréens (sont capables) de se retrouver ensemble et de déployer tout leur énergie pour s'autodéterminer», disait-il.
Pour ce qui est des implications politiques de cette rencontre historique, Hahm a souligné l'immense impact de cette rencontre des deux leaders sur les Coréens.
«Nous autres Coréens, nous avons une affinité très grande les uns pour les autres», expliquait-il. «Nous ne cessons de redécouvrir que, si les deux Corées se réunissent, nous répondrons spontanément et positivement les uns aux autres.»
Cet accord inaugure manifestement une ère de réconciliation, pour preuve les haut-parleurs, qui, à longueur d'années, lançaient des insultes et de la propagande à travers la zone démilitarisée aux frontières conjointes des deux Corées, se sont éteints, selon une dépêche de l'agence Reuters.
Le 19 juin, les États Unis mettaient fin aux sanctions économiques contre la Corée du Nord. Cette mesure va permettre à la Corée du Nord d'exporter des matières premières et des biens aux États Unis. Elle permettra enfin l'ouverture de voies aériennes et maritimes entre les deux pays. Le même jour, le président russe Vladimir Poutine offrait de nouveau ses services diplomatiques au président de la Corée du Sud Kim Dae Jung. La Croix Rouge présente dans les deux pays entament autour du 15 août des discussions en vue de la réunification des familles séparées, à un moment les deux pays célèbrent la fin de l'occupation par le Japon de la péninsule coréenne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
«Ce jour marque de nouveaux commencements», disait Jane Hull Harvey, un ancien missionnaire à court terme en Corée du Sud, citant par là l'extrait d'un chant tiré du patrimoine méthodiste.
Harvey, un membre de l'exécutif de l'«United Methodist Board of Church and Society», dit qu'elle et son mari, le Rév. Pharis Harvey, ont envoyé une lettre de félicitations au président Kim Dae Jung ainsi qu'à sa femme, Lee Hee Ho, qui étaient leurs amis personnels. Lee Hee Ho est sortie diplômée en 1958 de l'ancien «Scarritt College» à Nashville, Tenn. avec Jane Hull Harvey.
La Conférence Générale 2000 de l'Église Evangélique Méthodiste (EEM), l'instance législative de la dénomination, a voté une résolution dite «Paix, Justice et Réconciliation de la Corée», qui disait en particulier: «Tous les membres du corps du Christ, mais spécialement les chrétiens aux États Unis, ont une responsabilité particulière: il leur appartient de soutenir le peuple coréen dans ses efforts de construire la démocratie, de réduire les tensions, de créer la confiance dans la péninsule coréenne, de mettre fin aux divisions et de réunifier son pays.»
>Source: UMNS