Ils se sont avancés, les uns après les autres dans leur costume bleu-clair jusqu'à l'autel, les garçons et les filles d'Esthonie semblables à des anges. Quand ils ont entonné de leurs douze voix claires le premier chant de leur concert dans l'Eglise Evangélique Méthodiste de Friedrichsdorf "Komm zu dem Herrn" alors débuta une soirée hors du commun. "Lootus", tel est le nom de ce choeur d'enfants esthoniens en provenance de Talinn, qui était maintenant l'hôte de la Wilhelmstrasse. «Lootus» signifie espérance, car la Chorale se veut lueur d'espoir pour les croyants après la fin de l'oppression soviétique. «Aujourd'hui, elle doit apporter l'espérance aux hommes, quel que soit l'endroit où nous chantons», disait la dirigeante de la chorale de 34 ans, Piret Rips, qui a fondé la chorale il y a onze ans et a entrepris de nombreuses tournées de concerts en Scandinavie avec ces enfants de 9 à 15 ans. En Allemagne, les chanteurs y reviennent pour la seconde fois. Les choristes prennent en charge leurs propres frais de transport. «Où pourrais-je trouver une cassette avec des chants spirituels pour mes enfants?» Telle a été la question qu'un père de famille avait posée il y a onze ans à Piret Rips. Ainsi l'a-t-il stimulée à démarrer cette chorale si fructueuse. Il existait alors aussi peu de cassettes de musique spirituelle dans les pays baltiques que d'instruction religieuse. Aujourd'hui, Piret Rips dirige trois chorales différentes avec en tout quarante enfants. La Chorale «Lootus» est oecuménique, son point d'ancrage est l'Eglise Evangélique Méthodiste à Tallinn, qui est la communauté méthodiste d'Europe la plus importante sur le plan de ses membres (80 membres). A travers leurs concerts, ils collectent des fonds pour la construction de nouvelles Eglises. Le programme auprès de leurs hôtes méthodistes de Friedrichsdorf, a démarré avec deux chants calmes et solennels issus de la plume de Piret Rips. Accompagnée par Rips au piano, la Chorale a interprété des chants de Taizé et des chants populaires s spirituels esthoniens . «Ils proviennent de chorals que les parents ont ramenés de l'Eglise à la maison et qu'ils ont appris aux enfants», explique Piret Rips. Une fillette citait des versets bibliques entre deux chants irlandais et des spirituals avec un accent qui trahissait la musique de sa langue maternelle. L'interprétation du spiritual "Geht dort hin Kinder", a remué l'assistance présente. «Ce fut comme chez Sister Act», faisait remarquer une spectatrice qui s'amusait au jeu de scène des jeunes chanteurs et chanteuses.
>Source: Frankfurter Neue Presse 1999 - Martina Dreisbach