Zimbabwe, Mutare : l’Évêque marque ses 60 ans dans le ministère en lançant un appel à partager le Christ

 Kathy L. Gilbert*


L’Évêque Abel T. Muzorewa veut que les chrétiens "sortent de leurs zones de confort" et apportent les gens au Christ. Son message était fort et clair en ce jour où l’on a afflué de toute l’Afrique et même du monde entier pour célébrer ses 60 ans de ministère. La célébration à la Vieille Mission de Mutare a aussi marqué le lancement de la nouvelle fondation de l’Évêque A.T. Muzorewa dédiée à l’évangélisation.


Muzorewa, 80 ans, a dit à la foule qu’il avait récemment relevé par hasard quelque statistique inquiétante. "Sur l’ensemble de la population mondiale -6 milliards d'habitants, seuls quelque 2 milliards sont des chrétiens," a-t-il dit. Et seule la moitié d’entre eux a une connaissance personnelle et réelle du Christ, a-t-il ajouté. "Le reste, ce sont des membres de l’église qui ne savent rien du Christ."


Il est temps d’arrêter de dire que les chiffres ne comptent pas dans notre Eglise, et que seule compte la qualité, a-t-il dit. "L’Eglise primitive a décompté le nombre de ses convertis et nous aussi, nous devrions le faire.» «Pourquoi une fondation dédiée à l’évangélisation? Parce que le monde est mûr pour la moisson," a-t-il dit. En relevant l’exemple de la sorcellerie en nette croissance en Afrique, il a dit : "la seule contre-mesure efficace qui s’impose, c’est Jésus, la lumière du monde."


La célébration de Muzorewa le 23 juillet a rassemblé des centaines de pasteurs, d’évêques, des chœurs et des gens dont la vie a été touchée par son ministère. La célébration eut cours toute la semaine jusqu’à l’événement phare, avec des campagnes dans diverses églises du 18 au 22 juillet et un dîner en son honneur le 22 juillet. Cette manifestation s’achève sur un culte d’action de grâces à l’Eglise Evangélique Méthodiste de Muziti, son église d’origine à Rusape.


L’Évêque Felton Edwin May, évêque retraité des Etats-Unis et maintenant doyen du Centre Missionnaire Science et Santé d’Harry R. Kendall à l’Université Philander Smith, était le prédicateur invité. A sa première visite en Afrique en 1974, May a dit qu’il s’était rendu au Zimbabwe, qui était alors la Rhodésie. Il avait rencontré Muzorewa six ans après l’assassinat du pasteur Martin Luther King Junior.


"Quand j’ai vu l’Évêque Muzorewa, il marchait comme le docteur King, il parlait comme le docteur King et il prêchait comme le docteur King," a-t-il dit. "C’était presque comme si le docteur King vivait en lui." May dit à la foule que, tout en étant un pasteur ordonné de l’Eglise Evangélique Méthodiste couronné de succès et respecté à sa première venue en Afrique, il était loin d’être arrivé : "je manquais de la puissance de l’Esprit Saint." "J’ai trouvé l’Esprit Saint dans une convention à l’Université Théologique Epworth à Harare, quand l’Évêque Muzorewa a prêché" a-t-il dit. Bien que Muzorewa prêche dans sa langue maternelle de Shona, May a dit qu’il "avait ressenti une secousse sismique." Depuis ce jour, May a dit que le feu dans son âme ne cesse d’animer ses prêches.


A la fois May et Muzorewa ont parlé aux gens des problèmes se posant au pays à cause du gouvernement. Muzorewa a dit qu’il savait que beaucoup des gens assis dans l’auditoire n’avaient pas de maison, de nourriture ni de carburant à cause "du tsunami synthétique" qui paralyse le Zimbabwe.


"Votre présence ici est un acte d’évangélisation de l’Afrique."


Des mois avant la célébration, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a ordonné la destruction de beaucoup de maisons dans une opération nommée "Opération de Rétablissement de l’Ordre." Un rapport de l’ONU évoque les retombées de cet ordre : 700,000 personnes sont depuis sans maisons ou sans emplois et 2.4 millions autres personnes ont été affectées par cette opération. "Les choses allaient mal il y a 31 ans, mais mon cœur est brisé parce que les choses vont tout aussi mal aujourd’hui," déclare May. "Il y a de l’espoir et cet espoir, c’est Jésus Christ !"


"Le peuple de Dieu doit se lever, s’élever et dire la vérité. La vérité, c’est que les enfants de Dieu ne doivent pas avoir faim et être sans ressources. Les enfants de Dieu doivent être nourris et protégés."


Dans ses paroles de conclusion, Muzorewa a dit: "Malgré la pauvreté de l’économie, la sécheresse et les privations économiques, allez et évangélisez. Face au terrorisme mondial, allez et évangélisez. N’avancez aucune excuse pour ne pas évangéliser, parce que c’est le commandement de Jésus et la mission qu’Il nous confie."


*Gilbert est un journaliste travaillant à Nashville, Tenn, pour le compte de l’Agence de Presse Evangélique Méthodiste (UMNS).


N° 453 — le 15 août 2005


Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)