C’est ainsi que se nomme un élément central de stratégie militaire. La dissuasion a été une caractéristique majeure de la réaction d’Israël contre le Hezbollah. La dissuasion a été l’une des motivations essentielles de la course aux armements entre les superpuissances après la 2e guerre mondiale et a mené à “l’équilibre de la terreur” (en fait un concept effrayant, qui il y a encore 20 ans marquait le discours politique.
La dissuasion compte aussi au nombre des motivations qui reviennent au premier plan dans les domaines de l’asile et des étrangers. Bien entendu, les vrais réfugiés seraient toujours les bienvenus, mais les faux devraient être dissuadés. Bien entendu, nous serions en Suisse toujours ouverts aux étrangers qui s’intègrent bien, mais il faut toujours craindre la menace d’envahissement (même du fait de la troisième génération de ceux qui vivent ici). La dissuasion est-elle un concept approprié au travail législatif ?
Sous l’influence des Lumières apparut la critique de la législation traditionnelle fondée sur la dissuasion. Le voleur ne doit plus être pendu (comme c’était la coutume il y a encore quelque 200 ans). Dans son ouvrage sur “L’Esprit des lois”, Montesquieu a prôné que « l’esprit de modération détermine le législateur ». C’est ce qui a finalement amené à l’abolition de la peine de mort dans les pays européens.
L’esprit de modération doit déterminer le législateur. Je vous invite à étudier les explications au sujet des lois sur l’asile et les étrangers également sous cet aspect-là.
Patrick Streiff, évêque
Calendrier : 11-14 septembre : Symposium des pasteurs et pasteures et de leurs épouses/époux à Gwatt ; 19-24 septembre : visites et Conférence annuelle en Bulgarie.
Kirche+Welt, no. 15, 7.09.2006
Source: EEMNI