En ces heures graves que traverse la France, EEMNI relaye cette autre déclaration émanant d'un haut responsable de l'Eglise Réformée de France; tout membre de l'Eglise Evangélique Méthodiste pourrait tout aussi bien la signer: selon les Principes Sociaux édités par l'EEM, "nous insistons sur l’importance des mesures et des programmes qui garantissent aux personnes âgées - en particulier aux femmes et aux concitoyens étrangers- le respect et la dignité auxquels ils ont droit en leur qualité de membres de la communauté humaine." Dans ces mêmes Principes Sociaux, le droit des étrangers est défendu âprement en ces termes: "nous nous engageons pour les droits des employés étrangers. ... Nous réclamons des gouvernements et de tous les employeurs qu’ils réservent le même traitement aux étrangers qu’aux citoyens de leur pays, qu’il s’agisse du domaine de l’économie, de la formation ou des prestations sociales." Il s'en suit que l'extrémisme de droite est incompatible avec la foi chrétienne, dans la mesure où il attise le racisme et la xénophobie. jp.w
Depuis plusieurs années, devant la montée de l'extrême droite et des idées qu'elle prône, l'Eglise Réformée de France a appelé "à une réflexion en profondeur et à une résistance spirituelle et théologique qui commence par notre propre conversion" (Synode national 1997). Elle a dit nettement que "les discours racistes et xénophobes qui diabolisent l'étranger et le rendent responsable de tous les maux et désordres sont radicalement incompatibles avec l'ouverture et l'accueil que prône la foi chrétienne." (Synode national 1998).
Mais, dans ce combat, il n'est pas suffisant de proclamer son refus du racisme et de la xénophobie. Il s'agit d'entendre, dans le vote capté par l'extrême droite, les protestations et les peurs de celles et ceux qui sont insécurisés, frustrés et oubliés dans une société qui privilégie sans cesse toujours plus la performance. Deux questions majeures sont ainsi posées, aux responsables politiques comme à tous les citoyens:
- Sommes-nous prêts à construire une société fraternelle, en faisant les choix et les compromis nécessaires, au lieu de vouloir privilégier toujours plus nos droits individuels?
- Sommes-nous prêts à construire une société qui reconnaisse une place juste, digne et sûre aux plus fragilisés d'entre nous?
Marcel MANOEL
Président du Conseil national
PS : Cf. le dossier publié par l'ERF: "La tentation de l'extrême droite" (Réveil publications et Les Bergers et les Mages, 2000).
23 avril 2002
Source: FPF - FEDERATION PROTESTANTE DE FRANCE