Etats Unis: Les femmes du Carrefour des Femmes pressent les Etats-Unis de participer au sommet sur le racisme

Le Carrefour des Femmes de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) presse le gouvernement américain d'envoyer une délégation de haut niveau à la prochaine Conférence mondiale contre le Racisme.


Comme les dates de la conférence se rapprochent, le Carrefour des Femmes demande pourquoi le gouvernement n'a pas encore pris l'engagement d’y participer. La participation au dialogue sur le racisme ouvrirait les portes à des actions concrètes, selon le Carrefour Féminin. La conférence se tiendra du 31 août au 7 septembre à Durban, Afrique du Sud.


Le racisme continue de faire des ravages, affirme Lois Dauway, responsable du service chargé de la Responsabilité Sociale Chrétienne. Certains "subissent chaque jour des traitements brutaux, avilissants et déshumanisants dans ce pays et c'est un héritage de l'esclavage." Une unité de la Commission pour la mission et la diaconie de l'EEM, le Carrefour des Femmes, administre un cercle d'un million de Femmes membres de l’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM). 


La Conférence mondiale Contre le Racisme, la Discrimination Raciale, la Xénophobie et l'Intolérance qu'elle induit, convoquée par l'ONU, explorera ce qui peut être fait pour réduire les injustices et l'oppression causée après des années d'esclavage, de commerce d'esclave et de colonialisme. C'est la conférence du Tiers-Monde contre le racisme, mais c'est la première à laquelle les Etats-Unis ont été invités.


Le Secrétaire d’Etat Colin Powell n'a pas encore décidé de la participation ou non des Etats Unis à cette conférence, selon les dépêches. Cependant, l'administration de Bush y est réticente étant donné que la conférence risque d’accuser Israël de racisme envers les Palestiniens, et d'exiger des réparations et des excuses formelles des anciens pays esclavagistes. On laisse entendre que la Maison Blanche prévoirait seulement pour cette raison l'envoi d'une délégation mineure.


Le Carrefour des Femmes participera à la conférence, car éliminer le racisme fait partie intégrante de sa mission. Le Carrefour Féminin... a voix au chapitre dans cette conférence.


Tout facteur qui empêche des gens de se faire entendre fait partie du racisme, a dit Dauway.


"La réalité, c'est que nous ne pouvons pas récrire l'histoire," a-t-elle dit. "Nous ne pouvons pas aussi avancer dans notre combat contre le racisme avant de reconnaître le passé. 


"Cette conférence porte précisément sur ce passé. Cependant, la crainte est forte là-bas que la reconnaissance des péchés commis (dans l'histoire) n'implique ensuite des réparations et une responsabilité fiscale. C'est la raison pour laquelle les gens résistent à l'idée de dialoguer sur cette question."


Ife Williams, secrétaire exécutive pour la justice raciale au sein du Carrefour des Femmes, a dit que le racisme est partout. Le pays d'accueil de la conférence - aussi connu comme "la nation arc-en-ciel" - est un exemple de la vivacité et de la présence du racisme dans le monde, même s'il est officiellement proscrit, a-t-elle dit.


"On peut voir les méfaits du racisme dans le pays d'accueil de cet événement, où 70% de la population est au chômage..." déclare Williams.


Bien que la campagne pour les droits civils aux Etats-Unis et le mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud aient créé des lois pour supprimer le racisme formalisé, il reste un sacré travail à faire, a-t-elle ajouté.


"Il faudra s'excuser à l'échelle internationale des atrocités commises par le passé et prendre l'engagement à l'échelle mondiale de lutter contre les injustices perpétrées à cause du racisme au niveau de la terre, de l'environnement, des infrastructures, des soins médicaux et de la justice," a dit Williams.


Les Etats-Unis ne sont pas immunisés par rapport au racisme et doivent reconnaître leur part de responsabilité, a-t-elle dit. C'est pourquoi les Etats Unis doivent envoyer une délégation de haut niveau et faire l'effort -selon elle- de participer au dialogue avec un esprit ouvert.


Le Carrefour des Femmes est une des nombreuses unités de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) à envoyer des délégations à la conférence. Melba Smith, membre du Carrefour des Femmes, fera partie d'un groupe qui discutera des effets du racisme sur les enfants. Williams, qui a été en Afrique ces six derniers mois, travaille comme agente de liaison entre organisations non gouvernementales. 


"Mon espoir le plus grand," a dit Dauway, "c'est que cette conférence construise des ponts entre les organisations non gouvernementales, leur permette d'entamer un dialogue et remette au premier rang la question du racisme, parce que si souvent nous les avons opprimés."

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* L’auteur de l’article Kelly Martini est chargée de la communication au sein du Carrefour des Femmes, département de la Commission pour la mission et la diaconie (EEM).


22 août 2001

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)