Chorale africaine à la cathédrale de Lausanne © Martin Hoegger
L’émergence de nouvelles Eglises de migrants est une déferlante en Europe. Elle concerne avant tout les milieux protestants avec l’éclosion de nouvelles communautés d’expression évangélique. Faut-il en avoir peur ?
Par Gabrielle Desarzens
« Au-delà des ponts à tisser ou non avec ces différentes communautés se pose la question d’un « Vivre ensemble » chrétien qui reste à construire », résume le pasteur réformé Antoine Schluchter à Villars-sur-Ollon. Nous sommes actuellement en Suisse en présence d’une nouvelle carte du religieux. Si le pays était chrétien avec une majorité de protestants et 40% de catholiques vers 1900, de nouveaux mouvements religieux et des Eglises de migrants sont apparus dès les années 60 et 70.
Selon une étude de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), l’arrivée de chrétiens des pays du Sud et de l’Est a entraîné ces dernières années la création de plus de 300 nouvelles Eglises sur sol helvétique, alors qu’on en connaissait moins de 50 il y a 40 ans.
Dans cette expérience de quitter un contexte plus difficile, le migrant est quasiment dans une logique de survie, indique Antoine Schluchter. « Les sociologues parlent même d’une logique de conquête, en disant que ces nouvelles communautés de migrants sont en train de conquérir le domaine et le marché spirituel. »