On en vient à instituer l'enseignement du fait religieux à l'école. Par l’adoption (le 18 février 2005) d’un amendement du député communiste Jean-Pierre Brard, l’enseignement du fait religieux va être inscrit au titre des Orientations générales de l'école. Voté dans le cadre du rapport annexé au projet de loi sur l'avenir de l'école, qui en fixe les grandes orientations à venir, cet amendement n'a cependant pas de valeur normative. L'amendement dispose que « dans le respect de la liberté de conscience et des principes de laïcité et de neutralité du service public, il convient d'organiser, dans l'Enseignement public, la transmission de connaissances et de références sur le fait religieux et son histoire ». Jean-Pierre Brard a jugé nécessaire l'enseignement du fait religieux à l'école car "les intégristes spéculent sur l'ignorance". Le Ministre de l'Education nationale François Fillon a estimé qu'il fallait « enclencher la dynamique de l'enseignement du fait religieux à l'école ». Selon lui l'amendement proposé « correspond à une démarche équilibrée et respectueuse ».
>>Le commentaire du CPDH
C’est avec perplexité que nous accueillons le vote d’un tel amendement. On peut s'interroger en effet que dans le contexte d’un débat récent (et houleux) sur la laïcité et sur les signes religieux (Hiver 2003/Printemps 2004), le Gouvernement annonce aujourd’hui vouloir enseigner le fait religieux à l’école. Pour mieux le controler ? D'autant plus que le député à l'origine de l'amendement est Vice-Président du "Groupe d'études sur les sectes" auteur d'un rapport très controversé. Le même qui, il y a quinze jours à peine, faisait une "descente" en plein culte d'une église évangélique de sa commune où il était venu réclame un rapport sur la sécurité des lieux !
24/02/05
Source: CPDH - Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine
