<08/09/2000 USA: Les responsables du Conseil Méthodiste mondial répondent au document du Vatican «Dominus Jesus»

Le Conseil Méthodiste Mondial (WMC) ont répondu favorablement à la Déclaration récente du Vatican «Dominus Jesus», qui réaffirme que Jésus-Christ est le seul Sauveur du monde. Dans le même temps, il affirme qu'il est nécessaire de poursuivre le dialogue pour que «chaque Eglise soit reconnue de part et d'autre à part entière».

C'est le pasteur Geoffrey Wainwright, président de la Commission chargée de l'oecuménisme et du dialogue au sein du WMC qui a fait connaître la réponse du WMC le 7 septembre en compagnie du pasteur Joe Hale, responsable de la commission exécutive du Conseil à Lake Junaluska, N.C.

Des représentants du WMC ont été impliqués dans le dialogue formel entrepris avec des responsables catholiques romains depuis 1967. Wainwright est le co-président de la commission mixte de 16 membres avec l'Evêque catholique romain Michael Putney, d'Australie. Le pasteur Hale et le prêtre Timothy Galligan de la Cité du Vatican en sont les co-secrétaires.

«Le Vatican souligne dans sa récente Déclaration «Dominus Jesus» que Jésus-Christ est l'unique Sauveur du monde. Le Conseil Méthodiste Mondial salue cette Déclaration-là», lit-on dans le communiqué du WMC. «En poursuivant le dialogue avec l'Eglise Catholique Romaine, le Conseil Méthodiste Mondial réfléchira à la manière dont chaque partenaire peut arriver à reconnaître pleinement le caractère ecclésial de l'autre.» Pour comprendre le document de 36 pages, Hale dit qu'il est opportun de distinguer la question du dialogue interreligieux des relations entre les communautés chrétiennes et l'Eglise Catholique Romaine. Alors que les Méthodistes ont du respect pour les religions non-chrétiennes, ils partagent le souci du Vatican de ne pas mettre sur un pied d'égalité toutes les religions, sous prétexte de pluralisme religieux. «Comme dans tous les autres domaines de notre vie, nous opérons des jugements de valeur,» déclare Hale. «C'est vrai aussi pour nos déclarations de foi.» Sur la question théologique difficile des relations entre Catholiques et Méthodistes, le document du Vatican répète l'enseignement du Concile de Vatican II, déclarant qu'«il existe une seule Eglise du Christ, laquelle subsiste dans l'Eglise Catholique, gouvernée par le Successeur de Pierre et par les Evêques en communion avec lui.» Hale dit qu'il est facile de lire cette affirmation et de fermer les yeux sur d'autres, selon lesquelles les autres Eglises et communautés ecclésiales, «ne se trouvant pas en pleine communion avec l'Eglise Catholique ... ne sont pas pour autant privées de sens et d'importance dans le mystère du salut. Car l'Esprit du Christ ne se gêne pas de les utiliser comme moyens de salut...». Tandis que le document ne considère pas les Eglises Méthodistes et les autres Eglises chrétiennes en dehors du giron de l'Eglise Catholique comme des Eglises «au sens propre», il ajoute que «tous ceux qui sont baptisés dans ces communautés sont, par le baptême, incorporés au Christ et de ce fait dans une communion relative, relativement imparfaite, avec l'Eglise.» Il fait remarquer que le sujet des prochaines rencontres du Conseil Mondial Méthodiste et de sa Conférence à Brighton, Angleterre, en juillet prochain, sera: «Jésus, la voie du salut de Dieu».

Wainwright, un Méthodiste britannique de la Faculté de la «Duke University Divinity School» à Durham, N.C., fait part de son enthousiasme pour la Déclaration du Vatican, selon laquelle Jésus-Christ est le Sauveur du monde. «Il était nécessaire de le dire. Le Conseil Mondial Méthodiste insiste avec force sur ce point dans ses efforts d'évangélisation».

Concernant le pluralisme religieux, Wainwright déclare: «Avec le Vatican, nous affirmons que les autres religions véhiculent de bonnes choses, mais néanmoins nous soutenons l'idée que Jésus-Christ est le seul Sauveur du monde. Nous l'affirmons.»

A propos des relations entre chrétiens, Wainwright dit que le dialogue entre Méthodistes et Catholiques Romains avait permis à chaque groupe de réviser ses vues sur son vis-à-vis. «Nous avons commencé à reconnaître à l'Eglise Catholique Romaine le caractère d'Eglise,» dit-il. «Certains Méthodistes n'en étaient pas là jusqu'à une date récente. D'un autre côté, il est clair que l'Eglise Catholique Romaine prête une attention plus grande à la contribution du méthodisme dans la diffusion de l'Evangile et le plan de Dieu pour le salut du monde.»

Wainwright pense que la théologie catholique romaine s'emploie à réfléchir comment elle peut à la fois reconnaître cette contribution-là et continuer de défendre sa conviction que l'Eglise Catholique Romaine est l'Eglise dans toute sa plénitude. «Ce que nous faisons dans ce dialogue, c'est d'essayer de trouver un terrain d'entente entre les deux parties, où chacun est en mesure de comprendre quelle est sa place et la place de son partenaire dans le plan de Dieu.»

La Commission mixte chargée du dialogue envisage de se rencontrer prochainement en octobre à St. Simons Island, Ga. Le rapport concernant le dialogue entrepris entre 1997 et 2001 sera remis à la fois au Conseil, se réunissant en juillet et lors de la Conférence Méthodiste Mondiale réunie à Brighton, comme au Vatican.

>Source: UMNS